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ROHMER Francis Camille

Universitaire, résistant, (C) (★ Colmar 20.2.1915). Fils de Paul Benjamin Rohmer, pharmacien, et de Marie Joséphine Thérèse Habisreutinger. ∞ 27.7.1948 à Mulhouse-Dornach Hélène Marie Louise Uhl © (★ Mulhouse-Dornach 21.6.1920) pharmacienne, fille d’Adam François Xavier Uhl, architecte-entrepreneur, et de Maria Scheuer ; 3 enfants. Après des études secondaires classiques au lycée Bartholdi de Colmar, il a poursuivi des études supérieures à la faculté de Médecine de Strasbourg. Interne en neurologie en 1939, il a été mobilisé et a participé en tant que médecin-auxiliaire à la campagne de 1939-1940. Installé à Clermont-Ferrand dans le cadre de la faculté de Médecine repliée de Strasbourg, il a soutenu une thèse de doctorat consacrée à l’intérêt du syndrome pyramidal déficitaire dans le diagnostic des tumeurs cérébrales le 25 juillet 1942, année où il a passé également son diplôme de médecine légale et de psychiatrie. Il a eu une activité suivie dans la Résistance dès 1941 et a participé de mars 1942 à avril 1944 au Réseau Résistance-Est, au Mouvement Franc-Tireur et aux MUR d’Auvergne, de même qu’il s’occupait des blessés des maquis d’Auvergne. Ayant échappé aux grandes rafles de l’Université de Strasbourg à Clermont-Ferrand de juin et novembre 1943, il a été arrêté par la Gestapo le 8 mars 1944. Il fut interné « à la prison du 92 » jusqu’au 15 juin 1944, puis envoyé au camp de Compiègne. Il en est reparti le 2 juillet par le « Convoi de la mort » voyage durant lequel le professeur VIes © est mort dans ses bras et où périrent 984 sur 2521 déportés. Après un bref séjour au camp même de Dachau du 5 au 22 juillet, il a été envoyé dans les camps du Neckar (Neckareltz-Neckargerach) dépendant du Struthof, destinés à transformer d’anciennes mines de gypse en usines souterraines d’aviation. Après la dernière tentative d’évacuation par les SS par convoi ferroviaire, il a été libéré par les Américains, le 3 avril 1945 à Osterburken et est revenu à Strasbourg le 12 avril. Chef de clinique neurologique dès 1942, il a été délégué dans les fonctions d’agrégé chargé d’enseignement de 1950 à 1952, puis agrégé de neuropsychiatrie et pérennisé dans ces fonctions de 1953 à 1958. Maître de conférences de neurologie en 1956, professeur sans chaire de 1959 à 1961. Titulaire à titre personnel de 1962 à 1968, il a été nommé professeur titulaire de la chaire de clinique neurologique le 1er octobre 1968. En même temps que cette carrière universitaire, il a rempli des fonctions hospitalières, couronnées en 1968 par la direction de la clinique neurologique. Son enseignement médical l’a amené à partir de 1945 à être chargé aussi bien des cours de pathologie nerveuse à la faculté que des conférences pour la préparation au certificat d’études spéciales de neuropsychiatrie et à l’attestation d’études encéphalographiques cliniques, après 1960. La qualité de son enseignement et de ses recherches l’a amené à être souvent désigné comme rapporteur lors de congrès internationaux de sciences neurologiques, d’oto- ou de neuro-physiologie. Président de la Ligue française contre l’épilepsie (1975), président de la Société d’électroencéphalographie et de neurophysiologie de langue française (1973-1980) et enfin président de la Société française de neurologie (1980). Médaille de la Résistance avec rosette (1947) ; médaille d’argent des épidémies pour services exceptionnels (1948) ; croix de Guerre avec palme 1939-1945 (1951) ; officier des Palmes académiques (1963) ; croix de vermeil de la Croix Rouge Française (1971) ; officier de la Légion d’honneur (1972).

Pionnier des explorations fonctionnelles du système nerveux, en particulier de l’électro-encéphalographie et de la neurophysiologie clinique, il est l’auteur de plus de 300 publications et communications scientifiques dont les plus importantes sont : Les agénésies du corps calleux, Paris, 1959 ; « L’EEG dans la pathologie vasculaire du cerveau », Revue neuro., 1952, n° 2, p. 93-144 ; « Les hypersomnies symptomatiques continues (étude clinique et EEG) », ibidem, 1967, t. 116, n° 6, p. 491-546 ; Les méningo-radiculités. Données cliniques. EMG et étiologiques », ibidem, 1974, t. 130, p. 415-431 ; « Les crises épileptiques au cours de la pathologie artérielle cérébrale », ibidem, 1975, t. 131, n° 9, p. 661-669 ; De l’Université aux camps de concentration. Témoignages strasbourgeois, Strasbourg, 1996 (4e éd.), index.

† Georges Foessel (1998)

† 10.5.2008

Dernières Nouvelles d’Alsace, 14.5,2008 (photo)

Philippe Legin (décembre 2021)