L’origine de cette famille qui apparaît au début du XIIe siècle, est encore discutée. Malgré les réserves de Michel Parisse, selon lequel on ne peut faire la part des possessions d’origine et des acquisitions ultérieures, il semble que l’on puisse accepter, avec H. W. Herrmann, qu’elle soit issue du comte Gottfried vom Bliesgau et qu’elle descende donc de la lignée des Folmar (von Hüneburg ©). Dès 1125, Friedrich porte le nom de Saarwerden, du nom du château qu’il éleva sur une île de la Sarre et qu’il fallut reprendre en fief du prince ecclésiastique qui dominait la région,
l’évêque de Metz. Durant des générations, l’activité politique de la famille fut exclusivement tournée du côté de la Lorraine, de la Sarre et du Palatinat, ce que confirment les unions matrimoniales. Les religieux de la famille furent tous pourvus de prébendes à Verdun, Spire, Marsal, voire Coblence ; Johann fut, au milieu du XIVe siècle, le premier à posséder un canonicat à Strasbourg. Il en est de même pour les relations avec des monastères, notamment avec la fondation familiale de Wörschweiler (Sarre). Fidèles des empereurs Staufen, les Saarwerden privilégièrent aussi dans les premiers temps une politique d’alliance avec les villes et évêchés de Metz, Toul et Verdun et avec le duc de Lorraine. Au cours du XIVe siècle, avec la perte de leurs possessions les plus occidentales, ces relations, ainsi que les liens familiaux vers l’ouest, s’éteignirent au profit de relations plus étroites avec les principales familles du Westrich. À la fin du siècle, par le mariage de Heinrich III avec Herzlauda von Rappoltstein, les Saarwerden mirent vraiment le pied du côté alsacien des Vosges et se mêlèrent alors activement à la vie politique de cette région.
Les comtes de Moers descendent d’une famille noble de Rhénanie inférieure qui apparaît au XIII » siècle et dont la seigneurie de Moers était un fief de Clèves. Elle apparut dans la région de la Sarre par le mariage de Friedrich II avec Walburga, fille de Johann II von Saarwerden © 9.
Première maison de Saarwerden (comtes de Saarwerden),
1. Friedrich I,
(† après 1131). Fils de Gottfried, comte du Bliesgau?. ? Gertrud N.; père de Folmar I © 2. Semble être le comte Friedrich qui, le 5 mars 1111, fut témoin avec le comte Gottfried (de Blieskastel) et le comte Folmar (de Homburg), probablement ses frères, d’un acte de l’évêque de Metz Adalbero. En 1125, il fut à nouveau témoin pour l’évêque Étienne; il se dénommait alors comte de Sarewelde, localité où il semble
avoir construit un château sur une île de la Sarre. Ces bonnes relations avec l’Église de Metz furent confirmées lorsqu’avec l’accord du prélat, il fonda en 1131, avec son épouse, sur une hauteur qu’il possédait en propre, l’église de Wörschweiler. Il fit don à celle-ci d’alleux dans la moyenne vallée de la Blies, à proximité de Homburg, biens dont il conserva l’avouerie.
2. Folmar I,
(† entre 1166 et 1171). Fils de 1. ? I Stephanie de Montbéliard; 1 fils: Ludwig I © 3. ? II N.; 1 fils Ludwig II († entre décembre 1174 et décembre 1176 en Lombardie dans l’armée de Frédéric Ier). Déjà marié en 1131 quand, avec son épouse, il donna son accord à la fondation de Wörschweiler. Par son mariage, il hérita le château et la seigneurie de Rougemont, au nord de Belfort et, semble-t-il, Amance, fief de l’évêché de Metz qui était copropriété des différentes branches des comtes de Bar et Montbéliard. En revanche, il n’arriva pas à faire valoir ses prétentions sur l’héritage des comtes de Lützelburg ©-Montbéliard; vers 1160, l’évêque de Metz Étienne de Bar et le duc Mathieu I de Lorraine assiégèrent et enlevèrent le château de Sarrewerden, Folmar étant emprisonné au château de Lützelburg.
3. Ludwig I, l’aîné,
(cité depuis 1165 † après 1200). Fils de 2. ? Gertrude de Dabo (Dagsburg); 6 enfants connus: Ludwig († après 1165), Ludwig III © 4, Heinrich I © 5, N. (? un chevalier von Hagen), N. (? un chevalier von Stahleck) et Mechtild (? Johann von Siersberg). Lui et Ludwig II remirent en 1171 le prieuré bénédictin de Wörschweiler à l’ordre cistercien et renoncèrent à tous leurs droits seigneuriaux et à l’avouerie, ce qui, avec d’autres donations faites dans les années suivantes, entraîna un
affaiblissement des positions des Saarwerden deux frères furent également en guerre, à une date indéfinie, avec leurs parents, les comtes Simon I von Saarbrücken et Folmar von Blieskastel. Le mariage de Ludwig I semble lui avoir apporté des possessions autour de Metz, notamment le droit de patronage sur l’église Saint-Georges dans le faubourg de cette ville. Mais en 1199, une sentence épiscopale l’obligea à y renoncer. Peu avant, il dut rendre aussi l’église Saint-Baudier, au nord de Metz, et la forêt Saint-Georges près d’Essay. Ceci marqua le début du retrait des
positions situées le plus à l’Ouest. Entre 1173 et 1179, il renouvela ses prétentions sur le château de Lützelburg, dans la vallée de la Zorn, et l’occupa par la force; mais l’évêque de Metz Thierry reprit le château et s’empara de Ludwig. À partir de 1177 et jusqu’en 1189, il fut légat impérial en Bourgogne. Fidèle soutien des Staufen, dans les actes desquels il figure souvent comme témoin, Ludwig semble avoir aussi été investi de charges administratives dans le domaine impérial autour de Kaiserslautern. Après le décès de Henri VI, il resta aux côtés d’Otte de Bourgogne, bien qu’apparenté aux comtes de Montbéliard et de Ferrette que celui-ci fit assassiner.
