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REINACH FOUSSEMAGNE

9. Jean Henri,

général (★ Ensisheim 22.8.1589 † Ratisbonne 4.8.1645). Fils de 8. ∞ 11.2.1624 Marthe Boecklin von Boecklinsau, fille de Jean-Louis Boecklin von Boecklinsau., et d’Anne Reine Boecklin von Boecklinsau. Capitaine au service du duc Maximilien de Bavière, Reinach succéda en 1619 à son père comme bailli d’Altkirch, fonction assumée par ses frères Jean Béat et Melchior © 30. Reinach s’illustra pendant la guerre de Trente ans. En 1625, lors de la prise de Göttingen par Tilly, il trouva des reliques dans une église abandonnée par les luthériens et en fit don aux capucins de Thann. En octobre 1630, il participa à la prise de Ratzeburg, Saxe-Lauenbourg, comme colonel sous les ordres de Pappenheim. Après la destruction de Magdebourg le 10 mai 1631, il fut envoyé par Tilly dans les pays entre Elbe et Weser. Il fit campagne sur les bords de la Meuse pour débloquer Maëstricht en 1632. Trois mois plus tard, le 16 novembre 1632, au soir de la victoire suédoise de Lützen, il arriva sur le champ de bataille à la tête de l’infanterie du maréchal Pappenheim et y resta jusqu’à ce que tous les canons fussent mis en sûreté. En 1633 il vint au secours de la ville de Constance, assiégée par le maréchal Horn. Le 10 septembre 1634, après la victoire de Nördlingen, près du champ de bataille, l’empereur Ferdinand II le nomma gouverneur de la forteresse de Brisach et général commandant de l’Autriche antérieure. Le 1er octobre 1634, il lui accorda le brevet de Feldzeugmeister (commandant de l’artillerie de campagne). Le 13 avril 1635 enfin, il lui décerna des lettres patentes de Freiherr (baron du Saint-Empire), ainsi qu’à ses deux frères, Jean Beat et Melchior. Pendant son commandement, Reinach détruisit le château de Hochberg qui appartenait au margrave de Bade et, après la défaite des Impériaux à Rheinfelden, il défendit Brisach contre les armées coalisées de Suède et de France, placées sous les ordres du duc Bernard de Saxe-Weimar. La place fut assiégée à partir du mois d’août 1638; Reinach capitula le 17 décembre 1638, après un siège de plusieurs mois. Cette héroïque défense lui valut le surnom de « Mars du Rhin » et Schoepflin © le qualifia de « célèbre héros de l’Allemagne ». Nommé gouverneur de Ratisbonne. Inhumé dans l’église Saint-Blaise des Frères prêcheurs de cette ville.

Archives départementales du Haut-Rhin, 108 J 5 et 426 ; J. B. Ellerbach, Der dreissigjährige Krieg im Elsass, t. 3, Mulhouse, 1929; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 527-528 ; R. Oberlé, Batailles d’Alsace du Moyen Âge à 1870, 1987, p. 114; J. Perrin, « L’administration de la seigneurie d’Altkirch avant la guerre de Trente ans », Annuaire de la Société d’histoire sundgauvienne, 1978, p. 130-132 et 135-136.

  1. François Guillaume,

colonel († Woerth 4.4.1683). Fils de 9. ∞ 6.2.1656 à Dornach Marie Jacobée Zu Rhein, fille de Jean Sébastien Zu Rhein et de Madeleine Catherine de Koppenstein. Lieutenant-colonel au régiment de Montclar au service de France, puis colonel. Reinach demeurait à Roppe dès 1653. En 1655, il acheta avec ses cousins Béat Melchior de Reinach-Munzingen et Jean-Thibaut de Reinach-Hirtzbach © 31 la seigneurie de Montreux-Grandvelle à Jean Rodolphe de Reinach-Montreux. Le village de Foussemagne, qui en faisait partie, devint à partir de 1668 la nouvelle résidence de Reinach et de sa famille. Il y fonda la chapelle Sainte-Anne et y construisit le château. Après la mort du baron Jean Georges de Seebach, il fut investi le 24 avril 1656, par l’évêque de Strasbourg, du château de Woerth et du village d’Uttenheim. Ce fief passa à son second fils, François Antoine Béat © 19, qui fonda la branche de Reinach-Werth.

  1. François Joseph Ignace,

capitaine de cavalerie (★ Roppe 12.7.1664 † Foussemagne 16.7.1730). Fils de 10. ∞ 21.9.1699 à Fontaine Marie Claire de Reinach-Montreux, fille de 47. Reinach servit en France comme capitaine dans les régiments d’Alsace-Infanterie et de Quadt-Cavalerie, se trouva au siège de Namur, à la bataille de Neerwinden, à l’action de Leusse, et devint chevalier de Saint-Louis en 1693. En 1718 le roi, par lettres patentes, érigea en comté, sous la dénomination de Granvelle-Foussemagne, les terres et seigneuries de Foussemagne, Grandvelle, Fontaine avec partie de celles de Montreux et de Roppe. Reinach augmenta considérablement le patrimoine de sa famille: moitié du château et du village de Montreux en 1710, investiture pour le fief de Fontaine en 1717, part des fiefs de Roppe, Lachapelle et Liebenswiller en 1718, et finalement totalité du fief de Roppe à l’extinction de la famille de ce nom en 1729.

