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PRON Marie Joseph Auguste, baron

Préfet du Bas-Rhin (★ Metz, Moselle, 24.8.1820 † Lanneray, Eure-et-Loir, 18.3.1903).

Fils du général baron d’Empire Pron, et de Marie Cugnot de Sainte-Radegonde. ∞ Mlle Canuel, fille d’un maître de forges ; 1 fils et 3 filles. Études à Paris, docteur en droit en août 1844. Stagiaire auprès du procureur général de Paris, puis auditeur au Conseil d’État 15 novembre 1846. Cabinet du garde des sceaux (31 mars  au 29 février 1848), après concours, auditeur au Conseil d’État 6 août 1849. En septembre 1851, secrétaire général de la préfecture de Seine-Inférieure. Ses opinions étaient « conservatrices et fermement dévouées à la cause de l’Empire ». Dès juillet 1852, il fut nommé préfet de la Sarthe, où déjà il remplaça le préfet Migneret ©. En 1857, Pron fut nommé dans les Basses-Pyrénées. Il y eut de bons rapports avec le clergé, moins bons avec les députés du département. Rétrogradé, il fut nommé le 4 février dans la Manche. Pron dut attendre 1865 pour trouver une grande préfecture: Strasbourg, 1ère classe, avec 40 000 F d’appointements. Après Migneret, préfet orléaniste et technicien, Pron, préfet bonapartiste et politique: il réussit en quelques années (1865 à 1869), à assurer la relève bonapartiste des députés du Deux-Décembre dans le département : le jeune de Leusse © remplaça l’insigni-fiant Coehorn © à Wissembourg, Zorn de Bulach © remplaça Hallez-Claparède © à Sélestat. À Saverne, Goldenberg © était prêt à remplacer Coulaux © et à Strasbourg, Pourtalès © à remplacer son beau-père Bussierre ©. « Vrai préfet à poigne » selon Chr. Staehling, « xcellent préfet » selon le baron de Bulach, qui tint vigoureusement tête à Hallez-Claparède © (27 octobre 1866, dossier du sous-préfet Peloux, de Sélestat). Les élections de 1869 furent, en effet, favorables au gouvernement. « Le plus riche préfet de l’Empire », ayant épousé une femme « très riche, mais très laide », disposant avec ses appointements de 100 000 livres de rente. Il finança en partie L’Impartial du Rhin (1867-1870). Demanda à rester à Strasbourg le 21 janvier 1870. « On a la bonté de m’aimer, j’aime par réciproque mes braves Alsaciens. » « Préfet des plus salés, des plus fringants et des plus capricants, selon Ed. About ©, ce danseur administratif fit des miracles d’intrépidité devant l’ennemi. N’est pas gamin qui veut devant la mort. » Demeuré après l’Annexion l’ami de Mgr Raess ©. Retraité en 1873.

Archives nationales, F1 B1 – 170 (25) Pron ; Papiers et correspondance de la famille impériale, II, 1872, p. 190; E. About, L’Alsace 1871-1872, Paris, 1873, p. 135; P. Delaunay, La société sarthoise sous le Second Empire, Laval, 1942, p. 13; F. L’Huillier, « L’attitude politique de Mgr Raess entre 1859 et 1879 », Études alsaciennes, Strasbourg, 1948; P. Leuilliot, « Les élections alsaciennes de 1869 », Revue d’Alsace, 1961, p. 69-76; X. Manmier, Journal (1848-1890), II, Genève, 1968, p. 75-76; « Religion et politique dans les Basses-Pyrénées pendant la deuxième République et le Second Empire », Annales du Midi, octobre 1969 ; B. Le Clère, V. Wright, Les préfets du Second Empire, FNSP, 1973 ; J.-P. Kintz, Journaux politiques et journalistes strasbourgeois sous le Second Empire (1852-1870), Strasbourg, 1974; R. Bargeton, P. Bougard, Les préfets du 11 ventôse an VIII au 4.9.1870, Paris, 1981, p. 248 ; F. Igersheim, Politique et administration dans le Bas-Rhin, Strasbourg, 1993.

François Igersheim et † Paul Leuilliot (1997)