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ROSSÉE Jean Pierre Victor

Magistrat, député, conseiller général, (C) (★ Giromagny 25.2.1780 † Colmar 24.4.1860). Fils de Philibert Rossée ©. & infin; Marie Anne Hubscher, nièce de Catherine Hubscher (« Madame Sans-Gêne ») épouse du maréchal François Joseph Lefèbvre ©. À l’issue de ses études à la faculté de Droit de Paris, il obtint sa licence en 1805 et fut reçu avocat au barreau. Il passa ensuite dans la magistrature, nommé successivement juge au tribunal de Belfort (1807), procureur impérial à Delémont (1808), puis à Altkirch (1809), avocat général à la Cour impériale de Colmar (10 juin 1811). Pendant les Cent-Jours, il fut élu suppléant du général Jean Rapp © comme député du Haut-Rhin à la Chambre des Représentants. Maintenu à la Cour royale de Colmar par le gouvernement de la Restauration, il fut promu premier avocat général en 1820. Appelé en 1822 à requérir dans le procès du complot de Belfort, son attitude fut désapprouvée par le gouvernement qui le nomma procureur général à Cayenne. Rossée n’accepta pas cette disgrâce déguisée en promotion et démissionna de la magistrature pour s’inscrire comme avocat au Barreau de Colmar le 26 février 1823. Il jouit d’une grande notoriété dans sa profession, mais revint à la magistrature à la faveur de la Révolution de Juillet. Nommé procureur général à la Cour royale de Colmar par ordonnance du 5 août 1830, il en devint le premier président le 29 décembre 1838, succédant à Millet de Chevers ©. Rossée fut en outre conseiller d’arrondissement de Colmar, conseiller général du Haut-Rhin (1833-1836, 1839-1842) et député du Haut-Rhin (1841-1842) pour l’arrondissement de Belfort. Auparavant, le 5 décembre 1836, Rossée avait été appelé à soutenir, à la tête du parquet général, l’accusation contre les complices du prince Louis-Napoléon Bonaparte responsables de l’échauffourée de la Finkmatt à Strasbourg lors de la tentative du coup d’État (30 octobre 1836); ceux-ci furent renvoyés devant le jury du Bas-Rhin, où ils furent acquittés. Le prince, devenu président de la République, fit encore allusion à ce souvenir amer lors de sa visite à Colmar en 1850. Par décret du 1er mars 1852, il mit en retraite Rossée, qui fut cependant nommé premier président honoraire. Rossée avait été initié sous l’Empire dans la loge maçonnique de Belfort, et fut en 1831 l’un des fondateurs et le premier vénérable de la loge de la Fidélité à Colmar. Officier de la Légion d’honneur.
Archives départementales du Haut-Rhin, 6E 15-146 Étude de maître Saint-Laurent. Inventaire, 26 avril 1860, 1M84, 1M110, 3M20, 4 0 58, 1U3; Archives municipales de Strasbourg, Fonds maçonnique Legs Gerschel Boîte 38; Archives nationales F1b I 230-18, F1b II Haut-Rhin 4, BB6 II 376 Dossier Rossée; Robert, dir., Dictionnaire des Parlementaires français comprenant tous les membres des Assemblées françaises et tous les ministres français 1789-1889, t. V, p. 197; Catalogue de la bibliothèque donnée à l’Ordre des avocats par M. le premier président V. Rossée, Colmar, 1853; C. Godelle, Discours prononcé à l’audience de rentrée de la Cour impériale de Colmar, Colmar, 1860; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 612-613; P. Muller, La Révolution de 1848 en Alsace, Paris, 1912, p. 194 et 195; E. de Neyremand, Le Barreau de Colmar, p. 160; F.-J. Heitz, Deux registres de délibérations du Barreau de Colmar 1712-1870, Colmar, 1932, p. 322-324; Dictionnaire historique et biographique de la Révolution et de l’Empire 1789-1815, t. II, Paris, s. d., p. 706.

Jean-Marie Schmitt (1998)