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RICHSHOFFER Ambrosius

Voyageur et sénateur de Strasbourg, (Pl) (★ Strasbourg 5.2.1612 † Strasbourg Automne 1678).

Fils de Daniel Richshoffer et de Catharina Trausch. ∞ I 2.3.1635 à Strasbourg Catherine Bex. ∞ II 24.6.1645 à Strasbourg Dorothée Frantz. Doté par ses parents d’un précepteur français, il fut envoyé dès 1627 par son père en mission commerciale en Lorraine et à Sedan où il séjourna un an pour parfaire son français. Après un bref voyage à Paris, il rentra à Strasbourg en juillet 1628. Peu après il fut envoyé par son père à Nuremberg faire son apprentissage commercial chez le négociant Nicolas Schott. Mais son imagination avait déjà été nourrie par les récits de son grand-père maternel qui avait participé, au service de la république de Venise, à la bataille de Lepaute, puis à la prise et au pillage de Tunis dont il avait rapporté un riche butin. À Pâques 1629, ayant épuisé tous les charmes de la Foire de Francfort, il décida de chercher au loin son bonheur. En avril 1629, il gagna les Pays-Bas et, à Amsterdam, s’engagea au service de la Compagnie des Indes Occidentales qui préparait une expédition contre les possessions espagnoles du Brésil. Embarquée le 20 mai, sa compagnie leva l’ancre avec le reste de la flotte, le 13 juin 1629. L’ensemble de l’expédition se rassembla en septembre à l’île Saint-Vincent aux Canaries, puis cingla vers l’Amérique du Sud. En février 1630, parvenu sur les côtes du Brésil, l’armée du général Cornelius, débarqua et le 4 février attaqua et prit Olinda de Pernambouc, Castel San Joris, Povo. Après d’incessants combats sur terre et sur mer, les Hollandais abandonnèrent Pernambouc en octobre 1631, gagnèrent Rio Grande à la fin décembre et s’installèrent à Recife qu’ils prirent à ce même moment. Au printemps 1632, Richshoffer s’embarqua pour la Barbade où il débarqua le 5 mai. Il y observa longuement indiens et Caraïbes, tout en achetant et consommant ananas, bananes et pommes de terre. De Sainte-Lucie il alla à Saint-Martin et à la Guadeloupe, le 4 octobre et parvint à Amsterdam le 5 novembre. De là il partit pour l’Alsace, soit par bateau soit à pied, par Wesel, Cologne, Coblence et Oppenheim, non sans avoir été blessé par les Français et arrêté par les Suédois. Il parvint à Strasbourg à la mi-décembre pour y apprendre le décès de son père. Par la suite, dès 1633, Richshoffer devint sergent dans la milice urbaine, puis lieutenant en 1637 et enfin capitaine de 1651 à 1665. Outre cette carrière militaire, il fut élu échevin du Miroir le 20 décembre 1650 et le demeura jusqu’en décembre 1677. En 1653, il était élu membre du tribunal de la tribu et l’était encore en 1663 et 1664. En 1654, 1655 et 1656, il fut préposé au Stall et en 1673 au Salzhaus. En 1657 et 1658, il fut élu sénateur. En décembre 1677 souffrant, il fut remplacé comme échevin et en décembre 1678 il est donné pour décédé durant l’année en cours.

Il laissa de ses aventures un récit sous le titre de Brasilianisch und West Indianische Reise Beschreibung qui parut en 1677 chez Josias Staedel, à Strasbourg.

R. Reuss, « Abenteuer eines Strassburgers in Brasilien und Westindien (1629-1632) », Affiches de Strasbourg, 3, 6, 10, 17, 27.9.1879 ; Alfredo de Carvalho : Traduction en langue portugaise du journal d’Ambroise Richshoffer, Recife 1897 (réédition en 1978) ; édition des Souvenirs d’Ambroise Richshoffer par Martinus Niphoff, La Haye 1930 ; Traduction française annotée de la Relation du voyage de Richshoffer par Frédéric Richshoffer, descendant direct d’Ambroise Richshoffer, Strasbourg, 1975.

† Georges Foessel (1998)