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PUTTKAMER Alberta von, née WEISE

Poétesse (★ Glogau 5.5.1849 † Baden-Baden 13.4.1923). ∞ 2.12.1865 Max von Puttkamer ©. Après la mort prématurée du père, la famille Weise s’installa à Berlin, où Alberta fréquenta l’Elisabethschule, sous la direction de Ferdinand Ranke, et y fit des études brillantes, qu’elle compléta par une formation musicale approfondie auprès de son oncle, le professeur de musique Weise. Elle rencontra son futur mari dans le salon que tenait sa grand-mère dans la maison familiale de Glogau. Elle publia son premier volume de poésies à Colmar en 1872: Lieder an einen fahrenden Ritter qui serait inspiré par le jeune prince de Schönaich-Carolath, le premier poète à qui elle se dira liée par « une amitié lyrique». Il faut attendre 1885 pour voir paraître un second volume de poésies: Dichtungen, suivi en 1889 de Akkorden und Gesängen et, en 1894, de Offenbarungen, œuvres très favorablement accueillies par la critique du cercle des Berliner Monatshefte. Elle avait voulu faire de son salon du quai Kléber un lieu de rencontre entre la société allemande immigrée et la société alsacienne, et ouvert à la littérature et aux arts. Elle y parvint mieux que d’autres grandes hôtesses de Strasbourg telles que Madame Geffcken ©, fille du poète Immermann, mais où l’on ne rencontrait que les professeurs de l’Université et les fonctionnaires. Mais son salon ne put rivaliser avec celui d’Ida Bodenheimer, épouse du rédacteur en chef du Journal d’Alsace, tourné vers la littérature et la politique alsaciennes, qui disparut après la mort prématurée d’Ida Bodenheimer (1894). Alberta von Puttkamer s’intéressa de près à la renaissance de la culture alsacienne. Elle figura parmi les appuis et protectrices du Théâtre alsacien. Elle fut liée au groupe de la Revue alsacienne illustrée, Sattler, Laugel et Spindler © et figure parmi les invitées de Laugel et Spindler à Saint-Léonard. C’est à Spindler qu’elle s’adresse pour illustrer le livre de ballades sur l’Alsace, Aus Vergangenheiten, qu’elle publia en 1899. C’est aussi Charles Spindler qui insère son portrait en frontispice du poème Leb’wohl, mein Elsass !, qu’elle écrivit après le renvoi de son mari en 1901. Installée à Baden-Baden, elle écrivit, avec son mari, l’essai historique: Die Aera Manteuffel, paru dans la Deutsche Revue en 1903 et en livre en 1904, poursuivit son œuvre poétique, avec Jenseits des Lärms (1904) et Mit vollem Saitenspiel (1912). Alberta von Puttkamer donna de plus en plus souvent des essais ou critiques à de nombreux périodiques, qu’elle rassembla dans le recueil: Aus meiner Gedankenwelt en 1913, où elle fit figurer aussi quelques portraits d’hommes politiques: Hohenlohe-Schillingsfurst, Manteuffel encore, mais surtout, fort précieux celui de son mari. En 1919, elle fit paraître des mémoires: Mehr Wahrheit als Dichtung.

Deutsches biographisches Jahrbuch, 1928. Œuvres d’Alberta v. Puttkamer: Kaiser Otto III, Glogau, 1882 ; Dichtungen, Leipzig, 1885 ; Akkorde und Gesänge, Dichtungen, Strasbourg, 1889 ; Offenbarungen, Dichtungen, Stuttgart, 1894; Aus Vergangenheiten, Elsässisches Balladenbuch, Strasbourg, 1899 ; Die Aera Manteuffel, Stuttgart, 1904; Gabriele d’Annunzio, Berlin, 1904 ; « Beim Statthalter Hohenlohe-Langenburg », in Die Woche avec photos, 1900; Aus meiner Gedankenwelt. Berlin et Leipzig, 1913; Mehr Wahrheit als Dichtung, Memoiren, Berlin, 1919 avec deux photographies d’Alberta v. Puttkamer.

François Igersheim (1997)