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REBER

Famille mulhousienne spécialisée dans l’industrie textile. Le fondateur de la branche des Reber de Mulhouse est Johann († 1628), originaire de Justingen, Wurtemberg. Il se fixa à Mulhouse en 1608 et obtint cinq ans plus tard la bourgeoisie privilégiée. Son petit-fils Jean Henri (1633-1674), marié à Judith Furstenberger, forma la souche commune à tous les membres ultérieurs de cette famille. Jacques Henri (1661-1719), fils aîné de Jean Henri, est le père du greffier-syndic Jean Henri © 1. Les Reber s’allièrent très tôt aux familles patriciennes de la ville. On compte parmi les familles alliées les Blech ©, Hofer ©, Cornetz ©, Henric-Petri ©, Risler ©, Mieg ©, Dollfus ©. Ils s’engagèrent dès le XVIIIe siècle dans l’aventure industrielle à Mulhouse, mais ils essaimèrent également dans la région. Les Reber eurent une part importante dans l’industrialisation de la vallée de Sainte-Marie-aux-Mines. Jean Georges Reber fut surnommé l’Oberkampf de la vallée de Sainte-Marie. Parmi les manufacturiers les plus connus figure Jérémie Reber, qui fonda en 1782 un tissage de coton avec filature au Lutzelhof (cour de Lucelle) à Mulhouse. Son commanditaire était Mathieu Mieg © avec lequel il était en parenté. Les affaires semblent avoir prospéré puisque deux ans après la création, il dirigea seul l’entreprise. En 1800, on trouve Frédéric Reber-Mieg (1774-1858) associé à l’entreprise textile Junghaen, Blech et Cie. Il avait en effet épousé Élisabeth Mieg, fille de Mathieu Mieg. Jérémie conserva jusqu’en 1836 la direction de l’affaire qui était devenue en 1812 la maison Reber, Mieg et Cie. Elle se trouvait alors dans la rue Paille, faisait de l’impression sur tissus, du lavage et de la teinturerie. En 1836, les fabriques de Mulhouse furent vendues. L’entreprise Reber-Mieg avait acquis à lllzach la fabrique appartenant à Nifenecker. Frédéric Reber la céda à son fils aîné Fritz et à Josué Fries, son gendre. L’établissement continua à travailler sous la raison sociale Reber et Fries (1837). L’usine fabriquait ce qu’on appelait des articles de Mulhouse. À la mort de Josué Fries-Reber en 1866, le nom Reber disparut de la raison sociale. Les Reber étaient également intéressés dans les filatures de laine peignée Schwartz et Cie établies dans la rue d’Illzach à Mulhouse. Elles prirent en 1871 la raison sociale Reber, Schwartz et Cie jusqu’en 1877, quand les Reber quittèrent l’affaire qui comptait alors 22 830 broches et travaillait par an 438 866 kg de laine.

E. Meininger, Généalogie Reber, Ms; N. Ehrsam, Bürgerbuch der Stadt Mülhausen, Mulhouse, 1850; Histoire documentaire de l’industrie de Mulhouse, Mulhouse, 1902; P. Leuilliot, L’Alsace au début du XIXe siècle…, 3 vol., 1959-1960 (index).

Raymond Oberlé (1997)