Skip to main content

RATHGEBER Jules Frédéric Emile

Pasteur, historien, littérateur populaire, (Pl) ( Strasbourg 11.5.1833 † 1.2.1893).

Fils de Georges Frédéric Rathgeber, huissier († Niederbronn-les-Bains 14.9.1846) et de Sophie Caroline Zimmermann. ? 29.8.1861 à Strasbourg Sophie Amélie Schaefer ( Strasbourg 13.6.1830 † Soultzeren 22.3.1866), fille de Louis Chrétien Gonthier Schaefer, médecin, et de Sophie Caroline Kaesbohrer; 2 enfants, ? II 19.10.1867 à Strasbourg Madeleine Lauth ( Niedermodern 8.3.1830, veuve de Georges Stoskopf, fabricant d’amidon († La Walck 1.4.1861), fille de Georges Lauth, propriétaire-meunier, et de Caroline Augst, domiciliés à Pfaffenhoffen. Rathgeber fit des études secondaires au collège royal à partir de 1843, au Gymnase protestant, à l’École normale des instituteurs, puis de nouveau au Gymnase où il passa le baccalauréat en 1852. Par la suite il étudia la philologie, la philosophie et la théologie. Il termina ses études en 1857 avec une thèse Essai sur les Loci communes de Melanchthon de 1521. De 1858 à 1859, Rathgeber fut successivement précepteur à Pest (Hongrie) chez le comte de Waldeck, puis dans la famille Warnod, industriels domiciliés dans un petit château près de Masevaux. Après son ordination à l’église Saint-Nicolas le 19 octobre 1859, Rathgeber fut nommé vicaire à Barr, puis à Saint-Pierre-le-Vieux à Strasbourg. Par la suite Rathgeber fut successivement pasteur à Aubure (1861-1865), à Soultzeren (1865-1873), à Ernolsheim-lès-Saverne (1873-1879) et à Strasbourg-Neudorf (1879-1893). Rathgeber utilisa les heures de loisirs que lui laissait la pastorale à faire des recherches sur l’histoire de l’Alsace et plus particulièrement sur l’histoire ecclésiastique de Strasbourg et le folklore alsacien. Membre du groupe des lettrés qui gravitait autour d’Auguste Stoeber ©, Rathgeber se battait pour l’enseignement de l’histoire régionale, de la langue et de la littérature allemandes et pour la préservation des caractères spécifiques de l’identité alsacienne, plus particulièrement du dialecte alsacien. Avec Th. Stricker et C. Fr. Boegner © Rathgeber fonda en 1863 l’hebdomadaire Elsässisches evangelisches Sonntagsblatt, dans lequel il publia entre autres des contes et de nombreux articles de vulgarisation. En 1864, il fit paraître anonymement une version allemande du conte Deux arbres et deux Noëls de l’écrivain genevois F. Bungerer. Mais c’est l’histoire de la Réforme et du luthéranisme qui intéressa Rathgeber au premier chef comme en témoignent les articles en français parus dans l’hebdomadaire Le Témoignage où Rathgeber publia aussi Le soldat et L’émigrant, un feuilleton qui eut beaucoup de succès et qui parut par la suite en allemand et en anglais, et dans le Bulletin historique et littéraire de la Société du protestantisme français où parut Un humaniste du XVIe siècle : Jacques Wimpfeling. En 1868 Rathgeber écrivit son importante étude sur Spener et le réveil religieux de son époque, dans laquelle il mit en lumière l’influence bénéfique du piétisme sur l’évolution du protestantisme en Allemagne et en Alsace. À part les articles publiés dans la Revue d’Alsace, Rathgeber cessa d’écrire en français après 1870. Au lieu de continuer à servir désormais d’intermédiaire entre la vie intellectuelle allemande et la culture française, il préféra faire le médiateur entre l’Alsace et l’Allemagne. En 1871, il édita Reformationsgeschichte der Stadt Strassburg, ouvrage dans lequel il put utiliser encore des sources d’archives détruites par la suite dans l’incendie de la Bibliothèque. Profitant de ses fonctions de pasteur à Soultzeren pour faire des recherches aux archives de Colmar, Rathgeber fit paraître en 1873 Colmar und Ludwig XIV et Colmar und die Schreckenszeit, deux études pour lesquelles il utilisa des manuscrits mis à sa disposition par l’avocat et collectionneur Ignace Chauffour © et la chronique de Sigismond Billing ©. Il consacra deux autres publications à l’histoire de Munster et à celle de la seigneurie de Ribeaupierre. Après avoir renoncé à un poste de pasteur à Fehrbellin, Brandebourg, Rathgeber mit à profit sa nomination à Ernolsheim-lès-Saverne pour publier successivement en 1876 les Statuta Academiae Argentinensis, une histoire du comté de Hanau-Lichtenberg et une histoire de l’Alsace parue en deux versions différentes en 1878 et 1879. Enfin on doit à Rathgeber un répertoire des manuscrits détruits dans l’incendie de la Bibliothèque en 1870 : Die handschriftlichen Schätze der früheren Strassburger Stadtbibliothek. Rathgeber a été un collaborateur assidu de l’Alemania de A. Birlinger, de lAlsatia d’Auguste Stoeber ©, de la Historische Zeitschrift, de la Revue d’Alsace de Liblin ©, du dictionnaire Meyers Konversationslexikon (3e édition), du Zentralblatt für Bibliothekswesen, du Jahrbuch für Geschichte, Sprache und Literatur Elsass-Lothringens et des Deutsch-evangelische Blätter. De nombreux articles de vulgarisation ont d’autre part paru dans la Strassburger Zeitung, Strassburger Bote, Strassburger Tageblatt et surtout dans la Strassburger Post dont Rathgeber était le plus fécond feuilletoniste. Rathgeber a fait don d’un lot de manuscrits en partie non publiés à la Bibliothèque municipale. En 1886 Rathgeber reçut l’empereur Guillaume Ier et son épouse Augusta dans la nouvelle église de la paroisse protestante du Neudorf, à laquelle les illustres visiteurs avaient fait don d’un lustre et d’un crucifix. Il entretint aussi d’excellentes relations avec le Statthalter von Manteuffel ©.

H. Ehrismann, « Julius Friedrich Emil Rathgeber. Lebensbild eines elsässischen evangelischen Geistlichen und Gelehrten », Jahrbuch f. Gesch., Sprache und Literatur Els.-Lothringen, X, 1894, p. 110-164 avec bibliographie exhaustive; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 494-495; M.-J. Bopp, Evangelisches Pfarrbuch, 1959, p. 425-426 (quelques erreurs de dates d’état civil); G. Westphal, Matricula scholae argentoratensis, 1983 (dactylogr.); Encyclopédie de l’Alsace, X, 1985, p. 6267.

† François-Joseph Fuchs (1997)