Sculpteur, médailleur et céramiste, (Pr) (★ Mulhouse 29.9.1847 † Strasbourg 28.7.1916).
Fils de Jean Ring ©. À partir de 1862, il séjourna à Paris où il fut l’élève de Jouffray et de Falguière à l’École des Beaux-Arts. Parallèlement, il étudia la flûte au Conservatoire. Plus tard, il se perfectionna à Dresde dans l’atelier du sculpteur Ernst Hähnel. Son unique tournée de concerts en Suisse et en Bavière se solda par un échec (1866). Après un deuxième séjour à Paris, il se fixa à Strasbourg en 1870, où il fut surpris par la guerre franco-allemande. Engagé volontaire dans l’armée de Bourbaki, officier valeureux, il revint avec un bras gelé qui entrava, semble-t-il, sa carrière de plasticien. De retour à Paris (1872), il jeta son dévolu sur le grès, le bronze, les arts du feu, l’émail, la terre cuite et le verre. Exposant au Salon dès 1873, il ne remporta que des succès médiocres, à l’exception toutefois de La marche de Racoczy (1880). En 1879 Le Demi-Monde, une statue de femme en cire, avait provoqué l’ire d’une partie du public. Si l’on en croit Gustave Coquiot, le sculpteur avait dû la veiller « revolver au poing ». Ces œuvres, comme beaucoup d’autres, ont malheureusement disparu. Sur la liste des ouvrages abîmés ou non localisables actuellement figurent le groupe en céramique intitulé Mante religieuse et Courtilière ainsi que la fameuse Trinité guerrière (1902) qui utilisait à la manière de Klinger outre la cire, le bronze, l’étain, le cuivre, le laiton, les émaux. L’œuvre toujours considérable de Ring comprend plusieurs centaines de statues, de bustes, de médaillons, de plaques, de bijoux, de vases, de dessins et d’aquarelles. Des pièces intéressantes se trouvent dans les musées français (notamment Strasbourg, Paris-Orsay, Sèvres, Châteauroux) et allemands (Düsseldorf, Hambourg, Nuremberg). Le Musée d’Art moderne de Strasbourg possède le superbe buste en cire polychrome d’un jeune prince de la famille Medicis (vers 1890), la tête du poète Maurice Rollinat (1892), en cire teintée, un buste de femme en terre cuite, représentant la Ve Symphonie de Beethoven, un autre figurant la IXe Symphonie (rescapés d’un cycle de neuf bustes), un médaillon avec le portrait du pasteur Ringel, et une demi-douzaine de bustes ou de masques de femmes dans divers matériaux (marbre blanc, cire teintée, plâtre patiné, pâte de verre). À l’Orangerie de Strasbourg, on voyait jusqu’en 1994 un groupe en grès flammé représentant un Dauphin tracassé par un singe (en souvenir de la fable de La Fontaine si bien illustrée par Gustave Doré ©). Restaurée, cette œuvre de 1905 appelée « Consul s’amuse » sera incorporée au nouveau Musée d’Art moderne. Dans le parc de Munster, un beau médaillon rappelle le souvenir du botaniste Frédéric Kirschleger ©.
Archives municipales de Strasbourg, état-civil, Fonds Hoffmann ; M. Guillemet, « Ringel d’Illzach », Revue monégasque, avril 1894 ; A. Laugel, Biographies alsaciennes IV, « Ringel d’Illzach », Revue alsacienne illustrée, 1900 ; J. Ringel d’Illzach, « Autobiographie (1910) », L’Alsace et la Lorraine, 1920 ; Thieme-Becker, Allgemeines Lexikon der bildenden Künstler von der Antike bis zur Gegenwart, Leipzig, XXVIII, 1934 ; P. Ahnne, « Le sculpteur Ringel d’Illzach », La Revue du Rhin, 1938 ; J.-L. Olivié, État des recherches sur un sculpteur inconnu du XIXe siècle, Ringel d’Illzach, 1847-1916, Paris, 1981 ; R. Recht, M.-J. Geyer, Le portrait dans les musées de Strasbourg, Strasbourg, 1988, p. 156, p. 369-370 ; Encyclopédie de l’Alsace, XI, 1985, p. 6455-6456 ; J.-L. Olivié, Jean Désiré Ringel, Sculptures en cire de l’ancienne Égypte à l’art abstrait, Paris, 1987 ; J. Turner, The Dictionary of Art, XXVI, Londres, 1996, p. 408 ; J.-Ph. Breuille, Dictionnaire de la sculpture (Larousse), Paris, 1992, p. 464 ; Dossier sur Ringel d’Illzach (Paris, Orsay, 1997).
Théodore Rieger (1998)