4. Ludwig III,
(cité depuis 1206 † après 1246). Fils de 3. ? Agnes von Zweibrücken; 4 enfants connus: Ludwig IV († printemps 1243, ? N.; 1 fille : Agnes ? Eberhard Marschalk von Hüneburg ©), Heinrich II © 6, Friedrich (chanoine de Coblence avant de se marier après 1278) et N. (? Friedrich? von Homburg). En 1212/1214, il procéda à un partage avec son frère Heinrich I © 5 par lequel il reçut les biens dans la vallée de la Sarre et donc les fiefs messins, alors que Heinrich s’attribuait les biens sur les deux rives de la Blies et donc les fiefs impériaux, dont le château de Kirkel. Il en prit le nom. Ce partage portait en germe la perte future de Kirkel par la maison de Saarwerden. Avant 1220, il vendit Amance aux comtes de Bar et, probablement vers la même époque, céda la seigneurie de Rougemont, trop éloignée du centre de ses possessions, au comte de Ferrette ©. Son épouse semble lui avoir apporté en dot les
alleux de Lorentzen, Limbach et Wachten. Comme ses prédécesseurs, il soutint les Staufen et était peut-être, en tant que procurator impérial, chargé de l’administration d’un bailliage centré sur le château de Trifels, son fils Ludwig IV occupant le château de Neukastel.
5. Heinrich I, de Kirkel,
(cité depuis 1214 † fin sept. 1242). Frère de 4. ? Irmentrud von Bolanden, d’une famille de grands ministériaux d’Empire du Palatinat, veuve de Walter Schenk von Schüpf. En 1214, il portait encore le titre de comte de Saarwerden mais, à partir de la même année, à la suite du partage effectué avec son frère Ludwig III © 4 qui lui donnait les localités de la moyenne vallée de la Blies, il ne se dénomma plus que sire de Kirkel. Bien que Kirkel fût un fief impérial, le nom de Heinrich n’apparaît pratiquement que dans des documents de l’abbaye de Wörschweiler, à laquelle il fit encore quelques donations, et concernant l’héritage de son épouse. Comme il ne laissait pas d’enfant et était mort intestat, ses biens furent partagés entre Ludwig IV et Heinrich II © 6, ses neveux, et les beaux-frères du défunt; les Siersberg rachetèrent alors les droits des Hagen et des Stahleck, fondant la seconde maison de Kirkel, le château de ce nom étant partagé avec les Saarwerden.
6. Heinrich II,
(cité depuis 1242 † entre 1271 et 1278). Fils de 4. ? Elisabeth von Meisenburg; 3 enfants: Agnes (? Friedrich II von Fleckenstein), Johann I © 7 et Nikolaus (chanoine de Verdun et Spire, portier de Saint-Arnould de Metz, † après 1325). En 1251, l’empereur Conrad IV lui inféoda le château de Kirkel; c’est la première investiture connue de ce bien. En 1257, avec sa mère, il fit don du droit de patronage de Sarrebourg à l’église collégiale de cette ville. En 1261, après une guerre avec l’évêché de Metz, il se reconnut homme-lige du prélat pour le château de Sarrewerden. En 1262, lui, son frère Friedrich et d’autres parents, firent don à l’abbaye de Wörschweiler de leurs parts de l’alleu et des dîmes de Lorentzen. Après son décès, sa veuve Elisabeth assura une longue régence jusqu’en 1294 au moins. En 1278, elle reconnu à sa nièce Agnes et à son époux Eberhard Marschalk von Hüneburg la possession des villages de Hirschland et de Steinbach ainsi de divers alleux; mais voyant le danger de ces aliénations pour le comté, elle obtint d’Agnes la
renonciation à tous les droits seigneuriaux sur le comté et, en 1281, racheta les droits de celle-ci sur Kirkel, Lorentzen, Limbach, etc. Toutefois, en 1281, elle et son fils Johann I © 7, firent oblation à l’archevêque de Trêves de biens à Lorentzen et Limbach, ce qui entraîna ultérieurement la prise de possession de ces localités par ce dernier.
