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RITTER François Joseph

Avocat, magistrat, député, (C) (★ Huningue 20.4.1758 † Altkirch 6.10.1809).

Fils de Marc Ritter, bourgeois de Huningue, et de Marie Pernapelle. Célibataire (?). Études de « jurisprudence ». Avocat au Conseil souverain d’Alsace (1784), il fut nommé en 1790 juge au tribunal du district d’Altkirch, élu député du Haut-Rhin à l’Assemblée législative en août 1791, réélu député à la Convention nationale en septembre 1792 où il vota, dans le procès de Louis XVI, pour la mort du roi. Ritter. fut nommé représentant près l’armée du Rhin en même temps que Jean-François Reubell ©, dont Ritter était très proche. En août 1793 (ou le 2.9.1793 ?), Ritter fut de retour à la Convention où il fit l’objet de nombreuses attaques et même de dénonciations auprès du Comité de Salut Public. On l’accusa notamment d’avoir exporté de l’or en Suisse, de s’être livré à l’agiotage (et sans doute de s’être enrichi). Comme représentant près l’armée du Rhin (30 avril-30 juillet 1793), Ritter fit adopter un arrêté fixant le mode d’achat des grains nécessaires aux armées (23 mai 1793). En juin 1793, il fit interdire la circulation des minerais pour relever le cours des assignats. Pendant la Terreur, Ritter dénonça courageusement les agissements sanglants d’Euloge Schneider © et l’empêcha de poursuivre ses menées dans le Haut-Rhin (selon Golbéry). Après Thermidor, Ritter rentra en grâce et bénéficia bientôt de la puissante protection de son compatriote J.-F. Reubell. Le 20 fructidor an II (6 septembre 1794), Ritter fut envoyé auprès de l’armée d’Italie, en partie commandée par le général alsacien Scherer ©. C’est Ritter qui négocia secrètement la paix avec le roi de Sardaigne. Au printemps 1796, on le trouve à Toulon lors des émeutes des 20, 21 et 22 ventôse (10- 12 mars 1796). Il fut rappelé par le Directoire le 1er mars 1796. Élu au Corps législatif, Ritter siégea au Conseil des Cinq Cents jusqu’au 1er prairial an V (20 mars 1798). Avant sa sortie, il fut nommé juge au tribunal de cassation où il siégea jusqu’au 9 avril 1800. Après le coup d’État du 18 brumaire an VIII (9 novembre 1799) par Bonaparte, tomba-t-il, avec Reubell, en disgrâce ? On le retrouve en 1806 procureur impérial au tribunal d’Altkirch après avoir sollicité en vain le poste de procureur général près de la cour de justice criminelle de Colmar.
Archives municipales de Strasbourg, Fonds Hoffmann ; « Das Wandern im Elsass », Illustrierte Wochenschrift du 5.5.1888 ; A. Kuscinski, Les députés à l’Assemblée législative de 1791, 1900 ; idem, Les députés du Corps législatif, 1905 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 587-588 ; A. Kuscinski, Dictionnaire des conventionnels, Paris, 1917 ; R. Werner, L’approvisionnement en pain de la population du Bas-Rhin et de l’armée du Rhin pendant la Révolution, 1951, p. 367-368 ; Encyclopédie de l’Alsace, XI, 1985 ; J.-M. Schelcher, François-Joseph Ritter (1758-1809) ou la carrière politique d’un enfant de Huningue au temps de la Grande Révolution, Société Savante, Strasbourg, 1990 ; Robert, dir., Dictionnaire des Parlementaires français comprenant tous les membres des Assemblées françaises et tous les ministres français 1789-1889 ; J.-A. Suratteau et A. Bischoff, J.-F. Reubell, Mulhouse, 1995 (index et, en particulier, note biographique, p. 117).

Jean Hurstel (1998)