Archives départementales du Haut-Rhin, 108 J 43 et 218/42-117, 56 et 217/274-278; Recueil des édits, déclarations, lettres patentes, arrêts du Conseil d’État et du Conseil souverain d’Alsace. Ordonnances et règlements concernant cette province… éd. M. de Boug, Colmar, 1775, t. 1, p. 525-526; F. Schaedelin, « Le fief de Roppe et ses familles féodales », Bulletin de la Société belfortaine d’émulation, 42, 1927-1928, p. 55-86; A. Behra, Les trois Montreux, Mulhouse, 1929, p. 70.

  1. Charles Simon Philippe,

capitaine (? Foussemagne 16.10.1702 † Roppe 26.6.1768). Fils de 11. ∞ 1.5.1736 Marie Ève Françoise Truchsess de Rheinfelden (∞ Ribeauvillé 14.7.1717 † Roppe 30.11.1759), fille de Louis Conrad et de Françoise Sophie Truchsess de Rheinfelden; 18 enfants. En 1718, Reinach était cadet dans les gardes du corps du roi et plus tard capitaine au régiment du Roi Cavalerie. Il construisit un nouveau château à Roppe et s’y installa en 1736.

Archives départementales du Haut-Rhin, 108 J 432/8 ; F. Schaedelin, « Le fief de Roppe et ses familles féodales », Bulletin de la Société belfortaine d’émulation, 42, 1927-1928, p. 55-86.

  1. Jean François Joseph Benoît,

grand prieur de l’ordre de Malte (★ Foussemagne 19.2.1720 † Wels, Autriche, 14.10.1796). Frère de 12. Reinach gravit successivement toutes les dignités de l’ordre de Malte. Commandeur à Villingen en 1776. Trois ans plus tard, il fut élu grand prieur « pour la langue » [nation] d’Allemagne, en résidence à Heitersheim, avec rang de prince du Saint-Empire. La baronne d’Oberkirch © signale que SAS « le prince de Heydersheim siégeait à la Diète comme prince ecclésiastique, immédiatement après l’abbé de Murbach ». Il envoyait à Malte une portion des revenus de ses commanderies, mais en conservait « la meilleure part et son luxe étincelait sur toute l’Allemagne ». Lors de l’invasion du Brisgau par les Français, Reinach qui résidait à Fribourg se réfugia à Wels.

Archives départementales du Haut-Rhin, 108 J 420/1-22 ; K. Kraus-Mannesätter, Heitersheim, die
Malteserstadt, Heitersheim, 1952 ; Mémoires de la baronne d’Oberkirch, Paris, 1989, p. 68.

  1. Jean François Félix Philippe,

représentant de la noblesse (★ Roppe 28.9.1738 † Hirtzbach 21.8.1807). Fils de 12. ∞ 2.5.1770 Marie Joséphine Antoinette Walbourge de Reinach-Hirtzbach, fille de François Hamann et de Rose d’Eptingen. Les Reinach-Foussemagne perdirent en 1778 le procès qui les opposait aux Klinglin à propos du fief de Roppe et durent leur restituer en 1781 les 5/8. de la seigneurie. C’est pourquoi Reinach alla s’établir à Foussemagne. Il fit partie de l’assemblée du district de Belfort en 1787 et fut le représentant de la noblesse au bureau intermédiaire. Porté sur la liste des émigrés du 27 août 1793, Reinach fit promesse de fidélité le 14 prairial an X.

Archives départementales du Haut-Rhin, 108 J 266 ; Y. Baradel, Belfort de l’ancien régime au siège de 1870-1871, Belfort, 1993, p. 27.

  1. François Henri Charles,

commandeur de l’ordre Teutonique, colonel (★ Roppe 9.4.1752 † Fribourg-en-Brisgau 17.2.1829). Frère de 14. Commandeur de l’ordre Teutonique à Hitzkirch, Suisse, et en 1791 à Altshausen. Reinach fit une belle carrière militaire: cadet dans le régiment Alsace Infanterie en 1765 ; lieutenant dans le Royal-Allemand en 1769 ; promu capitaine en 1788. Le 12 juillet 1789, Reinach se trouvait à Paris avec son régiment, commandé par Charles Eugène de Lorraine, prince de Lambesc, pour contenir la foule. Le Royal-Allemand s’était massé sur la place Louis XV (aujourd’hui place de la Concorde) pendant que les manifestants gagnaient les Tuileries en grand nombre. Pour ne pas être assailli par la foule, Reinach fit tirer quelques coups de pistolet et fit revenir l’escadron sur la place. Le bruit se répandit dans Paris que le Royal-Allemand avait massacré de paisibles promeneurs aux Tuileries, et la manifestation se transforma en émeute. Reinach quitta le service le 15 septembre 1791, prit part aux campagnes des Alliés en Champagne, et fut porté sur la liste des émigrés du 27 août 1793. Louis XVIII le fit nommer colonel à Gand le 20 mai 1815. Retraité, il participa en 1820 à la rédaction d’un livre de famille.

