Professeur à la faculté de Médecine, (PI) (★ Strasbourg 29.6.1679 † 4.2.1738). Fils de Balthasar Frédéric Salzmann, docteur en théologie, diacre au Temple-Neuf, et de Catherine Schmid, fille de Jean Schmid, diacre à Saint-Pierre-le-Vieux. ∞ 25.5.1707 à Strasbourg Marguerite Salomé Zeissolff, veuve de Philippe Jacques Gambs ; 2 enfants. Études à la faculté de Philosophie terminées par une dissertation sur les plongeurs (Diss. physica de urinatoribus et arte urinandi, Strasbourg, 1699), puis à celle de Médecine où il présenta une dissertation : De sanguine degenere naturae filio le 27 juillet 1703. Un voyage d’études complémentaires le conduisit alors à Paris où il fréquenta les leçons d’anatomie de Duvernoy, les démonstrations botaniques de Tournefort, les cours de chimie de Lémery et ceux de mathématiques de Varignon. Après un séjour de six mois, il se rendit à Bâle, puis à Halle où il fut l’élève de Stahl. À son retour à Strasbourg à la fin de l’année 1705, il obtint l’autorisation de dispenser des cours privés de sciences physiques à la faculté de Philosophie avant de recevoir le grade doctoral en médecine le 11 février 1706. Pourvu d’un canonicat au chapitre de Saint-Thomas en 1707, il entra dans la carrière professorale le 8 mai 1708 par la nomination à la chaire d’anatomie à laquelle la chirurgie fut alors réunie. À la faveur de sa formation et par ses efforts constants, Jean Salzmann porta le rayonnement de l’enseignement anatomique strasbourgeois, délaissé depuis le décès de Melchior Sebitz ©, à un niveau particulièrement élevé dont Haller, par exemple, laisse un témoignage. Après 23 ans d’activités, il permuta avec la chaire de pathologie en 1731. Cependant, son successeur en anatomie, H. A. Nicolaï © étant décédé dès février 1734, il fut contraint de reprendre les démonstrations anatomiques durant une année, secondé par le prosecteur J. Chr. May, avant d’assumer définitivement la pathologie. Chargé du rectorat à quatre reprises (1718, 1718, 1724, 1730), élu 17 fois au décanat, doyen du chapitre de Saint-Thomas, il fut membre de l’Académie des curieux de la nature et de celle de Berlin. En dehors de ses dissertations personnelles et de l’observation d’un anencéphale, Jean Salzmann inspira une trentaine de dissertations parues sous son autorité. Bibliothécaire de l’Université de 1720 à 1732.
J. G. Scherz, Programma funebre, Strasbourg, 1738 ; F. Wieger, Geschichte der Medizin in Strassburg, Strasbourg, 1895, p. 63 ; BL, p. 205 ; Knod, Die alten Matrikeln der Universität Strassburg, 1621 bis 1793, II, p. 148 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 646 ; J.-M. Le Minor, J.-L. Kahn, « Histoire de l’anatomie à Strasbourg », Arch. anat. hist. embr. norm. et exp., 72, 1989, p. 133-134.
Théodore Vetter (1998)