Archéologue et peintre (★ Héricourt, Haute-Saône, 16.6.1937). Fils d’André Sainty, instituteur, et d’Angèle Dromard, originaires de Héricourt. ∞ 11.2.1961 à Champey, Haute-Saône, Marie-Claire Loigerot, institutrice ; 2 fils. Initié à la peinture par un oncle de Bretagne, Sainty passe sa jeunesse en Franche-Comté, à vivre en contact étroit avec la nature. De 1955 à 1957, il a étudié le dessin industriel à Troyes et a suivi des cours qui lui permirent d’obtenir un certificat de professeur libre de peinture à l’huile (1962). Après son service militaire en Algérie, où il a consacré son temps libre à la peinture, il est entré chez Peugeot à Sochaux comme dessinateur d’études, puis comme dessinateur-projeteur. Il s’est installé à Couthenans, Haute-Saône, et a peint de nombreux paysages. Vouant une grande admiration pour les impressionnistes, il s’inscrit dans la tradition de la peinture de paysage et éprouve un profond attachement pour les peintres francs-comtois (G. Courbet, B. Gantner). Outre son engagement dans le scoutisme, Sainty a consacré ses loisirs à une autre passion : l’archéologie. En 1971, il a soutenu un DES à l’Université de Besançon, sur les civilisations mésolithiques dans le Nord de la Franche-Comté. Quittant les Usines Peugeot, il s’est installé à Strasbourg, où il est devenu archéologue à la DRAC et a participé à de nombreux chantiers dans toute la région (Oberlarg, Reichstett, Dachstein, Rouffach, Colmar,…), mais aussi en Franche-Comté (abri de Rochedane), en collaboration avec A. Thévenin ©. En 1972, il a obtenu une équivalence de maîtrise à l’Université des Sciences Humaines de Strasbourg, sous la direction de J.-J. Hatt ©. Entre deux chantiers, Sainty s’autorise quelques pauses artistiques et a participé, de 1979 à 1983, à une dizaine d’expositions de peinture. L’archéologie va également lui servir de source d’inspiration : il a réalisé plusieurs tableaux pour l’exposition « Revivre la Préhistoire en Alsace » (1983). Cette manifestation marque le début du Centre expérimental de Préhistoire alsacienne où, en compagnie de B. Schnitzler et de bien d’autres, il a exploré le champ de l’archéologie expérimentale, une démarche novatrice servant de base à de nombreuses animations pédagogiques (1984-1985 : reconstitution d’une maison néolithique à Holtzheim). À partir de 1992, la découverte d’un important site du Paléolithique moyen à Mutzig lui a permis de se consacrer à nouveau aux origines de l’homme. Renouant avec la peinture, Sainty a réalisé en 1997 une rétrospective de ses œuvres à la Chartreuse de Molsheim.
Sur l’archéologie : Ses recherches ont été publiées dans diverses revues spécialisées, dont : Annuaire de la Société d’histoire et d’archéologie de Molsheim et environs (1975, 1992, 1993), Cahiers alsaciens d’archéologie, d’art et d’histoire (à partir de 1974), Revue d’Alsace (1994), Revue archéologique de l’Est (à partir de 1977), Cahiers de l’Ass. pour la promotion de la recherche archéologique en Alsace (depuis 1985), Les cahiers du CEPA/Centre expérimental de préhistoire alsacienne (depuis 1983). En outre, il a participé à la rédaction des catalogues de : Revivre la Préhistoire en Alsace (Strasbourg, 1982), Vivre en Alsace, il y a 6000 ans : la vie d’un village néolithique (Strasbourg, 1985), Arcs et flèches de la Préhistoire à nos jours (Strasbourg, 1988), Aux origines de l’Alsace. Du Paléolithique au Mésolithique (Strasbourg, 1991), Mutzig. Les chasseurs de mammouths dans la vallée de la Bruche (Strasbourg, 1993). Sans compter les dizaines de rapports de prospections, de fouilles et de sondages conservés au Service régional de l’archéologie. Sur le peintre : B. Schnitzler, Jean Sainty : Rêves de ciel, Strasbourg, 1997 (Catalogue de l’exposition) ; H. Kampianne, « Jean Sainty : Rêves de ciel », Arts Actualités Magazine, n° 78, sept. 1997, p. 62-63 ; G. Oswald, « Jean Sainty : Un hymne à la nature », Molsheim Infos, n° 8, sept. 1997, p. 14 ; Dernières Nouvelles d’Alsace du 5.10.1997.
Grégory Oswald (1998)