7. Johann I,
(cité depuis 1281 † oct. 1310). Fils de 6. ? Ferriata von Leiningen; 3 enfants connus: Friedrich II © 8, Johann (archidiacre de Marsal, chanoine de Metz, Spire, Strasbourg et Trèves, † après 1371) et Johanna (? Philipp IV von Falkenstein-Münzenberg). Après la longue régence de sa mère, il prit en mains les affaires du comté en 1300 au plus tard. En 1309, il signa la paix avec le margrave Rudolf von Baden. Alors que les comtes n’étaient pas cités depuis longtemps dans les actes impériaux, Johann se rapprocha à nouveau du monarque. Ainsi, en 1309, il était landvogt de l’Ortenau et, en automne 1310, se trouvait dans l’armée du roi Henri VII qui se mit en marche vers l’Italie et entra à Berne le 29 septembre; là, il tomba malade et mourut avant le 5 octobre, date de son inhumation. Sur son lit de mort, il légua tous ses droits sur l’église de Lorentzen à l’abbaye de Wörschweiler. Son épouse prit alors en main la régence du comté, avec l’aide du frère du défunt, le chanoine Nikolaus.
8. Friedrich II,
(cité depuis 1321 † 1363 ou 1364). Fils de 7. ? Agnes von Salm; père de Johann II ©. Il intervint de façon beaucoup plus active que ses prédecesseurs dans la politique de son époque, marquée par une recrudescence des conflits armés, surtout du côté lorrain. En 1328, il était en conflit avec la ville de Sarrebourg; en 1329, avec Strasbourg. Ses démêlés étaient particulièrement fréquents avec ses voisins les plus proches, les sires de Fénétrange plus puissants à cette époque. En 1330, il était en guerre avec Heinrich, de la branche de Brackenkopf, auquel un conflit l’opposa à nouveau en 1339, mais un arbitrage parvint à rétablir la paix, scellée par le mariage de leurs enfants. Puis, en 1347-1348, c’est avec les Finstingen-Schwanhals, que soutenaient de nombreux nobles, que Friedrich fut en guerre. D’autres conflits armés l’opposèrent en 1334 au sire d’Ettendorf, puis encore en 1339 au roi Jean de Bohême, comte de Luxembourg. En 1340, ce fut avec les comtes de Zweibrücken, dont les vassaux entreprenaient des coups de mains dans le comté, en 1342 ce fut avec les comtes de Salm, en 1356 avec la ville de Metz et, en 1358, avec les Zweibrücken-Bitsch. D’autres guerres féodales sont encore attestées avec des personnages moins importants. Cette activité se signale aussi par de nombreuses acquisitions de biens, rentes et cens, aussi bien dans le comté qu’autour de celui-ci. Ainsi, dès 1327, il racheta les droits acquis par mariage par les Fleckenstein © dans le comté. En 1350, il fit rédiger un état des revenus du comté. Il manifesta un sens politique certain, sachant s’allier au bon moment au prince ou dynaste dont il pouvait tirer le plus d’avantages, quitte à s’aliéner d’autres puissances. Ainsi, en 1325, il soutint militairement la ville de Metz contre le roi Jean de Bohême, l’archevêque de Trêves, le duc de Lorraine et les comtes de Bar. Mais peu après, il sut s’attirer les bonnes grâces de l’archevêque de Trêves Balduin, qui avait alors une politique d’expansion vers le Sud très active, et auquel il fit oblation, en 1334, du château de Lorentzen qu’il venait de construire, ainsi que des villages de Lorentzen, Limbach et Wachten; dès 1336, l’archevêque lui permit de racheter ceux-ci et la moitié du château. Friedrich entretint des relations privilégiées avec l’évêque de Metz qu’il soutint à plusieurs reprises dans ses guerres et pour lesquels il se porta caution pour certaines tractations financières. Ainsi, en 1333, celui-ci lui engagea le château et la seigneurie d’Albestroff, ce qui permit un moment à Friedrich de s’étendre à nouveau
vers l’ouest. Puis, en 1345, le prélat lui ouvrit tous ses châteaux et villes fortes pour s’en servir contre le duc de Lorraine auquel il causa des dommages dans la châtellenie de Sarreguemines. Enfin, après avoir accordé en 1328 des franchises à la ville de Bockenheim (Bouquenom), il obtint en 1356 de l’empereur Charles IV, le droit de prélever un droit de péage à Bockenheim sur la route de Strasbourg à Metz. Après avoir adhéré en 1333 à un Landfrieden initié par l’archevêque de Trèves, le prestige dont il jouissait lui valut d’être nommé Obmann du Landfrieden de Lorraine conclu entre de nombreux princes, dynastes et seigneurs en 1343. Par contre, il ne figure toujours dans aucun Landfrieden alsacien, et si l’acquisition de droits sur Falkenstein constitue la première immixtion de la lignée dans la sphère alsacienne, elle ne fut suivie de l’acquisition que de quelques rares biens en Alsace. Par ailleurs, en 1358, c’est à lui que le chapitre de l’ordre cistercien demanda de l’aide pour
mettre au pas les moines révoltés de l’abbaye de Wörschweiler.
