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RATISBONNE Louis Gustave Fortuné

Critique littéraire, traducteur et poète, (I) (★ Strasbourg 29.7.1827 d. Paris 24.9.1900).

Fils d’Adolphe Ratisbonne et de Charlotte Oppenheim. ∞ Marie O’ Donoghœ, irlandaise catholique; six enfants. Il fut élevé dans sa ville natale et à Paris. Il fit des études classiques au lycée Henri IV à Paris et obtint au concours général le prix d’honneur de philosophie. Il se fit recevoir à 19 ans au grade de licencié ès lettres à la faculté de Strasbourg. Afin d’obéir aux désirs de son père, il se préparait à entrer comme auditeur au Conseil d’État, lorsque eut lieu le coup d’État du 2 décembre 1851. Refusant de prêter serment au nouveau gouvernement, il renonça à l’administration et se consacra à la littérature et au journalisme. Dès 1853, il fut attaché à la rédaction du Journal des débats où, jusqu’en 1876, il y fit paraître un grand nombre d’articles de littérature, de critique, de polémique et d’histoire écrits d’une plume fine et élégante. Familier de la langue italienne, il entreprit parallèlement de traduire en vers La Divine comédie de Dante (1852-1859). Cette œuvre fut à trois reprises couronnée par l’Académie française: L’Enfer prix Montyon en 1854, Le Purgatoire en 1857 et Le Paradis en 1859. En 1871, il se présenta sans succès aux élections de Paris et fut nommé peu après bibliothécaire du palais de Fontainebleau à la place d’Octave Feuillet qui avait donné sa démission. Le 1er janvier 1873, il devint bibliothécaire de la bibliothèque du Luxembourg et bibliothécaire du Sénat le 1er juillet 1874. Lors de l’Affaire Dreyfus ©, il prit position en faveur d’Émile Zola participant à la mobilisation intellectuelle de 1898 qui précipita le dreyfusisme. Fondateur et président de l’Association littéraire et artistique internationale pendant 16 ans, membre de l’Association degens de Lettres, rédacteur au journal Le XIXe siècle, il décéda en laissant une œuvre posthume, Les grandes ombres, hymne à la conscience humaine. En juin 1912, une stèle de granit rose surmontée du buste du poète par les sculpteurs Soldi et Ceribecci fut élevée à sa mémoire dans le jardin du Luxembourg.

Il publia divers volumes de critique littéraire tels que Henri Heine (1855), Impressions littéraires (1855), Morts et vivants (1860), Auteurs et livres (1868). Il donna en outre un recueil de vers Au printemps de la vie (1857), un drame antique en un acte Hero et Léandre qui fut représenté au Théâtre français (1859). Il consacra ensuite plusieurs ouvrages destinés à l’enfance: La Comédie enfantine (1860), recueil de fables morales couronné par l’Académie française en 1861 et qui a très souvent été réédité; Dernières scènes de la comédie enfantine (1862); Les Figures jeunes, Poésies (1865); Les petits hommes (1868); Les petites femmes (1871). Ses Albums illustrés et écrits en vers pour les enfants du premier âge, publiés sous le pseudonyme de Trim, eurent un succès prolongé (Le bon Toto et le méchant Tom, etc. ). Exécuteur testamentaire d’Alfred de Vigny, il a publié ses œuvres posthumes: les Destinées, poèmes philosophiques en 1864 et le Journal d’un poète en 1867. Parmi ses œuvres, on peut citer: Impressions littéraires, Paris, 1855; Les figures jeunes. Poésies, Paris, 1865; La Comédie enfantine, Paris, 8e édition, 1868; Les petits hommes, Paris, 1869; Les quatre Alsaciennes, Poésies, Paris, 1882; Les six Alsaciennes, Poésies, Paris, 1885.

P. Larousse, Grand dictionnaire universel du XIXe siècle, 1891, t. 20, p. 728; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 502-503; L’Alsacien-Lorrain de Paris du 16.6.1912; Journal de l’Est du 23.9.1925; Les écrivains célèbres: le XIXe et le XXe siècle, III, Paris, 1953, p. 284; P. Van Tieghem, Dictionnaire des littératures, Paris, 1984, p. 3254-3255; Encyclopédie de l’Alsace,, 1985, p. 6270.

Jean Daltroff (1997)