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PRUGNER (BRUCKNER, PRUKNER, PONTANUS) Nicolas

Réformateur mulhousien, mathématicien, astrologue (★ près de Francfort 1488 † Tübingen fin avril 1557).

Filiation inconnue. ? I en décembre 1523 à Mulhouse N.N. ∞ II N.N. ∞ III 1542 N.N. ; plusieurs enfants. On ne sait rien du lieu où il fit des études. Prugner entra probablement très jeune chez les Augustins. Il séjourna à Colmar de 1512 à 1518, puis se rendit à Mulhouse, où il devint en 1520 prieur du couvent des Augustins. C’est là qu’il rencontra Max Oeler, humaniste et érudit, et commandeur de l’ordre de Saint-Jean, ainsi que le chapelain augustin Gschmus ©. On sait qu’il était en relation avec Beatus Rhenanus ©, avec l’imprimeur Froben et les frères Bruno, Boniface et Basile Amerbach. Les relations politiques entre Mulhouse et Bâle avaient facilité les contacts culturels. Prugner partageait avec Gschmus les idées avancées de Luther. Il accueillit en janvier 1523 Ulrich von Hutten ©, qui fit un séjour de trois mois au couvent des Augustins de Mulhouse; mais la population protesta contre la présence de ce dernier à Mulhouse en raison des différends qu’il avait avec des milieux bâlois, notamment avec Erasme ©. Prugner prêcha l’Évangile au couvent des Augustins, puis à l’église paroissiale dont les autorités locales lui avaient confié la charge de prédicant (1523-1527). Il eut l’appui du greffier-syndic Gamsharst ©. Prugner fut le premier ecclésiastique mulhousien à se marier, après quelques démêlés à cause de sa vie privée. Il s’était lié d’amitié avec Balthasar Hubmaier, prédicant à Waldshut, et organisa en été 1524 une conférence ou dispute à Mulhouse. Quand éclata en 1525 la révolte des Paysans, Prugner se conpromit par ses sympathies pour les révoltés qui avaient tenté de surprendre Mulhouse. Il dut quitter la ville (août 1526) où il avait fini par prétendre avoir un droit de possession sur le couvent, se considérant comme le « fils  de ce couvent. Il était également accusé, à tort, de bigamie. Il se rendit alors à Strasbourg où il avait de solides appuis. Les autorités lui confièrent la paroisse de Benfeld où il resta de 1527 à 1535. Il gagna par la suite Coblence (1538- 1545), puis séjourna à Tübingen (1553-1557), où il enseigna vraisemblablement les mathématiques et l’astronomie. Contrairement à l’assertion de quelques historiens, il n’a pas été professeur à l’Université de Tübingen. Quelques-uns de ses horoscopes sont devenus célèbres. Il fut même en bonne position en vue d’être nommé professeur d’astronomie à Marbourg (1537). En 1543, il essaya de revenir à Mulhouse, mais le Magistrat écarta sa demande. Entretenant de bonnes relations avec l’archevêque de Cologne Hermann von Wied, il servit d’intermédiaire entre ce dernier et les réformateurs strasbourgeois Bucer © et Hedio ©. C’est à la suite de l’échec de la Réforme à Coblence qu’il revint à Strasbourg, où il demeura de 1547 à 1552. Le Magistrat de Mulhouse refusa une seconde fois en 1552 de lui confier un poste de prédicateur. Grâce aux recommandations de l’électeur palatin Othon et du duc Georges de Wurtemberg, il put rejoindre Tübingen où il séjourna de 1553 à sa mort.

Sur les neuf publications connues de Prugner, sept concernent l’astronomie et deux se rapportent à des questions théologiques; Acht und dreissig Schlussrede so betreffende einganz christlich Leben, woran es gelegen ist. Angeben von zwey christlichen Lerern, durch Nicolarum Prugner, Prädicant zu Mühlhausen, und Balthasar Fridberger, Prädicant zu Waldshut, 1524; Ein Kurzer Bericht und Auslegung des nechst verschienen Cometen im Brachmonat und Hewmonab. Anno 1533, Durch Nicolaum Brucknerum; Practica deutsch auss dem lauff des himels und gestirn gezogen Durch Nicolaum Prücknerum, 1538.

M. Graf, « Niklaus Prugner, Reformator der Kirche zu Mühlhausen », Protestantisches Kirchen- und Schulblatt für das Elsass, Strasbourg, 1836 ; T. W. Röhrich, « Nikolaus Prugner, Reformator von Mülhausen », Mittheilungen aus der Geschichte der evangelischen Kirche des Elsasses, III, Strasbourg, 1855, p. 180-202 ; J. Lutz, « Les Réformateurs de Mulhouse », Bulletin du Musée historique de Mulhouse, 1902, p. 32-68, 1903, p. 10-68,1911, p. 35-60, 1912, p. 31-52 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 470 ; E. Meininger, « Les pasteurs mulhousiens », Bulletin du Musée historique de Mulhouse, 1923, p. 470 ; Ph, Mieg, « Quelques détails nouveaux sur Nicolas Prugner, » Bulletin du Musée historique de Mulhouse, 1929, p. 47-58 ; idem, « Note sur les Réformateurs de Mulhouse », Bulletin du Musée historique de Mulhouse, 1939, p. 11 -32 ; idem, « Une médaille à l’effigie de Nicolaus Prugner, » Bulletin du Musée historique de Mulhouse,1957, p. 71-75; Bopp, Die evangelischen Geistlichen in Elsass-Lothringen, 1959, p. 421, n° 4053 ; J. M. Kittelson, Wolfg. Capito from humanist to reformer, Leiden, 1975, p. 110, 117; J. Rott, Investigationnes …, II, 1986, p. 395, 620; G. Oestmann, « Ein Unbekanntes Bildnis des Reformators und Astronomen Nikolaus Prugner (1488-1557) » Bulletin de la Cathédrale de Strasbourg,XXII, 1996, p. 64-72.

† Raymond Oberlé (1997)