9. Johann II,
(cité depuis 1339 † entre mars et août 1381). Fils de 8. ? Clara von Finstingen- Brackenkopf ; 5 enfants : Agnes († 1381, ? Simon Wecker II von Zweibrücken-Bitsch), Heinrich III © 10, Hiedrich © 11, Hildegard (? Johann von Limburg) et Walburga (? Friedrich II von Moers). Son règne fut marqué par une grande stabilité. Délaissant les relations avec l’ouest, il se consacra essentiellement à gérer ses possessions dans le Westrich. Sa seule acquisition notable fut l’engagement de leurs fiefs à Herbitzheim et aux alentours que lui firent, en 1373, les sires de Rosières. Sa politique avisée, grâce au soutien actif de son fils, l’archevêque de Cologne Friedrich © 11, lui permit de réaliser d’intéressants mariages pour ses autres enfants. Ainsi, en 1376, il maria sa fille Walpurga au comte Friedrich von Moers, l’archevêque de Cologne apportant une dot de 4000 florins. Puis, en 1378, il obtint pour son fils Heinrich © 10, la main de Herzlaude von Rappoltstein, ce qui apporta à la lignée d’importantes possessions aux environs de Colmar. Auparavant, en 1366, sa fille Agnes avait déjà convolé avec le comte Simon Wecker III von Zweibrücken-Bitsch, mariage scellant la paix entre les deux lignages. Un nouveau conflit opposa pourtant à nouveau les deux lignées en 1380-1381, au cours duquel Johann détruisit le château de Rahling.
10. Heinrich III, (cité depuis 1375 † 18.7.1397). Fils de 9. ? 1378 Herzlaude von Rappoltstein : père de Friedrich († peu après 1391). En 1376, il soutint son frère, l’archevêque Friedrich © 11, dans sa guerre contre la ville de Cologne et participa à la bataille qui eut lieu devant la porte Saint-Séverin. Il accorda à sa femme la moitié du comté en douaire tandis qu’elle lui apportait en dot le château de Grand-Ribeaupierre (Saint-Ulrich), les villes hautes de Ribeauvillé, le château et la seigneurie de Hohnack, la moitié du château de Judenburg (vallée de Lapoutroie), la dîme en vin de Kaysersberg, des biens au pied, côté lorrain, du col du- Bonhomme et des droits de péage sur cette importante voie de traversée des Vosges, le droit de patronage à Brisach et Guémar, la copropriété du gage de Hohlandsberg. Il s’agit donc de biens importants, assurant des revenus substantiels et aussi, pour les Saarwerden, le début de leur influence en territoire alsacien. Cette union fut toutefois la source de quelques conflits avec l’oncle de son épouse, Bruno von Rappoltstein, une première fois en 1384-1386 ; Heinrich se plaça alors sous la protection de son frère l’archevêque de Cologne auquel il remit la moitié de la seigneurie de Ribeaupierre. Une nouvelle guerre l’opposa à Bruno en 1394. En 1393, il reçu en gagière une partie du château de Wangenbourg, peut-être pour relier ses possessions sarroises et alsaciennes. En 1394, l’évêque de Strasbourg lui engagea le château et la ville de Zellenberg, ainsi que Bennwihr. Ceci l’impliqua dans la vie politique de l’Alsace et le conduisit à participer à plusieurs conflits. En 1384-1385, il était en guerre avec Otto von Ochsenstein © et la ville de Strasbourg et s’empara de la ville de Boersch à laquelle il mit le feu. En 1388, il attaqua sans succès le château et la ville de Zellenberg appartenant à l’évêque de Strasbourg. En 1391, il était en guerre avec les comtes de Blâmont et, en 1392-1393, il participa avec une grande partie de la noblesse d’Empire à la guerre contre Strasbourg. Les relations de Heinrich avec la Lorraine se relâchèrent de ce fait, notamment avec l’évêque de Metz avec lequel il entra même en guerre en 1390. De même, en 1391, il apporta son soutien au comte Walram de Luxembourg contre la ville de Metz et lui ouvrit ses châteaux. Il eut également de bonnes relations avec les Lichtenberg ©, son cousin Conrad von Lichtenberg lui vendant d’ailleurs en 1389 sa part des villages de Lohr et Waldhambach, et avec les Zweibrücken-Bitsch.
11. Friedrich,
archevêque (? vers 1348 † 8.4.1414). Frère de 10. En 1368, il fut immatriculé à l’Université de Bologne. Dès 1370, il fut élu archevêque de Cologne grâce à son parent, l’archevêque de Trèves Cuno von Falkenstein. Considéré comme l’un des plus illustres des archevêques de Cologne, il n’oublia pas les intérêts de sa lignée. Ainsi, il organisa le mariage de sa sœur Walburga avec le comte Friedrich von Moers, prenant le payement de la dot à sa charge, puis de sa sœur cadette Hildegarde avec Johann von Limburg. Il assura aussi à son frère Heinrich © 10 les moyens financiers pour le mariage prévu avec Herzlaude von Rappoltstein. En août 1397, à la mort sans héritier direct de son frère, il assura la régence du comté, le roi
Wenceslas lui accordant en fief les châteaux de Falkenstein et de Kirkel. Il rendit à Herzlaude ses biens personnels, lui racheta son douaire qui était assis sur la moitié du château et de la ville de Sarrewerden, la moitié de la ville de Bockenheim et la moitié du château de Lorentzen, et paya certaines de ses dettes. Après s’être décidé à faire des Moers les héritiers de la totalité du comté au détriment des Limburg, il scella une dernière fois un acte concernant le comté en 1399. Il eut d’une nonne bénédictine un fils illégitime, auquel il assura des prébendes en Rhénanie.
