Skip to main content

REINACH-MONTREUX

  1. Louis,

conseiller autrichien, bailli du Haut-Mundat (★ Thann 1450 † Rouffach 7.5.1508, enfeu et portrait à l’église des Récollets). Fils de 4. ∞ probablement avant 1479 Marie de Montreux († 20.1.1513), une des trois filles de Frédéric de Montreux; 4 fils: Jean-Sébastien, Michel, Thibaut, Wolff. Sans doute élevé au chapitre de Bâle (1462). Sa carrière militaire n’est pas connue avant sa participation à la bataille de Calliano, près de Trente, sous le commandement de Frédéric Cappler ©, le 10 août 1487, mais il est possible qu’il ait été adoubé lors des guerres de Bourgogne. En 1495, il fit partie du contingent autrichien à Novare, face à l’armée du roi de France. Membre du conseil de Régence imposé à l’archiduc Sigismond en novembre 1487 lors de la diète de Meran, il siégea dès lors au conseil (Hofgericht) d’Ensisheim et fut notamment médiateur dans la célèbre grève des boulangers de Colmar en 1496. Il devint bailli épiscopal de l’Obermundat à Rouffach en 1504 et, en cette qualité, habita le château d’Isenbourg que l’évêque de Strasbourg lui donna en fief le 24 juillet 1506. Il faisait partie de la Société de chevalerie fondée en 1484 à Kentzingen, Bade, sous le vocable du « Poisson et du Faucon ». Cité en 1487 au 35e tournoi donné à Ratisbonne, il fut armé chevalier la même année au 36e tournoi donné à Worms, et participa en 1497 à celui d’Augsbourg. En 1500, l’empereur Maximilien Ier investit Reinach à titre personnel et comme porteur de fiefs de ses frères Bernardin © 5 et Jacques, des fiefs de Michelbach, de Steinbrunn-le-Haut, du fief castral de Thann avec la cour domaniale de Reiningue et de la moitié du village de Lachapelle. La même année il fut investi avec sa femme, ses belles-sœurs et ses beaux-frères, Christoph von Hattstatt et Étienne de Saint-Loup, du fief de Brebotte et de la partie de la seigneurie de Montreux devenus vacants à la mort en 1497 de son beau-père Frédéric de Montreux. Reinach hérita également de ce dernier le château et la seigneurie de Saint-Baslemont en Lorraine. En 1519, au partage de la succession de Jean-Erhart de Reinach, ses trois fils reçurent une maison à Ensisheim et une autre à Rouffach appelée « Werderhof » et achetée en 1478, qui passa par héritage aux Kageneck en 1560. Les fouilles effectuées dans l’église des Récollets de Rouffach ont permis de découvrir l’enfeu de Louis et de sa famille. Une fresque le représente avec son épouse et ses enfants.

Archives départementales du Haut-Rhin, 108 J 33/9, 34/4, 39/3, 131, 159/7, 217/4-5, 219/240; Thurnischbuch, Francfort, 1566, p. 237 et 239 ; T. Walter, Die Grabschriften des Bezirkes Oberelsass, Guebwiller, 1904, p. 34 ; idem, « Die Edlen von Reinach in der alten Bischofsstadt Rufach », Jahrbuch für Geschichte, Sprache und Literatur Elsass-Lothringens, XXV Jahrgang, Strasbourg, 1909, p. 33-38; A. Behra, Les Trois Montreux, Mulhouse, 1929 ; F. Schaedelin, « Répertoire des titres féodaux concernant les localités du Territoire de Belfort », Bulletin de la Société belfortaine d’émulation, 1935, p. 43-141 ; G. Bischoff, Gouvernés et gouvernants en Haute Alsace à l’époque autrichienne, Strasbourg, 1982, p. 86 ; H. Kruse, W. Paravicini, A. Ranft (éd), Ritterorden und Adelsgesellschaften im spätmittelalterlischen Deutschland, Francfort sur le Main, 1991, p. 424-431.

Georges Bischoff et Marc Glotz (1998)

  1. Claude,

cité entre 1550 et 1611. Fils de Jean-Sébastien (et petit-fils de Louis) et de Claude d’Einville (?). Seigneur de Saint-Baslemont où il résidait vers 1550, il était bailli des Vosges en 1557. Colonel au service du roi de France (1576, 1577), membre de l’ordre de Saint-Michel, il fut chargé de négocier entre la Lorraine et les cantons suisses (1582). En 1589, il reçut la charge de grand gruyer de Lorraine. En septembre 1580, Michel de Montaigne releva son nom au bas du règlement bilingue affiché dans les bains de Plombières.

Les Vosgiens célèbres. Dictionnaire biographique illustré. Vagney, 1990.

Georges Bischoff (1998)

  1. 46. Jean Jacques,

chambellan du duc de Lorraine († 14.9.1610). Fils d’Edmond de Reinach et de Marguerite Zu Rhein. ∞ I Marie de Maillan ; sans enfant. ∞ II Jeanne de Grammont, fille de Gaspard de Grammont ; 3 enfants. Immatriculé à l’Université d’Ingolstadt en 1588 et à celle de Fribourg en 1591, coseigneur de Montreux en 1597. Chevalier de l’ordre de Saint-Jacques en 1598. Chambellan du duc Charles II de Lorraine en 1605, Reinach acheta en 1609 pour 40 000 florins à ses cousins Jean Adam, Jean Thibaut © 8 et Melchior de Reinach la seigneurie de Foussemagne-Grandvelle que ces derniers venaient d’acquérir après l’extinction des Perrenot de Grandvelle. Les deux moitiés de l’ancienne seigneurie de Montreux se trouvaient ainsi réunies, mais après le décès de Reinach, ses enfants mineurs ne purent pas payer le dû restant. En 1655, le fils Rodolphe rendit la seigneurie de Montreux-Grandvelle à François Guillaume de Reinach-Foussemagne © 10, Béat Melchior de Reinach-Muntzingen et Jean Thibaut de Reinach-Hirtzbach © 31, tous trois petits-fils de Jean Thibaut, le vendeur de 1609. Jean Jacques de Reinach-Montreux fut enterré à Montreux, dans la chapelle Sainte-Catherine qu’il avait fondée.

