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ROSSBACH Martin

Dessinateur, graveur et lithographe, (PI) (★ Colmar 12.3.1787 † Colmar 1.9.1870). Fils d’Étienne Rossbach, négociant, et d’Élisabeth Muller. Célibataire. S’il n’a laissé à la postérité que peu d’œuvres achevées, Rossbach joua cependant un rôle non négligeable dans l’histoire artistique de Colmar, à la fois comme pédagogue et comme lithographe. Élève de Jean-Jacques Karpff ©, — le « célèbre Casimir » comme il se plaisait à l’appeler —, il en transmit l’héritage néo-classique, faisant dessiner ses propres élèves d’après des moulages d’antiques. Il pratiqua également le dessin d’après nature, emmenant ses classes dans les environs de Colmar et dans les Vosges proches. Professeur de dessin au collège et à l’École normale de Colmar, Rossbach organisa en outre à son domicile un cours privé très fréquenté. C’est ainsi qu’il fut le premier maître d’un certain nombre de grands artistes, comme Jacques Rothmuller ©, David Ortlieb © ou comme Frédéric Bartholdi ©, dont le père était un ami, qui suivit ses leçons pendant ses séjours de vacances à Colmar et qui modela en 1856 une statuette en plâtre le représentant. Rossbach fut le premier lithographe colmarien, faisant tirer dès 1818 chez Engelmann à Mulhouse une Vue intérieure et une Vue extérieure de la ci-devant abbaye de Marbach près Colmar. Dès 1821, associé à Jean-Baptiste Boillot ©, il demanda l’autorisation d’ouvrir une imprimerie lithographique à Colmar. Le brevet ne lui fut accordé que le 11 septembre 1829 ; le préfet fit valoir auprès du ministre de l’Intérieur le grand intérêt de la lithographie pour l’instruction des élèves sages-femmes de l’école d’accouchement qui venait d’ouvrir à Colmar.
Dans l’œuvre graphique de Rossbach, on notera aussi les portraits de Petro Romanovski, colonel de cosaques tué au combat de Sainte-Croix-en-Plaine en 1813 (dessin et eau-forte), de Charles Bartholdi, père du sculpteur (dessin), du général Rapp © sur son lit de mort (1821, litho.) de Georges Hirn (litho. sur soie), une représentation d’un mouton monophtalme… déposé à l’école d’accouchement de Colmar (1822, litho.), une vue du pont de Horbourg (1819, pastel), une vue nocturne de l’abbaye de Marbach (dessin de Rossbach, litho. par Deroy) parue dans les Antiquités de l’Alsace en 1828. Œuvres conservées au Musée Bartholdi, au Musée d’Unterlinden et à la Bibliothèque de Colmar.
Archives départementales du Haut-Rhin, 2 T 7 ; registres paroissiaux protestants de Colmar ; Der Wanderer im Elsass, 1888, p. 15 ; J.-B. Fleurent, « Peintres et dessinateurs de Colmar pendant le XIXe siècle », Bull, de la Soc. Schongauer, 1893-1902, p. 92 ; Catalogue de la collection d’alsatiques de F. Reiber, 1896, n° 1761 et 3489 ; Singer, Allgemeines Künstler-Lexicon, 1901, p. 111 ; A. Waltz, Bibliographie de la ville de Colmar, 1902, p. 196-197 ; L. Kubler, Friedrich August Bartholdi und seine Vaterstadt Colmar vor 1870, p. 7 ; Elsässische Monatsschrift für Geschichte und Volkskunde, 1912, pl. VII ; Thieme-Becker, Allgemeines Lexikon der bildenden Künstler von der Antike bis zur Gegenwart, Leipzig, XXIX, p. 33 ; P. Ahnne, Le Visage romantique de l’Alsace, 1950, p. 34 ; L. Kubler, « Peintres et peinture à Colmar au XIXe siècle », Annuaire de la Société d’histoire et d’archéologie de Colmar, 1961, p. 104 ; R. Heitz, La peinture en Alsace 1050-1950, 1975, p. 56 ; Bénézit, Dictionnaire critique… des peintres, sculpteurs, dessinateurs…, IX, p. 99 ; Visions romantiques de l’Alsace, Exposition en hommage à Paul Ahnne, 1976, p. 18 et 52 ; L. Lang, Godefroy Engelmann imprimeur lithographe, 1977, p. 79 ; P. Ahnne, M.-Ch. Hamm, Visages romantiques de l’Alsace, 1984 ; Bauer-Carpentier, Répertoire des artistes d’Alsace des dix-neuvième et vingtième siècles, Peintres-sculpteurs-graveurs-dessinateurs, Strasbourg, IV, p. 296 ; La Statue de la Liberté, l’exposition du centenaire. Musée des Arts décoratifs de Paris, 1986, p. 41 et 44 ; J.-M. Gall, « Jacques Rothmuller (1804-1862) un lithographe romantique », Théâtre alsacien Colmar, Programme saison 1990-1991, p. 33 ; Lotz III, p. 136.
Portraits : Statuette en plâtre par Bartholdi, 1856 (Musée Bartholdi) ; buste par A. Friedrich (Musée d’Unterlinden).

Francis Gueth (1998)