Deuxième maison de Saarwerden (comtes de Moers-Saarwerden),
12. Friedrich III,
(cité à partir de 1399 † 1448). Fils de Friedrich II von Moers. ? Engelberga von Kleve, 1 fils: Vinzenz († 1499). Se nomma comte de Saarwerden à partir de 1399 après que son père eut racheté leur moitié du comté à son beau-frère Johann von Limburg et à son épouse Hildegarde. Les documents le nomment fils aîné de Moers, comte de Saarwerden. Au début, il poursuivit ainsi la politique d’ouverture sur l’Alsace du dernier des Saarwerden et porta moins d’intérêt à ses possessions sarroises, d’autant qu’il ne récupéra pas toutes les possessions des Saarwerden dans cette région, en particulier les gages de Herbitzheim et de la moitié de Sarralbe, ainsi que le château de Kirkel. En 1401, il acquit la part des Puller von Hohenburg © au château de Greifenstein. En 1405, Boemund von Ettendorf © et son épouse lui cédèrent leur moitié d’Offwiller et leur quart de Wolxheim et Dahlenheim, ainsi que la moitié des dîmes de Mutzig et Rimlenheim. En 1401, il accompagna son parent, le roi Robert, en Italie. À partir de 1405, il fut engagé, avec les comtes de Nassau-Saarbrücken, Salm et Boulay/Bolchen, dans le Vierherrenkrieg contre la ville de Metz, provoqué par un conflit entre la ville et le patriciat qui en avait été expulsé. La ville fut soutenue par le duc Charles de Lorraine et l’évêque de Metz Raoul, ainsi que par la ville de Strasbourg, alors que les quatre seigneurs reçurent l’appui de Louis d’Orléans, gagiste du duché de Luxembourg, des comtes de Bar, des comtes de Commercy et de l’évêque de Strasbourg, ce qui entraîna une extension du conflit, dont l’épisode alsacien fut le siège de Greifenstein en 1406. Le roi de France menaça d’intervenir contre le duc de Lorraine, mais en août 1407, celui-ci gagna la bataille de Champigneulles, où les comtes de Nassau-Saarbrücken, de Salm et de Moers, ainsi que le maréchal de Luxembourg, furent faits prisonniers, mais libérés dès le 4 septembre. L’assassinat de Louis d’Orléans le 23 novembre conduisit à un arrêt des hostilités; mais on n’arriva pas à conclure la paix et le conflit fut relancé en 1408. Les quatre seigneurs se retrouvèrent bientôt tout seuls. De plus, l’évêque de Metz prétendit que Friedrich usurpait les châteaux et villes de Bockenheim et Sarrewerden qui, en tant que fiefs masculins, auraient dû revenir à l’évêché à l’extinction des Saarwerden, et s’allia avec les ducs de Lorraine et de Bar pour conquérir le comté et le partager. Le sort du comté semblait réglé, d’autant plus que les quatre seigneurs furent battus près de Pont-à-Mousson, mais la paix signée le 25 juillet 1408 laissa Friedrich en possession de ses châteaux forts.
Dès 1409, en tant que gouverneur du duché de Luxembourg, il entra en conflit, jusqu’en 1412, avec les Commercy et les Bar. Il participa au payement de la rançon de certains de ses alliés , pour cela, se vit obligé, en janvier 1412, d’emprunter au comte Philipp von Nassau-Saarbrücken une forte somme d’argent, pour laquelle il lui engagea la moitié du comté et du fief de Lorentzen (racheté en octobre 1415). En 1411, le roi Wenceslas lui engagea les châteaux et villes de Durbuy, Bastogne et Marche-en-Famenne (jusqu’en 1412). En 1415, il était en conflit avec le comte de Nassau-Saarbrücken à propos des revenus prélevés à tort par lui dans le comté au moment où il était engagé à ce dernier. En 1416-1418, une autre querelle l’opposa, aux côtés des Lichtenberg © et des Bayer von Boppard, à Smassmann (Maximin) von Rappoltstein ©. En 1417, pour éviter des conflits d’héritage entre ses fils, son père prévit qu’en tant qu’aîné, Friedrich recevrait les possessions de Rhénanie et du Brabant alors que le comté de Sarrewerden, sous réserve du douaire de l’épouse de Friedrich assis sur la moitié du comté, reviendrait à son second fils Johann © 13. En 1418, en raison de dissensions, un nouveau partage fut conclu sur l’instigation de leur frère, l’archevêque de Cologne Dietrich, par lequel il abandonna le comté à Johann, hormis le château de Lorentzen et la rente sur le péage de Bockenheim, bien que ce dernier lui racheta en 1419; il garda en revanche Greifenstein.
