Professeur, musicien, compositeur, (Pr) (★ Mulhouse 21.10.1807 † Paris 24.11.1880).
Fils de Henri Reber, négociant, et d’Élisabeth Weissbeck. Célibataire. Études à Mulhouse et à Strasbourg. Ses parents le destinaient aux affaires et le placèrent dans une usine de Cernay pour y apprendre le métier de chimiste-coloriste. Il pratiqua avec passion le piano et la flûte à ses moments de loisirs. Il abandonna ses occupations professionnelles et entra au conservatoire de Paris dans la classe d’harmonie d’Antoine Reicha (octobre 1828). Il fut admis l’année suivante dans la classe de composition de J.-F. Lesueur. Ses condisciples y étaient Hector Berlioz et Ambroise Thomas. En 1835 parut sa première composition instrumentale. Séjour à Rome. Nommé professeur d’harmonie au Conservatoire de Paris (1er juin 1851). Membre de l’Académie des Beaux-Arts, où son concurrent malheureux avait été son ami Berlioz (1853). Élu membre du comité de l’Association des artistes musicaux (1854). Nommé professeur de composition au Conservatoire en remplacement de Jacques Élie Halévy (1862). Nommé inspecteur des succursales des conservatoires de France (1871). Reber vint souvent en Alsace et suivit avec intérêt les concerts donnés notamment à Guebwiller, où l’on présenta souvent de ses œuvres. Plusieurs d’entre elles furent jouées à Strasbourg ainsi qu’à la Société des concerts du Conservatoire. Il envoya plusieurs de ses compositions à la Société de musique de Guebwiller. Il fut surtout un compositeur de musique instrumentale. Il joua souvent avec son ami Saint-Saëns et fréquenta le salon de Charles Nodier où il rencontra Sainte-Beuve, Victor Hugo, Alfred de Vigny, Lamartine, Alfred de Musset, Alexandre Dumas. Il fréquenta aussi le salon d’Armand Bertin, le directeur du Journal des débats. Il entretint des relations amicales avec Jacques Halévy, Jules Massenet, Charles Gounod, Franz Liszt, Ingres, J.-J. Lehmann, Henner et Henri Lehmann. Membre de l’Académie des Beaux-Arts, 1853; Chevalier (1864), puis officier (1870) de la Légion d’honneur.
On peut citer parmi ses nombreuses œuvres: quatre symphonies, ses nombreux chœurs: Ave Maria; Agnus Dei; Le prisonnier; Le départ pour la pêche. Il composa pour des opéras: Naïm (1839); Le ménétrier, et pour des opéras-comiques: La nuit de Noël(1848); Le Père Gaillard (1852); Les dames capitaines (1857); Les paillotes… Son Traité d’harmonie (1862) fit longtemps autorité.
Ant. Meyer, Biographies alsaciennes avec portraits de photographie ; Fétis, Biographie universelle des musiciens, VII, 1878; R.-E. Tuefferd, Nécrologie N.-H. Reber, Revue d’Alsace, 1884, p. 362-365; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 509; L.-G. Werner, « Henri Reber (1807-1880) », Bulletin du Musée historique de Mulhouse, 1928, p. 123-165; R. Muller, Anthologie des compositeurs de musique d’Alsace, Strasbourg, 1970.
† Raymond Oberlé (1997)