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RINCKENBACH

Famille de facteurs d’orgues des XIXe-XXe siècles établie à Ammerschwihr à la suite de la manufacture d’orgues Dubois-Bergaentzlé.

  1. Valentin,

facteur d’orgues, (C) (★ Ammerschwihr 14.2.1795 † Ammerschwihr 1.8.1862). Fils de Jean Rinckenbach, et de Catherine Bergaentzlé. ∞ 25.5.1828 à Kientzheim Marie Madeleine Bernhart, sœur du curé de Kientzheim. Joseph Bergaentzlé, facteur d’orgues et oncle de Rinckenbach, s’était rendu au Vorarlberg (Autriche) à la fin du XVIIIe siècle, puis en Suisse pour y construire plusieurs instruments. Il resta en contact avec sa région natale et, plus tard, fit appel à ses trois neveux dont Rinckenbach qui réalisa son premier grand instrument en 1821 à Olten (Suisse). Le contrat avait encore été signé par Bergaentzlé en 1819, date de son décès. Rinckenbach prit la direction de l’entreprise familiale et construisit trois autres orgues à Lucerne (1823), Willisau, canton de Lucerne (1825) et Rohrbach, canton de Berne (1828). Il s’était spécialisé dans la fabrication des tuyaux en métal et avait associé à l’affaire son frère Jacques (? 1791 † 1857), ses deux fils, Valentin (? 1831 † 1870) et Charles (? 1834 † 1869) ainsi que son neveu Martin © 2. Estimée à une soixantaine d’instruments tant neufs que réparés, la production de Rinckenbach resta régionale. À la mort de Rinckenbach, ses fils reprirent momentanément la direction de l’atelier.

  1. Martin,

facteur d’orgues, (C) (★ Ammerschwihr 23.8.1834 † Ammerschwihr 23.1.1917). Fils de Jacques Rinckenbach, facteur d’orgues, et de Madeleine Noll. Neveu de Valentin Rinckenbach © 1. ∞ 1.9.1872 à Ammerschwihr Marie Louise Klein. Afin de parfaire son métier, Rinckenbach séjourna quatre ans chez Haas à Lucerne et cinq ans à Paris chez Cavaillé-Coll. En 1872, il reprit la direction de l’atelier et livra son premier orgue à Cellule, Puy-de-Dôme. Parmi sa production, mentionnons l’orgue de Neuf-Brisach (1877), de l’église Saint-Joseph à Mulhouse (1887), de la collégiale de Thann (1888), des églises Sainte-Foy et Saint-Georges à Sélestat (1893-1896), de l’église Saint-Jean à Strasbourg (1902), de la collégiale Saint-Martin à Colmar (1911) et d’Ammerschwihr (1912). En 1899, Rinckenbach installa son premier orgue pneumatique (église protestante de la prison d’Ensisheim). Rinckenbach porta la maison à son apogée et fut un excellent harmoniste. Vers 1900, la manufacture d’orgues d’Ammerschwihr employait une quinzaine d’ouvriers. La production de Rinckenbach estimée à 150 instruments tant neufs que réparés resta en grande partie régionale.

  1. Joseph,

facteur d’orgues, (C) (★ Ammerschwihr 22.5.1876 † Colmar 3.9.1949). Fils de Martin Rinckenbach © 2. ∞ 27.4.1929 à Castres, Tarn, Marie Alice Antoinette Hartzer. Rinckenbach reprit la direction de l’atelier en 1914. Il développa les orgues pneumatiques tubulaires. En 1911, lors de l’installation de l’orgue de Saint-Martin à Colmar, il avait utilisé le système électro-pneumatique pour la première fois en Alsace. Parmi sa quarantaine d’instruments, mentionnons les orgues de la cathédrale de Bourges (1924). Il avait réorganisé entièrement son atelier en vue de produire une dizaine d’orgues par an (électrification de la menuiserie et modernisation de la fonderie). En 1926, Rinckenbach fut chargé de restaurer et de transformer les grandes orgues de Saint-Eustache à Paris. Malheureusement, le chantier s’avéra trop  important pour lui et Rinckenbach ne put mener à bien les travaux. Sa situation financière s’aggrava rapidement. Son dernier orgue fut livré en 1931 à Balschwiller. Rinckenbach fit faillite et la manufacture d’Ammerschwihr fut mise en société dès 1932, dirigée par Jean Lapresté, ancien directeur commercial de Cavaillé-Coll. Elle arrêta définitivement ses activités au début de la Seconde Guerre mondiale. Les bombardements de décembre 1944 détruisirent les ateliers. Excellent constructeur doué d’une grande sensibilité musicale, mais peu gestionnaire, Rinckenbach se retira à Colmar où il mourut dans le dénuement.

M. Barth, « Elsass « das Land der Orgeln » im 19. Jahrhunderte, Archives de l’Église d’Alsace, 1965-1966 ; P. Meyer-Siat, Valentin Rinkenbach, François Ignace Hérisé, les fils Wetzel, facteurs d’orgues, Strasbourg, 1979 ; J.-G. Schielé, « L’orgue d’Ammerschwihr à travers son histoire », Annuaire des quatre sociétés d’histoire de la vallée de la Weiss, 1991.

Francis Lichtlé (1998)