Chanoine, pamphlétaire, (C) (★ Obernai 17.5.1730 † Strasbourg 17.5.1806). Fils de Nicolas Rumpler, sergent royal, puis notaire royal et économe du chapitre de Saint-Léonard, et de Jeanne Madeleine Maeder. Après avoir étudié le droit civil et le droit canon à Strasbourg, il travailla à l’étude de son père et se fit recevoir avocat au Conseil souverain d’Alsace en 1751. À la mort de son père, il entra au Grand Séminaire de Strasbourg et fut ordonné prêtre en 1756. Chanoine à Haguenau en 1759, il tenta en vain de devenir conseiller-clerc au Conseil souverain d’Alsace en 1764, mais il se vit reprocher la trop faible extraction de son père. Néanmoins il devint aumônier ordinaire de la maison royale à Versailles de 1765 à 1771. En 1767, il troqua son canonicat de Haguenau contre une prébende à Saint-Pierre-le-Jeune de Strasbourg, plus lucrative ; il fut continuellement en procès avec ce dernier chapitre. Des transactions financières douteuses lui valurent d’être poursuivi, tant par la justice civile qu’ecclésiastique. Il n’hésita pas à exposer ses malheurs dans un ouvrage, dans lequel il se faisait passer pour un bouc émissaire de la hiérarchie catholique. Ce différend explique qu’il adhéra avec enthousiasme aux idées égalitaires de la Révolution. Il fut élu membre du corps municipal de Strasbourg en 1790 et prêta serment, en cette qualité, au nouveau régime. Il se désolidarisa toutefois du maire protestant Dietrich ©, à qui il reprocha de fermer avec trop de zèle les couvents strasbourgeois. Il tenta en vain de sauver les deux couvents capucins — son confesseur était un père capucin — et les couvents de religieuses. En désespoir de cause, il acquit de sa fortune personnelle les bâtiments du Mont Sainte-Odile, délaissés par les Prémontrés, ainsi que les ruines de Niedermunster, le couvent des Capucins d’Obernai, les autels des couvents capucins strasbourgeois, participa à des transactions concernant le couvent des Récollets du Bischenberg. Un pamphlet acerbe contre Dietrich lui valut l’emprisonnement. Pendant la Terreur, il cacha les reliques de sainte Odile © à Ottrott, puis organisa une translation solennelle dans le sarcophage restauré en 1800. En 1803, il légua à sa ville natale le couvent des Capucins du lieu, puis il rédigea une Vie de sainte Odile en 1804.
Liste des publications de Rumpler, essentiellement des pamphlets, dans le Katalog der Kaiserlichen Universitäts- und Landesbibliothek Strassburg. Katalog der Elsa?-Lothringischen Abteilung, t. 5, Strasbourg, 1912, p. 288-290 ; Portrait dans son autobiographie, Histoire véritable de la vie errante et de la mort subite d’un chanoine qui vit encore, écrite à Paris par le défunt lui-même, Paris, 1788 et Dossier des pièces pour un chanoine ressuscité à demi contre les auteurs de sa mort et leurs complices, Paris, 1788.
J. Gyss, Histoire de la ville d’Obernai, Strasbourg, 1866, p. 434- 441 et Canonicus Ludwig Rumpler und seine Erlebnisse vor und während der Revolutionszeit, Strasbourg, 1890 ; A. Hallays, La vie et les aventures d’un chanoine alsacien, Paris, 1905 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 624-626 ; Kammerer, Répertoire du clergé d’Alsace sous l’Ancien Régime 1648-1792, n° 4277 ; A. Humm, « Les ancêtres alsaciens du Père de Foucauld et leur parenté », Bulletin du Cercle généalogique d’Alsace, 20, 1976, p.56 ; Encyclopédie de l’Alsace, XI, 1985, p. 6556 ; Cl. Muller, « La fin d’un monde. La suppression des couvents alsaciens », Archives de l’Église d’Alsace, 1995-1997, p. 1-255.
Claude Muller (1998)