Archives départementales du Haut-Rhin, 108 J 3/47 et 420/114-123; P. Vaissière, Lettres d’aristocrates, La Révolution racontée par des correspondances privées, 1789-1794, Paris, 1907, p. 52-54. (On y trouve le Mémoire pour servir d’instruction de l’affaire des Tuileries arrivée le 12 juillet dernier 1789 par le comte de Reinach, capitaine au régiment Royal-Allemand); J. Godechot, La prise de la Bastille, Paris, 1965, p. 296-297; H. Pinoteau, « La pseudo-charge du prince de Lambesc », Présent du 12.7.1984.

  1. Casimir Pierre Armand Félix Hubert,

lieutenant-colonel, conseiller d’arrondissement (★ Roppe 27.2.1772 † Altkirch 16.11.1838). Fils de 14. ∞ 9.11.1805 à Gibraltar Henriette Frédérique baronne de Questenau de Lucerna (★ Philadelphie, États-Unis, 1788 † Dannemarie 6.8.1856); 11 enfants. Après des études à Bellelay, Suisse, en 1783, Reinach devint sous-lieutenant au régiment suisse de Reinach au service de France. Porté sur la liste des émigrés du 27 août 1793, il rejoignit l’armée des Princes et entra ensuite au Royal-Étranger au service d’Angleterre pour la durée des guerres de la Révolution et de l’Empire. Il participa à différentes expéditions militaires, notamment en Sicile et en Égypte. En 1805, à Gibraltar, il fit la connaissance d’une jeune américaine, Henriette de Questenau avec laquelle il se fiança. Reparti en mer avant le mariage, il fut capturé avec ses hommes par des pirates à la solde du dey d’Alger. La baronne de Questenau réussit à libérer son fiancé en offrant un carillon de cloches au dey. Sous Louis XVIII, Reinach reprit du service en France avec le grade de lieutenant-colonel. Il était chevalier correspondant de l’Association paternelle des chevaliers de Saint-Louis de Colmar, chargé de l’organisation de l’arrondissement d’Altkirch, dont il devint sous-préfet provisoire par arrêté du 27 juin 1815. Conseiller d’arrondissement nommé le 10 juin 1816, il fut maire d’Altkirch de juin 1829 au 27 août 1830, date à laquelle un arrêté le suspendit de ses fonctions en raison de son étiquette politique de royaliste légitimiste. Inhumé à Hirtzbach (pierre tombale fixée contre un mur de l’église).

C. Folletête, Le régiment de l’évêché de Bâle au service de France, Lausanne, 1939, p. 141; C. Goutzwiller, À travers le passé, souvenirs d’Alsace, Belfort, 1898, p. 54-55; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 535-536; Leuilliot I, p. 29; P. Madenspacher, Les maires de l’ex arrondissement d’Altkirch (an VIII-1832), mémoire de maîtrise, Riedisheim, 1980, p. 104-105.

17. Jean Aloïs Eugène, dit John,

colonel (★ Messine 10.9.1810 † Paris 11.2.1891). Fils de 16. ∞ 25.6.1862 Françoise
Caroline Boutin de Wandelbourg. Entré au service sous Charles X, colonel de cavalerie, il a été le dernier commandant de Sélestat sous l’Empire. En 1870, il fut obligé de rendre la place aux Allemands. Il obtint la sortie de la garnison avec les honneurs de la guerre et refusa de laisser insérer dans la capitulation la faculté de se retirer dans leurs foyers pour les officiers qui s’engageraient, pendant la durée de la guerre, à ne plus servir contre l’Allemagne. Officier de la Légion d’honneur.

Gazette héraldique mondaine, février 1891, p. 29.

  1. 18. Hélène, dite la chanoinesse de Reinach-Foussemagne,

journaliste, historienne (★ Wissembourg 4.5.1860 † Paris 27.1.1942). Fille de Casimir de Reinach, receveur des postes, et de Julie Le Joindre. Petite-fille de 16, et du député Joseph Lejoindre ©. Célibataire. Chanoinesse du chapitre Albert-Caroline de Fribourg-en-Brisgau. Sergent dans l’armée serbe. Hélène avait des relations dans les différentes cours d’Europe. Chevalier de la Légion d’honneur; croix de Malte anglaise; croix de Guerre 1914-1918.

On lui doit un ouvrage sur l’impératrice Charlotte du Mexique, ainsi que de nombreux articles, sous le pseudonyme de Grandvelle, notamment dans La Croix et La Revue française.