13. Johann I,
(† Bulgnéville, Vosges, 2. 7. 1431). Frère de 12. ∞ 1419 Adelheid von Hohengeroldseck; 2 fils: Jakob I © 14 et Johann II (cité de 1431 à 1451). Par son mariage, il se vit accorder l’expectative des fiefs et alleux de Heinrich von Hohengeroldseck, à savoir la seigneurie de Lahr, Ortenau, incluant des alleux, tel le château de Lahr, ainsi que le fief impérial du château de Mahlberg, des biens tenus en commun avec les Hohengeroldseck, des péages et des mines. Il entra en leur possession en 1426, mais en 1427-1429, il était en guerre avec sa belle-mère Ursula, ainsi qu’avec Walther von Hohengeroldseck, à propos du douaire de celle-ci, et reçut le soutien des Lichtenberg; ce conflit n’était pas réglé à sa mort. Il fut souvent en relation avec Cologne et, en 1422, il s’engagea à servir le comte palatin Ludwig III avec 20 lances. Par contre, on ne le trouve que très rarement dans des actes concernant le duché de Lorraine, l’évêché ou la ville de Metz, et même la plupart des lignées du Westrich. Toutefois, en 1424, un conflit l’opposa à Philipp I von Nassau-Saarbrücken dont les sujets blessèrent mortellement son receveur. En 1429 fut encore arbitré un différend qui l’opposa à son frère Friedrich © 12 à propos de sommes impayées à la suite de leur partage de 1419. Soutenant le duc René de Bar contre Antoine de Vaudémont, il tomba sur le champ de bataille de Bulgnéville.
14. Jakob I,
(★ vers 1431 † 1483). Fils de 13.∞ I Anastasia von Leiningen († 1452). ∞ II Cunigunde Truchsess von Waldburg ; 6 enfants : Nikolaus © 15, Adelheid († après 1516, ∞ Wilhelm von Manderscheid-Blankenheim), Johann III © 16, Jakob II © 17, Cunigunde et Margarete (nonnes à Lichtenthal). Lui et son frère Johann Il étaient encore mineurs à la mort de leur père, alors que la guerre contre ses cousins de Hohengeroldseck faisait toujours rage, marquée par la prise de Hohengeroldseck, le siège de Schuttern et du château de Schenkenzell, ceci malgré les vaines tentatives de l’empereur Sigismond pour obtenir la paix. Celle-ci fut signée en 1434, les Geroldseck renonçant à toutes leurs prétentions sur la seigneurie de Lahr. Le début de son gouvernement fut marqué par un certain nombre de conflits armés, ainsi en 1443-1444 avec les Finstingen-Brackenkopf et, en 1445, avec Heinz von Falkenstein. En 1447, il mit fin à sa guerre avec Schafried von Leiningen/Linange © en épousant la soeur de celui-ci. En 1448, le couple engagea un tiers du comté à Schafried et lui permit d’avoir sa résidence au château de Sarrewerden, cession qui impliqua J. dans la guerre des Leiningen contre les Lichtenberg. Dès le début de celle-ci, en novembre 1450, il fut surpris de nuit dans son château et emmené prisonnier à Lichtenberg, ses ennemis enlevant également le château de Lorentzen. Relâché, il attaqua, le 23 avril 1451, le convoi de l’épouse du sire de Finstingen, partisan des Lichtenberg. Mais, voyant les Leiningen vaincus, il changea de camp en 1456 : il leur remboursa leur engagère (il s’était procuré l’argent en engageant un quart du comté à la ville de Strasbourg), expulsa leurs hommes de Saarwerden et se mit pour 12 ans au service de l’électeur Palatin (protecteur des Lichtenberg), en lui cédant pour cette durée un autre quart du comté. Ce n’est qu’en 1463 que Schafried renonça à ses prétentions, mais son frère Emich parvint à faire reconnaître les torts de Jakob par la Chambre Impériale en 1465 et en 1467, sans toutefois arriver à rentrer en possession de ses droits. Ayant été élevé en partie par sa mère à Lahr, en partie à la cour palatine de Heidelberg, il orienta l’essentiel de sa politique vers cette région et s’allia aux principaux dynastes du pays. Ainsi, en 1442, il engagea la moitié des seigneuries de Lahr et Mahlberg au margrave de Bade Jakob et, en 1453, il entra au service du margrave Karl. Il semble avoir vu la difficulté de gérer deux domaines aussi éloignés que ceux de la Sarre et ceux du pays de Bade ; aussi, en 1457, il partagea ses possessions, transmettant le comté de Sarrewerden, ainsi que Falkenstein, c’est à dire tous ses biens sur la rive gauche du Rhin sauf les droits sur Greifenstein, à son fils du premier lit Nikolaus © 15, qu’il fiança avec Barbara von Finstingen. En attendant que le mariage eût lieu, dans le délai de huit années, il administra le comté en commun avec Johann von Finstingen. Il se garda les seigneuries de Lahr et Mahlberg, dont il racheta la moitié en 1463 pour la réengager aussitôt au même margrave de Bade et à la ville de Strasbourg. Il entretint aussi d’excellentes relations avec l’électeur palatin Friedrich et participa à ses côtés, le 4 juillet 1460, à la bataille de Pfeddersheim, Hesse rhénane, contre l’archevêque de Mayence. En 1478, ce fut sous la protection de l’électeur Philipp qu’il plaça ses enfants du second lit.
