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SAGER René Guillaume

Militant associatif, (C) (★ Strasbourg 27.5.1921 † Strasbourg 26.3.1987). Fils de Guillaume Jean Sager, ouvrier municipal, et de Lucie Anne Roszkiewiesz. ∞ 23.8.1947 à Strasbourg Marie-Thérèse Ober ; 3 enfants. Aîné d’une famille de six enfants, Sager commença à travailler, dès ses 14 ans pour soutenir sa mère, veuve, et l’aider à élever ses frères et sœurs. Après divers emplois, il entra comme garçon de bureau à la Société des amis de l’Université et du livre français, où il s’initia en autodidacte à la culture française. Revenu durant l’été 1940 de l’évacuation en Dordogne, il fut envoyé dans une usine près de Heidelberg, puis employé à la Caisse de maladie à Strasbourg. Arrêté le 4 avril 1942, en voulant franchir les Vosges, interné au camp de Schirmeck, puis déporté au camp de Weltzheim, Wurtemberg, et affecté dans une usine de montage de moteurs, Sager ravitailla des prisonniers de guerre français et belges et aida à leur évasion. Arrêté par la Gestapo et emprisonné, il fut libéré le 26 avril 1945 par les troupes américaines et participa durant plusieurs mois à la recherche de criminels de guerre. Un diplôme délivré par le président national de la Commission des passeurs et signé par le général de Gaulle rendit hommage à ce « soldat sans uniforme pour l’aide généreuse qu’il a apporté aux prisonniers, déportés, évadés français ou combattants des armées alliées tombés au pouvoir de l’ennemi ». Après son retour à Strasbourg, il fut employé à la mairie, au service du remembrement dans le Bas-Rhin, puis ouvrier dans une usine de la Meinau. Militant du syndicat chrétien CFTC, il fut licencié pour activités syndicales. Après la création du RPF en avril 1947, il fut responsable de l’action ouvrière de ce parti dans le Bas-Rhin, dont il démissionna en 1951, après son licenciement. En 1958, il adhéra à l’Union de la gauche socialiste et avec celle-ci au PSU (Parti socialiste unifié) avec lequel il rejoignit en 1974 le parti socialiste. En mai 1968, il siégea dans la commission Étudiants-Ouvriers. « Véritable activiste du tissu associatif », Sager fonda, participa à la fondation ou présida de nombreuses associations pour, selon lui, « créer des espaces libres »: le Mouvement populaire des familles (1948), l’association de construction « Toit familial de Cronenbourg » (1952), l’Association familiale de la cité du Polygone (1954), l’ARES (Association des résidants de l’Esplanade) en 1964, l’hebdo alternatif Uss’m Follik (1972) « l’hebdomadaire du peuple alsacien », avec l’Agence alsacienne d’information (AGALSI) dont il dirigea « L’imprimerie populaire d’Alsace ». De 1951 à 1970, il fut délégué au Comité d’entreprise et délégué du personnel à la Caisse départementale d’allocations familiales en tant que syndiqué CFTC, puis CFDT, de 1959 à 1982 délégué de la Société d’horticulture des jardins populaires de France et président de l’Association des jardins populaires de Strasbourg-Sud. Chevalier de la Légion d’honneur (1982); chevalier du Mérite agricole (1986).

Sources familiales; Dernières Nouvelles d’Alsace des 31. 3. 1987, 9. 4. 1987, 11. 6. 1994; ARES-Flash, mars 1987; Honneur et Patrie (Alsace) organe de l’entraide de la Légion d’honneur, n° 23, 1995; « L’Alsace et les vues du jeune prolétariat », L’Alsace française, janvier 1949; « Les 400 coups d’un sans-grade », La Vie associative en Alsace, supplément de La Vie, mars 1982; « Soixante-huitard », Uss’m Follik, novembre 1982; Mémoires d’un bout à l’autre, établissement du texte, préface et notes historiques de J. C. Richez, Strasbourg, 1991.

Alphonse Irjud (1998)