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ROTT Jean Georges Gustave (Hans Georg)

Érudit en histoire de l’Alsace et du XVIe siècle, (Pr) (★ Avricourt, Moselle, 1.8.1911 † Strasbourg 11.7.1998). Fils de Georges Rott, frère aîné de Hans Rott ©, pasteur (1875-1930, Bopp, Die evangelischen Geistlichen in Elsass-Lothringen, 1959, n° 4394 et Bopp, Die evangelischen Gemeinden und hohe Schulen in Elsass-Lothringen, 1963, p. 645) et de Marguerite Niess (1880-1960), tous deux de Hunspach (Bas-Rhin). Célibataire. Études secondaires au collège de Sarrebourg (Moselle), puis supérieures à Paris (1929-1933) à l’Ecole nationale des Chartes d’où il sortit comme archiviste-paléographe avec une thèse sur Le chapitre cathédral de Strasbourg au XIVe et au XVe siècles. Printemps/été 1933: il a relevé aux Archives Nationales les documents concernant l’Alsace, travail continué par Mme Madeleine Lang-Rufenach ©. 1933-1935: membre de l’École française de Rome (recherches sur les finances du pape Clément V, 1305-1314). 1935-1936: service militaire actif. 1936-38, licence libre d’histoire à l’Université de Strasbourg; 1937- (1939)-(1946): secrétaire du Centre de recherches historiques alsaciennes créé en 1936 auprès du département du Bas-Rhin par Fritz Kiener © et Georges Gromer ©, avec mission de rédiger le Répertoire des archives… en Alsace, de prospecter en dehors des dépôts alsaciens les sources de l’histoire de la province, et de publier la correspondance du recteur strasbourgeois Jean Sturm (1507-1589), encore inédite maintenant sauf pour les Epistolae classicae, 1938 (prix Jacques Flach de l’Institut). Ces travaux, pour lesquels il a été aidé au début par son oncle, puis pendant de longues années par sa sœur, Élisabeth, cadette des trois enfants, agrégée de grammaire, ont été interrompus par la « Drôle de guerre » de 1939/1940, passée au front et terminée comme prisonnier de guerre. Libéré comme Alsacien-Lorrain par la Wehrmacht dès juillet 1940, il a occupé pendant l’annexion allemande de 1940 à 1945 un poste de conservateur des archives (Archivrat) aux Archives régionales et départementales (Landesarchiv) de Strasbourg, avec un intermède d’un mois (septembre/octobre 1944) d’emprisonnement par la Gestapo, suivi de transplantation en Bade, à Oberndorf, puis à Karlsruhe, pour refus d’être volontaire dans la Waffen-SS. En 1946 il est entré au service de la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg, où il a été avant tout chargé de la réserve des manuscrits, incunables et impressions alsaciennes du XVIe siècle. Il est devenu ainsi un spécialiste international pour l’histoire du XVIe siècle : humanisme en Alsace, Réforme à Strasbourg, en France et Europe, avec les figures de proue telles que Bucer ©, Jacques Sturm ©, Calvin ©, Jean Sturm ©, Sleidan ©, etc., anabaptistes et autres dissidents, mouvements sociaux et guerre des paysans, destructions des sources afférentes au bombardement de Strasbourg en 1870. À partir de 1964 et jusqu’à sa retraite en 1976, il a été détaché du service des bibliothèques pour entrer au Centre national de la recherche scientifique comme chargé de recherches : cela lui a permis de multiplier ses voyages de prospection dans les archives et bibliothèques étrangères (Zurich, Cambridge, Copenhague, Hambourg, etc.) et de mieux publier. Peu porté vers les travaux de grande synthèse, il s’est senti plus à l’aise dans la recherche des sources inédites et leur publication scientifique, en partie dans le domaine de la prosopographie, d’où son active collaboration au Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne. Depuis 1952, il est membre fondateur du Comité international pour l’édition des œuvres de Bucer, dont il a publié trois volumes de la correspondance. Collaborateur du GRENEP (Groupe de recherche sur les non-conformismes religieux des XVIe et XVIIe siècles et l’histoire des protestantismes) de la faculté de Théologie protestante de Strasbourg, il a été la cheville ouvrière de quatre volumes d’actes des anabaptistes strasbourgeois. En 1975 il a obtenu le doctorat d’État ès lettres sur travaux. En 1977 il a reçu le grand prix de la Société des amis du vieux Strasbourg. En 1980 ses amis lui ont offert un volume de Mélanges, Horizons européens…. En 1986 ils ont fait paraître la réédition, avec index alphabétique, de 63 de ses articles sous le titre Investigationes historicae en deux vol. En 1987 il est devenu dr. honoris causa de l’Université de Münster en Westphalie, et en 1991 la même distinction lui a été conférée par l’Université de Neuchâtel.