A. Behra, Les trois Montreux, Mulhouse, 1929, p. 103-105 ; Bibliothèque Nationale, estampe, cliché Z B 15477 (le visage de Jean Jacques de Reinach portant la bannière des Wurtemberg aux obsèques de Charles II de Lorraine est caché).

47. Humbert (ou Hubert) Nicolas Adrien,

maréchal de camp († Angles, Catalogne, 30.7.1696). Fils de Jean Rodolphe de Reinach et de Marie Jacobée de Weitersheim. Petit-fils de 45. Le 15 novembre 1655, Louis XIV le nomma capitaine d’une des 20 compagnies d’infanterie allemande de 100 hommes qui devaient composer le régiment d’Alsace nouvellement créé. Reinach fit la campagne d’Allemagne (1656-1657) et celle du Nord contre l’Espagne (1667). Promu sergent-major en 1668, il participa à la conquête de la Franche-Comté (prise de Besançon et de Salin). Il servit à nouveau en Flandre de 1672 à 1678 et commanda une compagnie dans le régiment d’Alsace le 6 juin 1675. Il se distingua à Maastricht en 1673, à la défense de Gravelines en 1674, aux sièges de Dinant et de Limbourg en 1675. Nommé lieutenant-colonel du régiment d’Alsace en 1687 et brigadier d’infanterie en 1688, il participa au siège de Mons sous le commandement du maréchal d’Humière. Nommé auprès du duc de Noailles, en Roussillon, le 7 avril 1690, Reinach obtint en 1691 une pension de brigadier, de 1000 écus, en récompense de ses services. Il devint en 1692 brigadier à l’armée, sous le commandement du maréchal de Catinat qui opérait en Italie. Promu maréchal de camp en 1693, il fut à nouveau envoyé à l’armée du Roussillon en 1694 et se distingua aux sièges de Palamas et de Gironne en 1695 et 1696. Devant Barcelone, au siège de Gérone, il fut blessé à la jambe et succomba au camp royal près d’Angles après 48 années de service dans les armées du roi. Il fut inhumé dans l’église paroissiale d’Angles, et son cœur fut porté à Montreux. En 1681, le roi avait fait don à Reinach des fiefs de Rougemont et de Richwiller, que tenait avant lui le seigneur de Diesbach, décédé en février 1680. Après la mort de Reinach, et malgré les protestations de son frère, Philippe Charles © 47, ces fiefs passèrent au marquis d’Huxelles, gouverneur de l’Alsace. À l’époque où Reinach était lieutenant-colonel, l’armée ne comptait pas moins de 24 Reinach parmi ses officiers. Lors d’une revue, Louis XIV l’aperçut à la tête de son régiment. Il s’arrêta devant l’officier et dit à Mme de Maintenon qui l’accompagnait : « Madame, voiez ici M. de Reinach ; sa famille me fournit plus d’officiers gentilshommes que toute la Basse-Bretagne qui est pourtant une de mes plus grandes provinces ».

Archives départementales du Haut-Rhin, 108 J 136/1 et 137 ; Archives historiques de l’Armée, Ire série, dossier 1076 ; J. C. Beck, A. J. Buxtorff, Neu-Vermehrtes historisches allgemeines Lexicon, 3e éd., Bâle 1744, t. 6, p. 51 (La phrase de Louis XIV y figure déjà) ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 531 ; P. Haas, « Histoire du Territoire de Belfort », Bulletin de la Société belfortaine d’émulation, 1966-1967, p. 198 ; G. Livet, L’intendance d’Alsace, Strasbourg, 1991, p. 810 et 816.

  1. Philippe Charles,

capitaine (★ V. 1640 † 5.2.1705). Frère de 46. ∞ Montreux-Château 27.7.1681 Marie Anne Catherine Eusébie Reich de Reichenstein d’Insling († 13.5.1699), fille de Jean Henri et de Marie Élisabeth Zindt de Kenzingen. Le 15 mai 1675, Charles Emmanuel duc de Savoie accorda son congé à Reinach, capitaine au régiment d’Aoste, afin qu’il puisse se retirer dans sa maison de France après l’avoir loyalement servi depuis 1660. En 1675 également, Louis XIV lui concéda le château de Richwiller, près de Mulhouse, et ses revenus, ainsi que des biens que le sieur de Reichenstein avait dans la seigneurie de Delle. En 1680 et 1681, alors que Reinach était capitaine au régiment d’Alsace-Infanterie, Louis XIV lui fit don, ainsi qu’à son frère Humbert © 46, successivement des deux moitiés du fief de Richwiller. Mais après la mort de son frère en 1698, le roi attribua ce fief au marquis d’Huxelles et Reinach ne put qu’émettre des protestations. Dernier de sa branche, il eut une fille, Marie Claire de Reinach-Montreux (? Montreux 12.9.1683 † 3.4.1757), qui épousa le 21 septembre 1699 François Joseph Ignace baron de Reinach-Foussemagne © 11. Elle transmit aux Reinach-Foussemagne les biens allodiaux des Reinach-Montreux et par là s’opéra la fusion des deux branches.

Archives départementales du Haut-Rhin, 108 J 42 217/33-36 et 136; A. Behra, Les trois Montreux, Mulhouse, 1929, p. 102.