Ingénieur des constructions navales (★ Molsheim 26.7.1855 † Paris 18.9.1915). Fils de Paul Romazzotti, employé de fabrique, et de Marie Clarisse Gorsse. ∞ 4.1.1882 à Paris Edith Martin, fille d’un ingénieur et nièce de Gustave Zédé, le père du sous-marin moderne ; deux fils. Sorti de Polytechnique en 1876, il opta pour le Génie maritime. Ingénieur de 1ère classe en 1880, il fut affecté à Toulon et contribua à la construction du Gymnote, premier sous-marin à moteur électrique qui ait réussi à naviguer et à plonger. Avec l’ingénieur Zédé, il fit à partir de 1888 des essais pour résoudre les problèmes que posait la navigation sous-marine. Ce résultat acquis, la marine mit en chantier un sous-marin de réelle valeur militaire — premier bâtiment équipé d’un tube lance-torpilles — que Romazzotti fut chargé de construire. Ce sous-marin La Sirène, devenue Gustave Zédé après la mort de ce dernier en 1891, pesait 266 tonnes et fut mis à l’eau le 1er juin 1893. De 1901 à 1905, il réalisa les plans d’une série de 20 petits sous-marins de type Naïade, surnommés les Fritures du fait que plusieurs portaient des noms de poissons. Ingénieur remarquable à tous égards, Romazzotti fut nommé ingénieur de 1ère classe en chef en 1896, directeur de la fonderie de Guérigny en 1905 et il lança la fabrication des chaînes d’ancres en acier. Directeur des constructions navales à Brest en 1912, directeur central au ministère de la Marine et inspecteur général du Génie Maritime en 1914, il fut également secrétaire du Conseil des travaux de la Marine et chevalier de la Légion d’honneur. Par ailleurs, son nom fut donné à un sous-marin de haute mer, le Q-114, lancé à Toulon le 31 mars 1918.
Service historique de la Marine, dossier Romazzotti ; Jouve, Les Alsaciens-Lorrains, Dictionnaire, annuaire et album, t. 2 ; Der Elsässer du 15.7.1901, n° 226 ; Histoire de la marine, Paris, 1939, p. 423 ; P. Dumanois, « L’ingénieur général du Génie maritime Romazotti », Académie de Marine, 1955-1956/1 ; H. Le Masson, Les sous-marins français des origines (1863) à nos jours, Brest, 1980, p. 54 (portrait) et suiv.
† Alphonse Halter et Grégory Oswald (1998)
