Préfet du Bas-Rhin, (C) (★ Neuilly-sur-Seine, Seine, 29.6.1883 † novembre 1937). Fils de Jules Marcel, représentant d’industrie, et de Marie Jeanne Caroline Benoist. ? 12.1.1920 à Paris, 8e, Hélène Denise Cramey ©. Licencié ès-lettres et docteur en droit. Avocat à la Cour d’appel de Paris. Il occupa avant et après la Grande Guerre plusieurs postes de sous-préfet ou de membre de cabinets ministériels. En novembre 1918, il fut, avec le grade de commandant, secrétaire général de la section administrative du Commissariat de la République en Lorraine à Metz. Préfet en 1923, il fut nommé en 1924 administrateur général de la Bibliothèque Nationale. Le gouvernement Tardieu, à la recherche de l’apaisement en Alsace, notamment avec l’UPR, rappela le préfet Borromée © et nomma le 2 mai 1930 Roland-Marcel préfet du Bas-Rhin. Il prit ses fonctions le 26 mai 1930. On reconnut en général son charme et son abondante éloquence, qui le fit surnommer « der Redepräfekt ». Il fit de l’hôtel du préfet un centre brillant de la vie mondaine. Tout en rendant hommage à l’attachement des Alsaciens à la langue allemande et au dialecte, il encouragea l’apprentissage de la langue française dans l’enseignement primaire, notamment par la création d’une coupe du Préfet. La presse autonomiste, y compris celle des communistes dissidents, prétendait que son nom originel était Lévy. Certains même le nommaient « Lévy-Finkelstein ». Après les succès autonomistes aux élections cantonales d’octobre 1931, il mit en cause, dans les couloirs du Palais-Bourbon, l’influence de l’« argent allemand » et le vote des 18 000 électeurs naturalisés d’origine allemande. Il mena une politique de coups d’épingle contre la municipalité communiste dissidente et autonomiste de Strasbourg, mais il ne réussit pas à empêcher en octobre 1934 la réélection de Hueber © au Conseil général. Les organisations ouvrières lui reprochèrent la brutalité de la répression de la grève du bâtiment de Strasbourg en août 1933. Le conseil des ministres du 18 février 1935 le nomma conseiller d’État. Avant de quitter Strasbourg le 30 mars 1935, il interdit une réunion projetée par le maire sortant Charles Hueber au Palais universitaire dans le cadre de la campagne électorale municipale de Strasbourg (élections le 5 mai 1935). Il fut ensuite commissaire général du Tourisme. Homme de lettres, il a reçu deux prix de l’Académie française. Commandeur de la Légion d’honneur (1934), croix de Guerre 1914-1918 ; chevalier de l’ordre de Malte. Marcel René Pierre fut autorisé par décret du 27 mars 1918 et par ordonnance du tribunal de la Seine du 18 mars 1921 à s’appeler légalement Roland-Marcel René Pierre.
Sous le nom de R. Pierre Marcel : Essai politique sur Alexis de Tocqueville, thèse de droit, Paris, 1910 ; Contes pour les uns et les autres, s.l. n.d. ; La Mutte sonnera, Paris, 1920 ; L’évolution des bibliothèques en France, s.l. n.d. (vers 1929).
Archives départementales du Bas-Rhin, AL 121, 199 ; Archives municipales de Strasbourg, Notes Hans Haug, 1NA 117 ; La littérature populaire, 1920 ; Dernières Nouvelles de Strasbourg du 3.5.1930, du 26.5.1930 (portrait), du 23.6.1930, du 23.11.1930, du 20.7.1931, du 4.10.1931, du 8.2.1932, des 19 et 20.2.1935 ; Strassburger Neueste Nachrichten du 3.5.1930, du 16.6.1930, du 22.11.1930 ; Elsässer du 27.5.1930 ; Elsässer Bote du 27.5.1930, du 24.3.1931, du 7.9.1931 ; Elsässer Kurier du 25.3.1931, du 18.11.1931 ; La République du 27.5.1930, du 22.2.1935 ; Neueste Illustrierte du 9.11.1930 (photo), du 30.11.1930, du 4.11.1931 ; Neue Welt du 21.11.1931, du 30.11.1931 ; Elsass-Lothringer Zeitung du 18.6.1930, du 22.7.1931 ; Dr Elsässer Kalender, Mulhouse, 1931 (photo) ; Bulletin quotidien de l’Office régional d’information du 19.2.1935 ; Journal d’Alsace-Lorraine du 20.2.1935 ; Der Unterländer du 20. Et 21.2.1935 ; Die Neue Welt du 20.2.1935 ; L’Humanité, Metz du 20.2.1935 ; Der Elsässer Kurier du 21.2.1935 ; Die Freie Presse du 21.2.1935 ; L’Alsace française du 28.2.1935 ; Der Elsässer du 2.3.1935 ; Le Messager d’Alsace du 5.3.1935 ; Der Unterländer du 7.3.1935 ; Bulletin mensuel bleu de l’Office régional d’information du 10.3.1935 ; R. Bargeton, Dictionnaire biographique des préfets, Paris, 1994.
Léon Strauss (1998)