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SAMUEL

31e abbé de Wissembourg (1055-1097). Il dirigea en même temps les communautés de Murbach, à partir de 1080, et de Saint-Grégoire de Munster (1087-1090). Issu des ducs de Saxe, ce prélat énergique ne tarda pas à se montrer un farouche adversaire de l’empereur Henri IV. Il édifia, non loin de l’abbaye de Wissembourg plusieurs châteaux-forts pourvus chacun d’un prieuré : en particulier Saint-Pantaléon « aux quatre tours » (1075). En 1072, il avait procédé à l’inauguration de l’autel Saint-Michel dans la crypte du sanctuaire et à la consécration de la chapelle abbatiale, mentionnée dans le Martyrologe de Wissembourg à Wolfenbüttel, rédigé au début du XIIe siècle, où l’abbé avec livre et crosse, tête nue, en initiale I (n abbatis ordinatione) au fol. 174°, sur une hauteur de 12,7 cm, pourrait bien être une représentation de Samuel. Mécène doublé d’un théologien, Samuel commanda pour sa nouvelle église Saint-Pantaléon, en acquittement d’un vœu, une couronne-lustre de 6 mètres de diamètre, ornée de 24 tourelles rondes ou carrées, en argent doré, objets d’inscriptions en vers latins, sans compter 12 figurines d’apôtres : allusion à la Jérusalem céleste et aux vieillards de l’Apocalypse. Ce luminaire, reproduit sur les monnaies de Wissembourg, et admiré encore au début du XVIIIe siècle, ne put échapper au vandalisme révolutionnaire en 1793.
« Annales Monasterii s. Gregorii in Alsatia », Monumenta Germaniae Historica, III, p. 154 ; J. F. Schannat, Vindemiae literariae, Leipzig, 1723, p. 10-11 ; J. Rheinwald, L’abbaye de Wissembourg, 1863, p. 59, 67-68 ; A. Gatrio, Die Abtei Murbach, 1895, I, p. 203 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 643 ; M. Barth, « Handbuch der els. Kirchen », Archives de l’Église d’Alsace, 1960-1963, col. 1687, 1695, 1700 ; Reallexicon für Theologie und Kirche, VII, p. 693 ; H. Butzmann, Die Weissenb. Handschriften neu beschrieben, 1972, p. 174 ; Encyclopédie de l’Alsace, XII, 1986, p. 7770 ; La mémoire des siècles, 2e éd., 1988, p. 211, n° 13.

Gérard Cames (1998)