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RIPELIN

Famille strasbourgeoise. Les Ripelin apparaissent en 1197 avec Burkhard (Urkundenbuch der Stadt Strassburg, I n° 135). Jusqu’à la bataille de Hausbergen (1262), ils figurent parmi les « bourgeois » (cives), qui, bien que les chartes les distinguent des ministériaux, sont étroitement liés à l’évêque. C’est à ce titre que les Ripelin font partie du Conseil de Strasbourg dès sa première apparition (Urkundenbuch der Stadt Strassburg, I n° 144) ; jusqu’en 1260, ils y siègent 19 fois, et Hugo Ripelin est Stettmeister en 1230, 1240 et 1257. C’est aussi à ce titre que Rudolf Ripelin, fils de Hugo (Urkundenbuch der Stadt Strassburg, I n° 308), est Schultheiß de Strasbourg sans doute depuis 1215 (Regesten der Bischöfe von Strassburg, Innsbruck, 1908, Il 824), et sûrement de 1225 (Urkundenbuch der Stadt Strassburg, I n° 197) à 1229 (Zeitschrift für die Geschichte des Oberrheins, n° 66, 1912, p. 342). Le Stettmeister Hugo est le père de Burkhard (au Conseil en 1252 et 1258), de Rulin (Stettmeister en 1263 et 1266), et de Nikolaus Zorn (Urkundenbuch der Stadt Strassburg, I, n° 364) ; en 1283 (Urkundenbuch der Stadt Strassburg, Il n° 415-416), Hug Ripelin est dit frère du Schultheiß [N. Zorn, cf. Urkundenbuch der Stadt Strassburg, III p. 436], et en 1284, Peter Ripelin est appelé des Zornes bruder (Urkundenbuch der Stadt Strassburg, III n° 174). Les Zorn © sont donc une branche des Ripelin, qu’ils auront vite fait de reléguer dans l’ombre. Ce sont eux, par exemple, qui accaparent l’office de Schultheiß à partir de 1265. Comme les Zorn et la plupart des cives, les Ripelin ont pris parti pour la ville contre l’évêque en 1261 ; il se pourrait même que Rulin Ripelin ait joué un rôle de premier plan dans les événements de 1261-1263. Après Hausbergen, les Ripelin restent donc présents en force au Conseil, où jusqu’en 1300 ils sont attestés 38 fois, dont 12 fois comme Stettmeister, avec un pic entre 1277 et 1293. Au XIVe siècle, ils s’effacent progressivement : 14 sièges jusqu’en 1332 ; 21 de 1333 à 1413, plus aucun Stettmeister après 1315. Avant 1261, le Schultheiß Rudolf est le seul Ripelin à apparaître (une seule fois) parmi les chevaliers (Regesten der Bischöfe von Strassburg, Innsbruck, 1908, II, 934). Dans le siècle qui suit Hausbergen, en revanche, les Ripelin sont en majorité dits nobles. Quelques-uns, il est vrai, sont appelés cives/burger, mais la plupart portent le même prénom qu’un noble attesté à la même date. Il faudrait donc des recherches plus poussées pour savoir si la famille a une branche noble et une branche bourgeoise, ou si les mêmes personnages ont deux statuts. Le cas du bourgeois Johann Ripelin, fils de her Johann (Urkundenbuch der Stadt Strassburg, VII n° 632 : 1350), incite à la prudence. Cependant, après 1358, aucun Ripelin n’est plus dit noble, et les trois Ripelin qui siègent encore au Conseil entre 1360 et 1413 sont tous burger. À la même époque, les activités qu’on leur connait sont typiques du patriciat bourgeois : le change et le commerce de l’argent, non sans déboires (Urkundenbuch der Stadt Strassburg, VII n° 2071). Par ailleurs, ils ont aussi des terres à la campagne, en particulier à Ittenheim (dès le XIIIe siècle) et à la Robertsau (où Otto Ripelin bâtit la chapelle et fonde une prébende en 1358 : Urkundenbuch der Stadt Strassburg, VII n° 894). Les Ripelin ne s’éteignent qu’après 1450 (Kindler), mais on est très mal renseigné sur eux au XVe siècle. Ce n’est pas seulement qu’ils sont de moins en moins nombreux : leur disparition du Conseil et le statut inférieur de leurs conjoints donne à penser qu’ils se sont appauvris. En effet, jusqu’au milieu du XIVe siècle, les Ripelin se marient en général dans le patriciat de Strasbourg, aussi bien noble (Schaub, Schwarber, Knobloch, Wisbrötlin, Wenser : Archives municipales de Strasbourg, 10NA 216/10 ; Urkundenbuch der Stadt Strassburg) que bourgeois (Winterthur, Boecklin, Soldan, etc.). Une Ripelin épouse au XIIIe siècle un Burgheim (Urkundenbuch der Stadt Strassburg, III n° 148) : c’est leur seule alliance dans le milieu de la noblesse rurale. Au XIVe siècle, d’autres mariages unissent les Ripelin à des familles de monnayeurs de second plan (Nussbaum, Brüne), et Nese Ripelin épouse même, avant 1362, le maraîcher Johann Knecht (Urkundenbuch der Stadt Strassburg, VII n° 1067).

Kindler von Knobloch, Das goldene Buch von Strassburg, 1886; Regesten der Bischöfe von Strassburg, Innsbruck, 1908, II, index ; J. Hatt, Liste des membres du Grand Sénat..., 1963, index ; G. Weill, Le patriciat de Strasbourg à la fin du Moyen Âge, thèse dactyl., 1963, résumée dans Bull. philologique et hist., 1967, p. 257-302 ; M. Alioth, Gruppen an der Macht, 2 vol., 1988 (index par B. Metz disponible aux Archives municipales de Strasbourg).

Bernhard Metz (1998)