Homme politique, (Pl) (★ Brumath 23.9.1908 † Mundolsheim 4.1.1986).
Fils de Georges Ritter, restaurateur, et d’Émilie Läuffer. ∞ 14.3.1935 à Strasbourg Berthe Caroline Kœbel ; 2 fils. Après des études commerciales, Ritter entra aux établissements Herrenschmidt à Strasbourg ; le 1er juillet 1938, il devint directeur de la Société anonyme des chemins de fer de Schiltigheim et s’installa dans cette ville. Officier de réserve, il fut mobilisé en 1939 et reprit son poste après l’armistice. Arrêté en septembre 1944 comme suspecté de francophilie, il réussit à s’évader début décembre. En octobre 1947, il se présenta aux élections municipales de Schiltigheim, à la tête d’une liste Indépendants-MRP et fut élu maire, succédant au socialiste Adolphe Sorgus ©, qu’il remplaça également au Conseil général dont il fut vice-président de 1950 à 1973. Sous son impulsion, la cité brassicole connut un développement notable : construction de la nouvelle mairie, un temps siège de la CUS (Communauté urbaine de Strasbourg) dont il fut vice-président, de l’hôpital Centre médico chirurgical, obstétrical (CMCO), du Grand ensemble, du centre nautique, du gymnase Leclerc, etc. Son engagement pour l’implantation de l’usine d’incinération des ordures ménagères lui fut fatale aux élections municipales en mars 1971. « D’r Ritter Schorch », figure populaire bien au-delà de sa ville et de son canton, prit son échec avec philosophie et conclut: « Je suis resté coincé dans la poubelle ». Ayant rejoint le RPF (Rassemblement du peuple français) après son élection à la mairie en 1947, il en démissionna avant les élections législatives de juin 1951, le parti gaulliste ayant refusé l’apparentement avec la liste MRP et se présenta sur une liste indépendante apparentée à celle du MRP. En janvier 1956, à la tête de la liste des Indépendants-Paysans, apparentée à celle du MRP et des Républicains sociaux (ex-RPF), Ritter fut élu député. En novembre 1958, il se présenta sans succès dans la 3e circonscription du Bas-Rhin (Strasbourg-Campagne), mais conquit le siège en 1962 et le conserva en 1967 et 1968, sous l’étiquette gaulliste UNR (Union pour la nouvelle République), après avoir été exclu, à l’automne 1962 du CNI (Centre national des indépendants) pour avoir appelé à voter oui au référendum pour l’élection du président de la République au suffrage universel. Président du syndicat des transporteurs publics du Bas-Rhin, Ritter eut de nombreuses responsabilités au plan départemental : HLM, Caisse d’épargne, et conserva jusqu’à son décès la présidence des établissements hospitaliers de Bischwiller. Officier de la Légion d’honneur; officier des Palmes académiques ; médaille de la déportation et de l’internement.
F.-G. Dreyfus, « Les élections du 2 janvier 1956 », Cahiers de la Fondation nationale des sciences politiques, 1957 et « Les élections législatives en Alsace », Cahiers de l’Association interuniversitaire de l’Est, 1960 ; Dernières Nouvelles d’Alsace des 31.10.1967, 7-16.3.1971, 23.3.1974, 7-10.1.1986.
Alphonse Irjud (1998)