Imprimeur (★ Haguenau 16.4.1525 † Strasbourg 5.3.1597).
Frère de Wendelin Rihel le jeune ©. ∞ Catharina Bissinger, veuve de Jacob Cammerlander © ; au moins 1 fils, Josias, qui épousa Catharina, fille de Blasius Fabritius (Série V 23/79). Après la mort de leur père, les trois frères Wendelin ©, Josias et Theodosius Rihel © exploitèrent en commun l’entreprise paternelle pendant quelques années. Mais vers 1560 ils se brouillèrent et en 1563 on procéda au partage de l’imprimerie et des stocks de livres et de papier (XXI, 1563, f° 96). Son atelier se trouvait à proximité de l’intersection de la Grand’rue et de la rue Sainte-Barbe (KS 137, f° 383 r°). La production de livres a été abondante. Rihel se spécialisa dans l’impression d’auteurs classiques pour l’usage scolaire. Beaucoup de ces ouvrages sont préfacés par Jean Sturm ©. En 1581 il fit paraître en collaboration avec Jacques Dupuy, de Paris, une édition complète des œuvres de Cicéron. On lui doit également l’impression de comédies de Plaute, de tragédies d’Euripide, de sermons de saint Jean Chrysostome et du dictionnaire latin-allemand de Théophile Goll ©. Parmi les ouvrages scientifiques qu’il imprima, il y a lieu de signaler une nouvelle édition du Kräuterbuch de Hieronymus Bock © et le Gross Planetenbuch. En médecine il fit paraître les écrits sur la peste de Günther von Andernach © ; en histoire il édita les mémoires de Philippe de Commines traduits par Sleidan ©, l’histoire romaine de Tite-Live et l’histoire d’Allemagne de A. Hoppenrod. Enfin on lui doit aussi la publication de l’anthologie de la poésie allemande de Mathias Holzwart. Rihel fréquenta régulièrement les foires de Francfort. Il possédait dans cette ville un magasin de vente chez Christian Völker, membre du Magistrat. En 1563 Rihel se plaignit que son frère Theodosius le fréquentait en son absence (XXI, 1563, f° 96). On apprend à cette occasion que le partage de l’entreprise familiale était prévu après la foire de Carême de 1563. En 1590, Rihel fit intervenir le Magistrat de Strasbourg auprès de celui de Francfort, parce que son fils avait engagé le magasin à Abraham zum Guldenen Schaaf pour 715 florins (XXI, 1590, f° 83 v°). On ne connaît rien au sujet de la commercialisation des livres, si ce n’est l’existence d’une créance de 38 florins, datée de 1588, pour une fourniture de livres à Georg Heberling de Rothenburg ob der Tauber (XXI, 1588, f° 235 v°), étudiant, en pension chez David Wolkenstein, auquel il devait 40 florins. Parallèlement à ses activités professionnelles Rihel remplit des fonctions politiques : il fut membre du Grand Sénat entre 1563 et 1580, du conseil des Vingt et Un de 1578 à 1587. Fin septembre 1587, il fut coopté membre des Quinze à la place de Friedrich Wolff, décédé (il se dit alors de santé fragile) ; fin janvier 1590 il succéda comme Treize à Johann Schenkbecher, démissionnaire (XXI, 1590, f° 33 v°) ; le mois suivant il fut nommé Landpfleger du bailliage de Barr (XXI, 1590, f° 48) ; enfin il remplit les fonctions de tuteur des enfants de Sleidan (1556) et celles de Kirchenpfleger de Saint-Guillaume.
W. Stieda, Zur Geschichte des Strassburger Buchdrucks und Buchhandels, s.l., 1879, p. 32-48 ; Archiv für Geschichte des deutschen Buchhandels, t. 5, 1880, p. 139-145 ; Charles Wittmer et J. Charles Meyer, Le Livre de bourgeoisie de la ville de Strasbourg 1440-1530, Strasbourg, texte, 1954, p. 735, n° 7973 ; Ritter, Répertoire bibliographique des livres imprimés en Alsace aux XVe et XVIe siècles, Strasbourg, 1955, p. 611 (passim) et p. 540-549 ; J. Rott, « Note sur l’imprimerie alsacienne aux XVe et XVIe siècles », Revue d’Alsace, 1956, p. 63-76 ; J. Hatt, Liste des membres du grand sénat, Strasbourg, 1963, p. 521, 669 ; M. Usher-Chrisman, Bibliography of Strasbourg imprints 1480-1599, New Haven, 1982, p. 412-414 (passim) ; J. Benzing, Die Buchdrucker des 16. und 17. Jh., im deutschen Sprachgebiet, 2. Aufl. Wiesbaden, 1982, p. 445, 448, 449 ; J.-P. Kintz, La société strasbourgeoise du milieu du XVIe siècle à la fin de la guerre de Trente Ans (1560- 1650)..., Paris, 1984, p. 306, 437, 438, 440 ; J. Rott, Investigationes historicae..., Strasbourg, 1986, I, p. 118A, 119, 120 ; II, p. 304, 359, 363, 377, 475, 482-536.
† François-Joseph Fuchs (1998)
