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REUBELL Henri-Thomas

Général, (C) (★ Colmar 7.3.1742 † Paris 5 thermidor an XII = 24.7.1804).

Frère de 2. ∞ I 3.8.1775 à Colmar Louise Viviane Verchant, fille orpheline de Jean Verchant, habitant de Suze en Dauphiné, et de Jeanne Dunca. ∞ II 9.1.1786 à Valenciennes, Nord, Anne Louise Quentin de Warnet, fille de François Quentin de Warnet, conseiller du roi, président en l’élection de Guise, et de Jeanne Louise Mauroy. Engagé très jeune au régiment de La Ferronays-Dragons, il passa en 1760 à la milice provinciale d’Alsace avec laquelle il combattit au Hanovre. Il entra ensuite au régiment de Royal-Suédois où il fut promu capitaine commandant en 1783, après avoir pris part aux campagnes d’Espagne à Minorque et à Gibraltar. Nommé major en 1788, il passa au régiment de Royal-Nassau, qui fut impliqué en 1790 dans l’affaire de la fuite du roi jusqu’à Varennes, mais Reubell refusa de suivre en terre d’émigration plusieurs de ses collègues officiers. Il prit part à la bataille de Valmy, après laquelle il obtint le grade de colonel en 1792. Chargé ensuite des fonctions de chef de brigade, il obtint le commandement du poste de Ketterich. Ne parvenant pas à contenir l’attaque du 17 août 1793, il dut battre en retraite, mais, mis hors de cause, il obtint le grade de général de brigade le 26 août. Calomnié toutefois auprès du Comité de Salut public, Reubell fut suspendu de son commandement le 24 septembre. Ensuite, décrété d’arrestation comme ci-devant noble (il signait avec une particule à la fin de l’Ancien Régime), il fut incarcéré à la prison de l’Abbaye à Paris. Tandis que sa qualité de roturier était confirmée par la municipalité de Colmar, son frère, le conventionnel Jean-François Reubell © 4, le fit libérer, et plus tard réintégrer avec son grade à l’armée du Rhin en 1794. Il rejoignit ensuite l’armée du Nord sous le commandement de Moreau, et fut successivement commandant des places d’Ostende, Belgique (1er thermidor an III = 19 juillet 1795) et de Flessingue, Pays-Bas (26 brumaire an IV = 17 novembre 1795). Peu après l’avènement de son frère cadet à la tête du gouvernement du Directoire, Reubell fut promu général de division, le 17 frimaire an III (7 décembre 1795). Il exerça des commandements en Hollande avant d’être empêché pour des raisons de santé. Relevé de ses fonctions quelques semaines après le coup d’État du 18 Brumaire, Reubell fut admis à la retraite le 4 thermidor an VIII et se retira à Paris où il décéda. Chevalier de Saint-Louis.

Archives de l’Armée de Terre, Vincennes, dossier personnel ; R. Guyot, Documents biographiques sur J.-F. Reubell membre du Directoire exécutif (1747-1807), Paris-Nancy, 1911, p. 168-169 ; Six, Dictionnaire biographique des généraux et amiraux… 1792-1814, Paris, 1934, II, p. 358 ; R. Perreau, « Huit généraux colmariens », Annuaire de la Société historique et littéraire de Colmar, 1959, p. 92-111 ; A. Halter, « Le général colmarien Henri-Thomas Reubell », Annuaire de la Société historique et littéraire de Colmar, 1968, p. 74-89 ; J.-M. Schmitt, « Pour situer Reubell : milieu familial et souvenirs colmariens d’un directeur de la République », Annuaire de la Société d’histoire et d’archéologie de Colmar, 1988-1989, p. 108.

Jean-Marie Schmitt (1998)