Organiste et compositeur (C) (★ Mulhouse 3.10.1942). Fils de René Roth, représentant de commerce, et d’Angèle Higelin ; ∞ 19.10.1968 Odile Mangin ; 3 enfants, Daniel Roth a fait ses premières études au conservatoire de sa ville natale, avant de les poursuivre au Conservatoire national supérieur de musique de Paris où il a bénéficié de l’enseignement de maîtres d’exception, notamment de celui de Maurice Duruflé. Il y a obtenu de nombreux premiers prix: harmonie, contrepoint et fugue, accompagnement au piano, orgue et improvisation. L’enseignement de Marie-Claire Alain est venu compléter ce parcours académique hors pair. Par la suite, il a obtenu de nombreux prix d’interprétation et d’improvisation, parmi les plus relevés : Arnhem (1964), Munich, Aoste, Prix de haute exécution et d’improvisation des Amis de l’orgue de Paris et, surtout, le premier grand prix de Chartres en 1971. Depuis lors, il n’a cessé de poursuivre et d’amplifier une intense activité de concertiste et d’improvisateur dont la reconnaissance est mondiale. Il est également le titulaire de tribunes prestigieuses : au Sacré-Cœur de Montmartre (1973-1985), après y avoir été le suppléant de Rolande Falcinelli (pendant 10 ans), à Saint-Sulpice (Paris) depuis 1985, succédant à J.-J. Grunenwald mais aussi à des prédécesseurs encore plus illustres comme Charles-Marie Widor et Marcel Dupré. De nombreux enregistrements ont suscité l’admiration d’un large public, mais aussi des spécialistes et de la critique, qui lui a décerné d’importantes récompenses. Si son domaine de prédilection est la musique des XIXe et XXe siècles, en particulier l’école romantique allemande (Mendelssohn, Liszt, Reubke…) et l’orgue symphonique français (Guilmant, Widor, Vierne, Dupré…), sa curiosité naturelle l’incite à pratiquer tous les répertoires. À côté de cette activité de concertiste, il mène une carrière très soutenue de pédagogue: enseignant recherché, il a formé des organistes dans le monde entier, notamment à Marseille (1973-1979), à l’Université catholique de Washington DC (1974-76), au Conservatoire de Strasbourg (1979-1988), à Saarbruck (1988-1994) et enfin à la Musikhochschuie de Francfort sur le Main (depuis 1995) où il a succédé à Helmut Walcha. Il est également membre de la Commission des orgues historiques au Ministère de la culture.
Ces activités variées n’empêchent pas Daniel Roth de se consacrer pleinement à la composition de nombreuses œuvres vocales (pour chœur), le plus souvent religieuses, et instrumentales (pour orgue — parfois associé à d’autres instruments —, mais aussi, plus rarement, pour orchestre ou pour des formations de chambre). Ces pièces, publiées par d’importants éditeurs français, allemands ou anglais, ont souvent été composées pour répondre à des commandes de grands interprètes ou d’institutions prestigieuses (française, allemandes, espagnoles, américaines) ; d’un langage musical résolument contemporain, souvent fort exigeantes pour les interprètes, elles se caractérisent par une expérience et un goût affirmés du « bien sonner » et de la couleur, ainsi que par une grande verve rythmique. Elles ne dédaignent pas de recourir à des pointes d’humour comme dans la pétillante Petite rhapsodie sur une chanson alsacienne (Das Elsass unser Ländel) que l’auteur a publiée en 2002.
† Jean-Luc Gester (2006)
Compositions : pour orgue portatif sans pédale ; Cinq versets sur Veni Creator (L’organiste liturgique n° 53) ; pour grand-orgue : Évocation de la Pentecôte (Concours du Conservatoire national supérieur de Paris, 1979) ; Pour la Nuit de Noël : Prélude Communion, Postlude, commande de K. Starr, organiste à Boston ; Hommage à César Franck, commande de la ville d’Ingolstadt, Bavière (Paris) ; Final Te Deum (Kassel) ; Joie, Douleur et Gloire de Marie (Londres) ; Introduction et Canzona (Leutkirch) ; Après une lecture ; pour chœur a cappella : Ave Maria (voix égales) ; O Salutaris, Regina cæli (voix mixte) ; pour chœur mixte et orgue, Messe brève : Kyrie, Sanctus, Agnus Dei ; pour solistes, chœur mixte et orgue : Dignare me o Jesu, commandé de P. Brunelle, Plymouth congregational Church, Minneapolis, USA, 1ère audition American Church Paris, 20 mai 1990 : pour hautbois et piano : Légende ; transcription : Rédemption de César Franck pour grand-orgue.
René Muller (1998)
Père de François-Xavier Roth, chef d’orchestre. Chevalier de la Légion d’honneur et officier de l’ordre des Arts et Lettres.
Philippe Legin (décembre 2021)