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SACHS Jean Jacques

Professeur à la faculté de Médecine, (PI) (★ Strasbourg 9.12.1686 † 18.6.1762). Fils de Jean-Frédéric Sachs, comte palatin d’empire, et d’Elisabeth Reisseisen. ∞ 29.4.1711 à Strasbourg Marie Salomé Christiani, fille de Christophe Christiani et de Marie Salomé Dreher ; 6 enfants. Études au Gymnase de Strasbourg, suivies de la fréquentation durant trois années de celui de Nuremberg. Rappelé dans sa ville natale au décès de son père, il prit ses inscriptions à la faculté de Philosophie, puis en automne 1704 à celle de Médecine. Après la soutenance des dissertations préliminaire (De vomitu cruento) et inaugurale (De mictu cruento) en mars et décembre 1709, il entreprit, selon l’usage, un voyage académique qui le conduisit à Paris en compagnie de son ami Jérémie Eberhard Linck ©, licencié en droit et professeur à la faculté. Se perfectionnant en chimie, anatomie, botanique et en clinique, il fut notamment l’élève de Duverney et des frères Jussieu ; de même il suivit les leçons de chirurgie dans les hôpitaux. Contraint d’interrompre son séjour parisien en automne 1710, il visita la Normandie, la Champagne et la Bourgogne lors de son retour. Reçu docteur le 26 mars 1711, il se livra à l’exercice pratique en consacrant ses loisirs à l’étude de la chimie. En 1721, il débuta dans la carrière professorale avec la nomination à la chaire de sciences physiques à la faculté de Philosophie, avant de passer à celle de médecine en 1733, pour enseigner la chimie, la botanique et la matière médicale avant de permuter en 1738 avec la chaire de pathologie et, en 1756, avec celle de clinique pratique. Une attention particulière revient cependant, à travers ce cursus, à l’intervention de Sachs auprès du Magistrat en avril 1738 en faveur des études pratiques, à l’exemple de l’usage répandu en Hollande auprès de l’École de Leyde. C’est ainsi que le Conseil des XIII, avec l’approbation du préteur royal, dans un esprit d’innovation ouvrit les portes de l’hôpital bourgeois à la faculté de Médecine ; le professeur de pathologie, en fait Sachs, dont l’enseignement se trouvait jusque là essentiellement restreint à la théorie, disposait dès à présent d’une salle d’hospitalisation en vue d’expliquer aux étudiants, à partir de malades différents, les causes, les symptômes et le traitement. Touchant l’essor de cet enseignement, il faudrait certes ajouter les remontrances du préteur reprochant à Sachs des négligences du fait de ses multiples occupations privées. En 1756, alors qu’il est âgé de 75 ans, la pathologie fut scindée de la chaire de clinique qui lui échut jusqu’à son décès. Du point de vue doctrinal, Sachs avait d’abord adhéré à la chimie du stahlianisme sous l’influence des leçons de Nanter © pour devenir ultérieurement partisan des iatromécaniciens et des mécanistes. Nommé chanoine du chapitre de Saint-Thomas le 12 septembre 1726 dont il devint le doyen en 1754, Sachs assuma cinq fois la charge du rectorat (1726, 1734, 1740, 1746, 1752) et celle du décanat à la faculté de Médecine à 17 reprises. Archiâtre et conseiller du landgrave de Hesse-Darmstadt.

Outre les dissertations rédigées à la faculté de Philosophie (De natura physicae objecto ; De principiis corporum naturalium ; De igno ; De phosphoris ; De sono ; De phosphore solido anglicano) et des textes des leçons inaugurales (De immediato principio moventi in corporibus naturalibus, 1721 et De medicorum arte longa, vita brevi 1733), il subsiste un exposé manuscrit de son cours de médecine clinique rédigé par Jean Hermann © : Johanne Jacobi Sachsii, in Alma Argentoratensium universitate Professons Publici Ordinarii Celeberrimi, Practici felicissimi, collegium practicum, conscriptum ac Beclerianis formulis auctum ab Johanne Hermano 1769 (Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg, ms 3225-3226).

J. Pfeffinger, Programma in exequiis… Joh. Jacobo Sachsio… Strasbourg 1762 ; Fr. Wieger, Geschichte der Medizin und ihrer Lehranstalten, Strasbourg, 1885, p. 64, 112, 115, 163 ; Knod, Die alten Matrikeln der Universität Strassburg, 1621 bis 1793, II, p. 149 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 631-632 ; E. Wickersheimer, « La clinique de l’hôpital de Strasbourg au XVIII siècle », Archives internationale d’histoire des Sciences, XVI, 64, 1962, p. 257-236 ; Th. Vetter, « Jean Jacques Sachs et l’intervention éclairée du Magistrat de Strasbourg en faveur de l’enseignement clinique au lit du malade », Zusammenhang. Festschrift für Marielene Putscher, Cologne, 1964, t. I, p. 483-493.

Théodore Vetter (1998)