Skip to main content

RIEGERT Auguste Joseph

Maire de Colmar, (C) (★ Colmar 6.5.1858 † Fribourg-en-Brisgau 4.6.1906).

Fils de Jacques Riegert, conducteur des Ponts-et-Chaussées, originaire d’Eguisheim, et d’Anne Marie Roesch. ∞ 9.4.1890 à Colmar Marie Louise Adèle Berthe Winkler, fille de Charles Winkler ©, architecte départemental ; 4 fils. Ayant fait des études de droit, Riegert entra dans la magistrature et devint juge de paix à Dannemarie. Il conserva néanmoins des attaches avec Colmar, où il entra en avril 1886 à la loge maçonnique « La Fidélité », assemblée que fréquentaient alors de nombreux fonctionnaires et hommes de loi allemands. Ainsi, sans être un adversaire des francophiles, ni au contraire prôner la germanisation, il ne tarda pas à apparaître comme l’une des rares personnalités de la ville à compter de solides amitiés dans des camps aux sensibilités opposées, mais auxquels l’intérêt de la cité commandait de coexister pacifiquement. À la fin des années 1880, Riegert devint juge de paix à Sainte-Marie-aux-Mines et en 1898, juge à Colmar. À la fin de l’année, après la démission du maire Fleurent ©, il accepta de figurer parmi les candidats à sa succession, avec deux autres hommes de loi, Doinet et Diefenbach © tous pris en-dehors du conseil. Celui-ci, dans sa séance du 31 décembre 1898, élit Riegert qui fut installé officiellement dans ses fonctions le 18 février 1899. Au mois de juin 1902, lors du renouvellement de la municipalité, le choix des conseillers fut plébiscité par les électeurs colmariens ; la reconduction de Riegert au poste de maire fut une pure formalité, après le vibrant hommage que lui rendit, devant ses collègues du conseil, l’industriel André Kiener. Au cours de son mandat, il porta ses efforts à la fois sur l’urbanisme, la voirie, la circulation, les affaires sociales et sanitaires, l’éducation et l’économie, faisant figure, à l’aube de ce siècle, de premier maire « moderne » de Colmar. Ainsi Riegert lança notamment la construction de la centrale électrique et révolutionna la circulation urbaine avec la mise en place du tramway électrique. Parallèlement, les réseaux de distribution de gaz et d’eau furent largement étendus, de même que les canalisations d’égout. En 1900, l’achèvement de l’église Saint-Joseph s’accompagna d’importants travaux de voirie, en relation avec l’extension du nouveau quartier. Ailleurs, ce furent la réalisation de lavoirs publics, la modernisation des abattoirs municipaux, la construction des bains municipaux près d’Unterlinden. La ville apporta son concours au Bauverein pour la construction de nombreux logements sociaux, et développa l’aide aux plus défavorisés en construisant, avec le soutien de la Caisse d’épargne de Colmar, la « soupe populaire », vaste bâtiment abritant alors les services de l’aide sociale. Ce furent aussi de nouveaux locaux scolaires, une crèche, l’école de perfectionnement pour adultes, etc. Enfin, de vastes terrains furent regroupés et cédés aux grandes administrations pour la construction de l’imposant palais de la Cour d’appel et de la nouvelle gare de Colmar. Atteint d’une grave maladie, Riegert donna sa démission le 23 mai 1905. À cette occasion, ses collègues du conseil firent taire leurs rivalités politiques, pour lui rendre un vibrant hommage.

Archives municipales de Colmar, 0010, 5 et 6; registres des séances du conseil municipal; C. Heck, J.-M. Schmitt, Colmar, panorama monumental et architectural des origines à 1914, Strasbourg, 1983; J.-M. Schmitt, « Riegert, le maire de la Belle Époque », L’Alsace du 23.3.1988.

Jean-Marie Schmitt (1998)