15. Nikolaus,
(cité à partir de 1456 † 1492). Fils de 14 et d’Anastasia von Leiningen. ∞ 1463 Barbara von Finstingen-Schwanhals ; 2 filles : Johanna († 1513, ? le Rheingraf Johann VI) et Anastasia (? Gerhard von Isenburg-Grensau). En 1463, il assigna le château et le village de Lorentzen en douaire à sa femme, dont la dot comprenait le gage de Weiterswiller. À la mort de son beau-père, en 1467, il entra en possession de quelques fiefs, mais c’est en 1469 que son épouse procéda au partage d’héritage avec sa sœur et obtint la moitié de la seigneurie de Fénétrange, la seigneurie de Warsberg, la ville et le château de Diemeringen, un quart du château de Saareck et la moitié des droits sur les châteaux de Nieder-Stinzel, Greifenstein et la seigneurie de Geroldseck. À ces biens s’ajoutèrent encore des fiefs de l’évêché de Metz dans la vallée de la Seille et, après 1475, l’héritage de la mère de Barbara, Beatrix d’Ogéviller, à savoir une partie de la seigneurie de Neuviller, au sud de Nancy, avec le château, un quart de l’avouerie de Baccarat et la seigneurie d’Ogéviller en particulier. Cet héritage ne se prêtait toutefois pas à un développement de la seigneurie territoriale, car il reposait soit sur des revenus isolés dans ces localités, soit sur des biens partagés avec d’autres seigneuries. De plus, la seigneurie de Fénétrange pouvant être héritée par les hommes et les femmes, il risquait, si Nikolaus avait plus d’un enfant, d’être morcelé. En 1471 et encore en 1475, Nikolaus était d’ailleurs en conflit avec les Finstingen-Brackenkopf à ce sujet. Sa situation financière ne s’améliorant pas et ne permettant que des acquisitions territoriales limitées, Nikolaus fut obligé de vendre ou d’engager un certain nombre de biens. En 1475, devant les succès du duc de Bourgogne et craignant que celui-ci se vengeât contre ceux qui avaient apporté leur soutien à René de Lorraine, Nikolaus rechercha la protection de l’électeur palatin. Charles le Téméraire exigea que ses biens héréditaires et ses possessions à l’intérieur du duché de Lorraine fussent bourguignons, mais accepta d’y renoncer si Nikolaus lui prêtait hommage, ce que Nikolaus se résolut à faire. Mais dès les premières défaites bourguignonnes, il se trouva à nouveau aux côtés du duc de Lorraine. En 1478, Nikolaus maria sa fille Johanna au Wildgrave Johann VI von Daun-Kiburg. Avec son épouse, il lui accorda tout l’héritage du comté de Saarwerden et tous les alleux situés dans les pays de langues allemande et française, hormis le douaire de Barbara, ce qui était en désaccord avec le pacte de famille de 1417 par lequel était prévu la succession masculine. Son père Jakob I © 14 réagit et fit savoir à l’évêque de Metz que ceci avait été fait sans son accord. En 1481, Nikolaus finit par reconnaître les droits revendiqués depuis près de 30 ans par les comtes de Leiningen et leur engagea le comté, le montant de la dette ayant augmenté avec les arriérés ; il s’agissait aussi du premier document par lequel un comte de Saarwerden reconnaissait que le comté en totalité était un fief de l’évêché de Metz. En la même année, l’électeur palatin Philipp fit savoir qu’à la mort de Nikolaus la moitié du comté devrait revenir à sa fille Johanna et l’autre à Jakob I et ses fils du second lit. La cession aux Leiningen entraîna un différend avec le gendre de Nikolaus, le Rheingraf Johann, et le père de celui-ci, le Wildgrave Johann, d’autant plus que Johann et son épouse avaient été exclus du château de Diemeringen qui leur avait été accordé comme résidence par Barbara. Il fut réglé par un arbitrage en 1482, selon lequel Nikolaus, puis ses héritiers, devaient à nouveau entrer en possession du comté et les Leiningen être dédommagés. De 1483 à 1488, il fut tuteur de ses demi-frères ; à cette date, il renonça en faveur de Johann III von Moers au comté de Saarwerden et à la seigneurie de Lahr, ce qui eut pour conséquence le passage de la totalité de l’héritage de Barbara à leur fille aînée Johanna, épouse du Rheingraf Johann VI. En 1483, son vassal Hans von Falkenstein expulsa ses gens de Falkenstein. La situation fut rétablie dès 1484, Nikolaus en accordant l’ouverture à l’électeur Philipp. En 1484, l’empereur lui permit de vendre au margrave de Bade un quart des seigneuries de Lahr et Mahlberg, dont ce dernier tenait déjà la moitié en gage. En 1488, il abandonna à son demi-frère Johann III © 16 le gouvernement du comté de Saarwerden et de la seigneurie de Lahr et se retira de la scène politique. En 1492, il se fit accepter comme chanoine de l’évêché de Strasbourg.
