Médecin psychiatre, (C) (★ Saverne 12.11.1785 † Strasbourg 3.2.1865).
Fils de Bernard Ristelhueber, inspecteur des fermes du roi, puis contrôleur des douanes, et de Marie Julienne Schoen.∞ 1814 Marie Anne Hoffmann. Admis comme élève- chirurgien à l’hôpital militaire de Strasbourg le 26 septembre 1798, il participa à la campagne de Hollande en qualité de chirurgien sous-aide avant de servir dans l’armée du Nord ; chirurgien aide-major le 9 février 1807 dans la Grande Armée, il fut promu chirurgien-major le 5 mars 1807à Eylau. Contraint de renoncer à la poursuite de sa carrière militaire par suite d’une atteinte du typhus. Démissionnaire le 9 mars 1810, il prit le titre de docteur en médecine la même année à la faculté de Médecine de Strasbourg après soutenance d’une thèse sur La gestation considérée par rapport à la femme. Affecté à la section des typhiques lors du blocus, il fut engagé à l’Hôpital civil comme médecin adjoint au service des maniaques et des vénériens dont il
devint médecin-chef en 1819. Son activité en faveur des aliénés et, en particulier, la création à son initiative en novembre 1835 de l’asile de Stephansfeld, le place au rang de l’un des fondateurs d’une psychiatrie « moderne ». Premier médecin en chef de Stephansfeld, ayant comme adjoint le Dr Renaudin, tout en conservant ses fonctions à l’Hôpital civil, Ristelhueber dut abandonner son poste à l’asile en 1838 par décision préfectorale, lui reprochant sa non-résidence. À la faculté, il avait été nommé professeur agrégé le 14 avril 1820, mais n’accepta pas le poste, lors de la compétition ouverte à la vacance de la chaire de médecine interne après le décès de Lobstein ©. Il se présenta au concours avec une thèse ayant pour thème : L’Appréciation de la méthode expectante et de la méthode perturbatrice dans le traitement des maladies aiguës (8 février 1836, 46 p.). Mais Forget © fut désigné. Collaborateur du Courrier du Bas-Rhin. Décoré de la médaille de Sainte-Hélène, Ristelhueber fut nommé chevalier de la Légion d’honneur le 24 octobre 1859.
Parmi les travaux de Ristelhueber se rapportant à des disciplines variées, on peut relever les Observations sur la métrite et la fièvre puerpérale (1813), la Description raisonnée d’un vice de conformation génito-urinaire connu sous le nom de renversement et l’extroversion de la vessie (1823), un mémoire sur les différences de capacité du système sanguin. Le Rapport sur l’Hospice départemental pour les aliénés à Stephansfeld (1839).
Berger-Levrault, Annales des professeurs des académies et universités alsaciennes 1523-1871, Nancy, 1890, p. 197-198; V. Stoeber, G. Tourdes, Topographie et histoire médicale de Strasbourg et du département du Bas-Rhin, Strasbourg, 1864, p. 588 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 585 ; Linck-Amos, M. Ristelhueber et son œuvre d’assistance psychiatrique aux hospices civils de Strasbourg et à l’asile de Stephansfeld, thèse méd., Strasbourg, 1951, multigr. (portrait) ; J.-P. Kintz, Journaux politiques et journalistes strasbourgeois sous le Second Empire, 1974, p. 42 ; Brockmann, « De l’asile à l’hôpital psychiatrique », Brumath, destin d’une ville, Strasbourg, Saisons d’Alsace, 1968, p. 233-238 ; J. Héran, Journal de médecine de Strasbourg, février 1990.
Théodore Vetter (1998)