Vivandière de la Grande Armée, (★ Colmar 15.3.1782 † Bordeaux 1851). Fille d’un sergent, et d’une vivandière qui trouvèrent la mort à Fleurus (1794). ∞ I 1802 François Girard, tambour-major de la 62e brigade († en Espagne en 1823). ∞ II 1825 Antoine Varin, sergent-major aux sapeurs du génie († en Algérie en 1830) ; 8 fils militaires. Robuste et dévouée, courageuse jusqu’à l’intrépidité, elle n’hésitait pas à se servir du mousquet et du poignard. Elle participa à la plupart des campagnes du début du XIXe siècle. On la trouve à Saragosse comme à Wagram, à Vienne comme à Dantzig. Elle entra à Moscou en 1812, fut parmi les rescapés de la Bérésina et accompagna l’empereur à l’île d’Elbe. Elle assista à la bataille de Waterloo où son époux fut promu adjudant. Après la campagne d’Algérie où elle perdit non seulement son deuxième mari, mais aussi deux de ses fils, elle revint à Colmar en 1839. Confortée par une souscription, hébergée par la municipalité, elle décida néanmoins de quitter sa ville natale en 1841 et de s’installer à Bordeaux où elle mourut dans le dénuement. Son personnage, uni à celui de Catherine Hubscher, servit à Sardou pour créer celui de « Madame Sans-Gêne » dans sa pièce de théâtre.
- Tranchant, J. Ladimir, Les femmes militaires de la France, Paris, 1865 ; Ch. Foltz, Souvenirs historiques du vieux Colmar, Colmar, 1887 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 601-602 ; H. Riegert, Colmar, joyau de l’Alsace, Strasbourg, 1969, p. 132 ; Théodore Rieger, Françoise Thary, Philippe Jung, Destins de femmes -100 portraits d’Alsaciennes célèbres. Éditions le Verger, 1996, p. 72.
Théodore Rieger (1998)