16. Johann III,
(cité à partir de 1472 † automne 1507). Fils de 14 et de Kunegund Truchsess von Waldburg. Demi-frère de 15. ∞ Anna von dem Berge (auj. S’Heerenberg NL, prov. de Zutphen) ; 1 fille : Catharina (? Ludwig von Nassau-Saarbrücken). Placé jusqu’en 1488 sous la tutelle de Nikolaus © 15, qui lui céda à cette date le comté et la seigneurie de Lahr, possessions qu’il mit sous la protection de l’électeur palatin Philipp. En 1489, il obtint du pape une dispense pour épouser Anna von dem Berg, à laquelle il était apparenté aux troisième et quatrième degrés. Johann essaya d’agrandir le territoire familial ; ainsi, en 1495, il acheta la part de Friedrich von Wangen à la seigneurie de Geroldseck-sur-Sarre. En 1498, il acquit en gage d’Adam Beyer von Boppard sa part du château et de la ville de Sarralbe ainsi que des villages en dépendant. Mais, ne possédant pas les moyens financiers de ses devanciers, ses nouvelles acquisitions restèrent limitées. En 1495, il se mit à titre viager au service du duc René de Lorraine dont il devint conseiller et auquel il accorda l’ouverture de ses châteaux et villes. En 1497, il vendit au margrave Christoph de Bade la moitié des seigneuries de Lahr et de Mahlberg que celui-ci tenait en gage et chercha à développer ses possessions dans la vallée de la Sarre dans la mesure où le permettaient ses finances. En 1501, à la mort de Bernhard von Moers, il dut se défendre par les armes contre Karl von Geldern (Charles de Gueldre) pour conserver le comté de Moers ; en 1503, celui-ci fut revendiqué par le comte Wilhelm von Wied. Tout ceci obligea Johann à s’occuper davantage de ses nouvelles possessions rhénanes et de placer dès lors le comté de Saarwerden à l’arrière-plan de ses préoccupations. En 1504, il participa aux côtés de l’électeur Palatin à la guerre de succession de Bavière. En 1506, il maria sa fille unique Catharina au comte Johann Ludwig von Nassau-Saarbrücken ; le contrat stipulait que celui-ci hériterait la moitié de ses possessions si Johann n’avait pas d’enfant mâle, ce qui était contraire au pacte de famille de 1417 et au droit féodal de l’évêché de Metz ; mais Jakob II von Moers-Saarwerden © 17 et le prélat n’élevèrent pas d’objections jusqu’à ce que le comte de Nassau-Saarbrücken entrât en possession de l’héritage de son épouse en 1507.
17. Jakob II,
(cité à partir de 1478 † octobre 1514). Fils de 14.∞ 1513 Beatrix von Salm ; 1 fils : Johann Jakob (★ 1514 † avril 1527). En 1490, il céda à son frère Johann III le comté de Saarwerden et la seigneurie de Lahr. Bien que le contrat de mariage conclu entre sa nièce et le comte de Nassau-Saarbrücken ignorât ses droits, il ne réagit pas avant la mort de son frère, en 1507, et reçut les fiefs messins du château et de la ville de Sarrewerden, ainsi que de la ville de Bockenheim et de la cour de Vibersviller, Moselle. En 1513, un arbitrage décida que le comté de Saarwerden serait partagé entre eux et, après le décès de Jakob, entre les héritiers de celui-ci.
Comme héritier en lignée masculine, il se vit reconnaître la possession du château de Sarrewerden. Dès la disparition de son frère également, il vit le comte Wilhelm von Wied réitérer ses prétentions sur le comté de Moers et s’en emparer par la force en 1510 ; Jakob ne parvint plus à récupérer ces possessions définitivement perdues pour sa lignée. Jakob mourut brusquement l’année suivante, laissant un petit garçon âgé de quelques semaines et dont la tutelle fut confiée par l’évêque de Metz à sa mère et par l’empereur à Johann Ludwig von Nassau-Saarbrücken, ceci jusqu’à ce qu’en 1516, la cour impériale décidât qu’elle serait exercée en commun. Le jeune Johann Jakob, mentalement attardé, vécut auprès de sa mère à Mahlberg et mourut avant le 7 mai 1527. Johann Ludwig von Nassau-Saarbrücken hérita le comté de Saarwerden.
D. Fischer, Histoire de l’ancien comté de Sarrewerden et de la prévôté de Herbitzheim, 1877 ; G. Matthis, Bilder aus der Kirchen- und Dorfgeschichte der Grafschaft Saarwerden, 1894 ; H. W. Herrmann, Geschichte der Grafschaft Saarwerden, 2 vol., 1957-1959 (avec régestes) ; D. Schwennicke, Europäische Stammtafeln ; M. Parisse, La noblesse lorraine, 2 vol., 1976 (version abrégée : M. Parisse, Noblesse et chevalerie en Lorraine, Nancy, 1982).
Jean-Michel Rudrauf (1998)