Journaliste, homme de lettres (Pl, puis I) (★ Strasbourg 5.4.1892 d. Stuttgart 16.12.1968).
Fils d’un entrepreneur de Travaux publics et de Salomé Lorch, fille d’un charretier de Bouxwiller. ∞ octobre 1923 à Ditzingen, près de Stuttgart, Dorkas Härlin, céramiste, fille d’Emmerich Härlin, pasteur, et d’Anna Nast. Études à Strasbourg au lycée Fustel de Coulanges (1901-1910), puis à l’Université (1910-1914) où il suivit des cours de philosophie, littérature, histoire, philologie et psychologie. Plusieurs rencontres marquèrent sa vie: Friedrich Lienhard ©, Oskar Woehrle ©, Henri Solveen ©, Paul Iske ©, Paul Leschhorn ©, Gustave Stoskopf ©, Albert Schweitzer ©, et Thomas Mann qui l’invita à Munich à la suite d’un article paru dans la Neue Rundschau. Engagé volontaire dès le début d’août 1914, Reinacher fut affecté au service sanitaire. Il ne connut guère le front, si ce n’est un épisode dans les Vosges d’où il rapporta d’abondantes notes. Hospitalisé à Strasbourg en novembre 1915, il fut démobilisé. Il entra ensuite chez l’éditeur strasbourgeois Ehrig, puis il fut correcteur pour le compte de la maison d’édition lithuanienne Verbeleis (grâce à Oskar Wöhrle). Reinacher fut ensuite rédacteur à la Strassburger Neue Zeitung de janvier à novembre 1918 (grâce à Gustave Stoskopf). Les premiers poèmes furent publiés dans la revue Rheinland. Ehrig publia le premier livre de Reinacher en 1917, Die arme Elisabeth. Il quitta l’Alsace en 1919 et s’installa en Allemagne. Après son mariage, il résida successivement à Cologne, Stuttgart et Aichelberg. Entre1941 et 1944, il revint à Strasbourg. Devenu un écrivain réputé depuis 1925, Reinacher obtint plusieurs prix importants, qui récompensèrent une œuvre féconde et éclectique : prix Kleist (1929), Hebel (1938), Erwin von Steinbach (1962).
Reinacher a touché à la plupart des genres littéraires: poésie lyrique, élégiaque et épique, théâtre (drames, comédies, pièces radiophoniques), romans, nouvelles, récits, contes, autobiographie, petite prose. Poésie lyrique et élégiaque : Rumelds Ahman (1923) ; Todestanz (1924) ; Elsässer Idyllen und Elegien (1925) ; Haschorn und Flötke (1926) ; Silberspäne (1931, puis 1980 sous forme d’anthologie poétique) ; Zykten und Jamben (1931) ; Im blauen Dunst (1932) ; in Vorbestimmten Reigen (1956) ; Unter Irrlichtern (1963). Théâtre : Der Bauernzorn (1925) ; Eulogius Schneider (1927) ; Agnès Banauer (1927) ; Die Pulververschwörung (1928) ; Der verlorene Sohn (1936) ; Philoktet nach Sophokles (1931). Comédies : Lapp im Schwackenloch (1936) ; Der Dublenengärtner (1943). Pièces radiophoniques : Von dem Fischer und seiner Frau (1930) ; Das freunde Kind (1932) ; Die Narren werden nicht alt (1933) ; Das Kammerzellhaus (1934) ; Das Wunder von Issenheim (1937) ; Die letzte Szene (1937) ; Tischlein deck dich ! (1943) ; Der alte Blumhardt (1948) ; Der Dechant von Bajedoz (1952) ; Das Kaisertelegramm (1965). Livrets d’opéras : Die Geschichte vom brauen Kasperl (1937) und von der schönen Anmerl (1942) ; Schritte (1942). Musique de L .J. Kauffmann. Romans : Boheme in Kustenz (1929). Nouvelles, récits, contes ; Runold. Die Geschichte einer inneren Befreiung (1920-1926) ; Der Verwundete (1920) ; Robinson (1920) ; Die Versuchung am Kreuz (1926) ; Bürgerin Eugenie. Eine Erzählung aus dem alten Elsass (1928) ; Stimme der Erde (1928) ; Der Weg nach Weihnachten (1931) ; Der Starcke Beilstein. Eine schöne elsassische Lügengeschichte (1938) ; Damals und irgendwo (1943) ; Der Taschenspiegel (1942). Petite prose humoristique : Der Tintenbaum (1956). Histoire : Geschichte des Elsasses (1918). Souvenirs autobiographiques : In den Kinderschuhen (1928) ; Bergzabern. Ein Traum der Kindheit ; Am Abgrund hin. Fragmente der Lebenserinnerungen (1972, textes regroupés par son neveu, Gerhard Reinacher).
L’œuvre a été analysée dans les revues, journaux et histoires de la littérature. Parmi les meilleurs connaisseurs citons : F. Büchler, C. Cordemann, G. Engasser, E. Fischer, F. Lennartz, W. Schäfer et O. Wöhrle. Strassburger Post du 8.6.1918; Strassburger Neueste Nachrichten du 5.4.1942; Elsässer Kurier du 30.10.1929. Autres journaux : Elsässer, Neue Zeitung (1918).
Jean Hurstel (1998)