La liste chronologique de ses publications jusqu’en 1986 se trouve dans ses Investigationes historicae. Eglise et société au XVe siècle, t. I, p. XXI-XXXII. Gesammelte Aufsätze zur Kirchen- und Sozialgeschichte. Articles rassemblés et réédités par M. de Kroon et M. Lienhard, t. I et II, Strasbourg, 1986, (avec index cumulatif des noms de lieux et de personnes) ; notice biographique sur Jean Sturm, dans Encyclopédie de l’Alsace, XII, 1986, p. 7170-7171 ; avec M. Lienhard, S. Nelson, A. Gottwaldt, Quellen zur Geschichte der Täufer, XV, u. XVI, Band : Elsass, III. u. IV. Teil, Stadt Strassburg 1536-1542 u. 1543-1552 samt Nachträgen und Verbesserungen zu Teil I, Il u. III, Gütersloh, 2 vol., 1986-1988 (= Quellen und Forschungen zur Reformationsgeschichte, Bd. 53 u. 54) ; nombreuses notices dans le Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne et dans Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, L’Alsace, sous la dir. de B. Vogler, Paris, 1987; « La concorde dans la correspondance de Bucer de 1536 », Université de Genève. Institut d’histoire de la Réformation. 8° rapport d’activité, 1983-1985 (publ. 1987), p. 316-317 ; avec M. Usher- Chrisman, « The Library of the Strasbourg Humanist Thomas Wolff, Senior († 1511) », The Process of Change in Early Modem Europe. Essays in Honor of Miriam Usher Chrisman, Athens, 1988, p. 33-58 ; « Der Weissenburger Stiftsherr Beatus Dietrich und sein Tagebuch (1513-1546) », dans L’Outre-Forêt, 62, 1988, p. 41-51 ; « Probleme der Stra?burger Historiographie des 16. Jahrhunderts : Dr. Nikolaus Wurmser, Dekan des St. Thomaskapitels und sein Protokoll (1513-1524) », Oberrheinische Studien, 7, Sigmaringen, 1988, p. 193-204 ; « Sources et bibliographie générale de l’histoire du Gymnase Jean Sturm de Strasbourg, berceau de l’Université », Histoire du Gymnase Jean Sturm, berceau de l’Université de Strasbourg 1538-1988, publ. par P. Schang et G. Livet, Strasbourg, 1988, p. 9-14 ; « Les relations extérieures de la Faculté de Théologie de Strasbourg de 1570 à 1658 d’après les correspondances passives de Jean Pappus et de Jean Schmidt », Revue d’histoire et de philosophie religieuses 68, 1988, p. 41-53 ; « Sources manuscrites de l’histoire de la Faculté de Théologie de Strasbourg », ibidem, p. 147-149 ; « notice nécrologique sur Rodolphe Peter et compléments de la bibliographie de ses travaux », Revue d’Aslace, 114, 1988, p. 263-266 ; avec R. Friedrich, Martin Bucer, Correspondance, t. 2 (1524-1526), Leiden, 1988 (= Studies in medieval and Reformation Thought, XLIII) ; « Ein Stra?burger Sammelband betr. die Züricher Täufer im XVII. Jahrhundert », Souvenance anabaptiste. Mennonitisches Gedächtnis, 8, 1989, p. 83-86 ; avec W. Westphal, « Les comptes et les matricules du Gymnase et de l’Académie de Strasbourg de 1538 à 1621 », Actes du 113e Congrès national des Sociétés savantes (Strasbourg, 1988). Section d’histoire moderne et contemporaine, t. II ; Alsace et Franche-Comté, Paris, 1989, p. 9-23 ; « Jean Sturm, le recteur et l’Europe », 450e anniversaire de la fondation du Gymnase Jean Sturm et de l’Université de Strasbourg 1538-1988. Relation des fêtes, Strasbourg, 1989, p. 49-58-67 (=Société savante d’Alsace et des régions de l’Est, t. XXXV) ; avec