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REMPP Georges

Physicien, météorologue (★ 9.6.1882 Morhange † Strasbourg 20.3.1937). ∞ février 1926 Éléonore Heydenreich (★ Woerth 1.7.1892 † 4.8.1976), professeur d’anglais; 2 fils: Paul chimiste, directeur de recherches au CNRS, et Jean Michel, statisticien à l’INSEE. Études secondaires au gymnase de Wissembourg, supérieures à l’Université de Strasbourg, thèse sous la direction de Ferdinand Braun en décembre 1904 sur un sujet de physique expérimentale lié aux transmissions radio. Il passa le Staatsexamen en 1905 et devint professeur stagiaire de lycée du 1er janvier au 31 décembre 1906. En avril de cette année-là, il entra au Service météorologique d’Alsace et de Lorraine (Landesanstalt) qui venait d’être créé par le professeur Hergesell. Il en devint premier assistant en 1908. Il se forma aux méthodes d’étude des courants atmosphériques à l’aide soit de ballons captifs dotés d’enregistreurs récupérables soit de ballons libres équipés pour transmettre par radio les informations recueillies. Il accomplit même plusieurs voyages en nacelle. Le secrétariat des travaux de la Commission internationale pour l’aérostation scientifique, réunie à Monaco en 1909, lui fut confié. De juillet 1911 à août 1912, il codirigea avec le professeur Wagner, de Vienne, une mission au Spitzberg. De 1914 à sa mobilisation en 1917, il fut directeur de l’observatoire météorologique du Taunus. Démobilisé à l’armistice, il revint à Strasbourg et fut nommé le 1er février 1919 au Service météorologique d’Alsace et de Lorraine avec le titre de sous-directeur. Au vu de ses compétences dans un domaine très neuf à l’époque, Edmond Rothé © le fit recruter comme maître de conférences à partir du 19 novembre 1919 dans le tout nouvel Institut de physique du globe qu’il venait de mettre sur pied à la faculté des Sciences. Rempp compta ainsi parmi les très rares Alsaciens recrutés avec un diplôme allemand dans la nouvelle université française. Il fut promu professeur sans chaire le 1er juin 1929. Il résidait quai de la Porte de l’III, où avait été primitivement installé l’Institut de météorologie, déménagé en 1922 dans les jardins de l’université. Rempp fut confronté tout au long de sa carrière à toute une série de problèmes soulevés par la naissance de la météorologie : constitution de bases de données, climatologie, demande économique et demande sociale. Il s’agissait en effet de recueillir d’abord des informations scientifiques sur les mouvements des vents, les pressions, les phénomènes orageux. Ces expériences relevaient de la physique aussi bien que de la climatologie. Rempp prit part dès 1922 aux lancers aérologiques internationaux à Strasbourg. Mais c’était compter sans le poids de l’histoire et il dut se rendre à l’évidence: les ballons qui avaient passé la frontière n’étaient jamais retournés. Il lui fallut changer de lieu de lancement et se déplacer à Bar-le-Duc, qui, trois fois par an, servit désormais de base à l’envoi en altitude d’une dizaine de ballons sondes. Il fallait par ailleurs réunir des données de température, pression, pluviométrie etc., recueillies par un réseau de collaborateurs répartis en 15 stations météorologiques et 48 stations pluviométriques sur l’ensemble de la plaine alsacienne et des sommets vosgiens. Le traitement des résultats enregistrés permit alors d’établir des cartes, des tableaux de chiffres et des graphiques. Chargé de la partie « Météorologie » de l’Annuaire de l’institut de physique du globe, G. Rempp s’attela à la publication des données et des analyses croisées des résultats. Les données recueillies depuis 1890 allaient permettre de fonder les prévisions météorologiques à partir des statistiques. L’Office national météorologique, créé en 1921 et auquel les services alsaciens-lorrains furent rattachés en 1926, bénéficia ainsi de l’expérience de l’institut alsacien. Plusieurs acteurs de la vie économique directement intéressés par cette science nouvelle profitèrent de ses résultats. L’aviation, civile et militaire, en plein essor, avait besoin de connaître la force des vents, les menaces de gros temps, les zones de turbulence. Les industriels, en quête de sites nouveaux où s’implanter, demandaient à avoir connaissance de la direction des vents dominants pour éviter de polluer l’atmosphère des villes par des fumées de cheminées mal placées. Les agriculteurs comptaient sur les bulletins météorologiques pour les travaux des champs et des vignes, et avaient même besoin de statistiques au moment de négocier une assurance contre la pluie ou la grêle. G. Rempp répondit à toutes ces demandes et entreprit même des travaux originaux de micrométéorologie et microclimatologie concernant la répartition de la température et de l’humidité à la surface du sol. Les entreprises de tourisme et les associations de randonneurs et skieurs attendaient des prévisions sur l’enneigement ou l’ensoleillement. Un service d’avertissement des crues fut créé à la demande de l’observatoire d’Aix-la-Chapelle. Depuis 1934, G. Rempp communiquait quotidiennement un bulletin de prévisions météorologiques diffusé à 13 heures sur les ondes par Radio-Strasbourg PTT. L’institut de physique du globe fournissait en outre des renseignements météorologiques aux services publics comme aux particuliers par un système d’abonnement efficace puisque les abonnés alsaciens et lorrains à ce service étaient plus nombreux que tous les abonnés réunis du service national. G. Rempp fut l’homme de la continuité entre les institutions universitaires allemande et française et un pionnier de la météorologie. Georges Rempp s’intéressa également de près à la flore particulière des Vosges.

Officier de l’Instruction publique ; chevalier du Mérite agricole; membre de la Société de physique ; membre de la Société de météorologie ; Membre de l’Association philomatique.

Die Dämpfung von Kondensatorkreisen mit Funkenstrecke. Thèse, Leipzig, 1905 ; « Pilotaufstiege am Taunus-Observatorium », Berichte des meteorologisch-geophysikalischen Instituts zu Frankfurt a. M. und seines Taunus-Observatoriums, n° 2, 1914-1915; « L’emplacement futur de l’industrie à Strasbourg considéré au point de vue du régime du vent », Association française pour l’avancement des sciences, 1929; « Quelques données relatives aux assurances contre la pluie », 1929, annexe à l’Annuaire de l’institut de physique du globe ; « Le vent dans les vallées et la théorie du foehn » (CR Académie des sciences, tome 178, 1924).

Université de Strasbourg, Rapport des doyens, année scolaire 1936/37, rapport général de Strohl, p. 10 et rapport de Danjon, doyen de la Faculté des Sciences, p. 65; E. Rothé : « Notice nécrologique sur Georges Rempp », Annuaire de l’Institut de physique du globe, 1935, p. IV, V, VI.

Françoise Olivier-Utard (2006)