M. Meyer, dans G. Meyer, Zu den Anfängen der Stra?burger Universität. Neue Forschungsergebnisse zur Herkunft der Studentenschaft und zur verlorenen Matrikel, bearb. und hsg. von Hans Georg Rott und Matthias Meyer, Hildesheim, 1989 (= Historische Texte und Studien, 11) ; « La commanderie Saint-Jean en l’Ile-verte à Strasbourg et ses trésors artistiques avant 1633 », dans Cahiers alsaciens d’archéologie, d’art et d’histoire, Mélanges offerts à Robert Will, 32, 1989, p. 230-256 ; avec N. Holzberg, P. Petitmangin et R. Walter, « Un premier supplément à la correspondance de Beatus Rhenanus », Annuaire de la Société des Amis de la Bibliothèque de Sélestat, 1989, p. 56-61 ; « Bucer zwischen den Fronten auch nach seinem Tod. Ein ihn betreffender Brief von Matthias Ritter an Johann Pappus [1582/1584] », Calvin. Erbe und Auftrag. Festschrift für Wilhelm Heinrich Neuser, hsg. v. W. van’t Spijker, Kampen, 1991, p. 244-254 ; collaboration à Martin Bucer, Strasbourg et l’Europe. Exposition, Strasbourg, 1991 (tableaux chronologique et graphique, notices, bibliographie sélective) ; « Les anabaptistes à Strasbourg au XVIe et au début du XVIIe siècles. Aperçu historique », Souvenance anabaptiste. Mennonitisches Gedächtnis, 11, 1992, p. 11-15 ; « Guillaume Farel et Bucer d’après leur correspondance : Neuchâtel et Strasbourg à l’époque de la Réforme », Musée neuchâtelois, 1993, p. 3-17 ; « L’envers des médailles : Bucer et Hédion vilipendés par un chanoine de Cologne (Strasbourg, septembre-octobre 1543) », Martin Bucer and sixteenth century Europe. Actes du colloque de Strasbourg (28-31 août 1991), Chr. Krieger et M. Lienhard (éd.), Leiden, New York, Cologne, 1993, p. 307-312 (Studies in mediéval and Reformation Thought, LIII) ; « De précieux documents de la réforme strasbourgeoise retournent aux Archives du Chapitre de Saint-Thomas », ibidem, p. 759-760 ; avec P. Denis, Jean Morély (ca. 1524-ca. 1594) et l’utopie d’une démocratie dans l’Eglise, Genève, 1993 (Travaux d’humanisme et Renaissance, 278) ; « The Strasbourg Kirchenpfleger and parish discipline : theory and practice », dans Martin Bucer : reforming church and community, A. F. Wright (ed.), Cambridge, 1994, p. 122-128 ; « Bucer und Engelbrecht werden von Hans Halm als Anstifter zum Aufruhr angezeigt (1531) », Zeitschrift für die Geschichte des Oberrheins, 143 (NF 104), 1993, p. 509-514 ; avec Chr. Krieger, « Matthieu Arnold, Reinhold Friedrich », Martin Bucer, Correspondance, t. 3 (1527-1529), Leiden, 1995 (= Studies in medieval and Reformation thought, LVI) ; avec Ph. Lorentz : « Le Chapitre de la Cathédrale de Strasbourg et la Réformation : l’affaire du prédicateur Matthieu Zell (1521-1523) » (en trois parties, la première dans le Bulletin de la Société des Amis de la Cathédrale, 1996 [Mélanges F.-J. Fuchs], p. 1-25 (les deux autres parties devant paraître dans les deux bulletins suivants) ; « Une lettre inédite (?) de Jean Geiler de Kaysersberg (fin mai 1486) », Revue d’Alsace, 122, 1996 [Mélanges Fr. Rapp], p. 193-200.
Avant-propos des Mélanges et des Investigationes et M. Lienhard, « Jean Rott zum 85. Geburtstag », in Mennonitische Geschichtsblätter, 53, 1996, p. 7-10.

† François-Joseph Fuchs et Christian Wolff (1998)