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PROBST Marc

Révolutionnaire, (C) ( Rouffach 15.9.1750 Rouffach 24.4.1797).

Fils de Mathias Probst et de Marguerite Spindler. Bénédictin au Breuil près de Commercy, il revint en Alsace au moment de la Révolution. Il fut élu curé constitutionnel de Sélestat le 20 septembre 1791 et se laissa gagner par le mouvement révolutionnaire. Délégué à la Fédération du 14 juillet 1792 à Paris, on a prétendu qu’il aurait activement participé à l’assaut des Tuileries le 10 août, ainsi qu’aux massacres des prisons en septembre. Nommé par le comité de surveillance et de sûreté générale du département commissaire pour la levée de taxes révolutionnaires dans le secteur de Barr, il siégea aussi, en remplacement de Clavel ©, malade, au tribunal révolutionnaire lors de la session du 21 frimaire Il à Epfig (11 décembre 1793) où trois personnes furent condamnées à mort et guillotinées, sans qu’il ait eu la qualité de juge. Il avait abjuré son sacerdoce le 3 frimaire (23 novembre 1793).

Arrêté comme complice d’Euloge Schneider ©, il fut transféré à Paris et acquitté par le tribunal révolutionnaire le 3 thermidor II (21 juillet 1794). Il semble qu’il renonça alors à toute activité politique. De nombreux biographes ont confondu Probst avec Antoine Prost ©, et réciproquement, confusion en partie due aux documents d’époque qui ne respectaient par l’orthographe des patronymes, il convient de faire mention de son frère aîné, Valentin ( Rouffach 6.12.1739), procureur de la ville et du bailliage de Rouffach, avocat, membre du club des Jacobins de Colmar, maire de Rouffach d’août à décembre 1792, puis juge de paix du canton, membre du Conseil général du département, puis de son directoire. Tout récemment fut découverte son activité d’agent secret de la République, exercée depuis avril 1794 en Allemagne. Arrêté à Nuremberg le 13 juin 1795 alors qu’il se faisait passer pour un négociant suisse, il fut transféré à Vienne et interrogé par la police secrète autrichienne (le procès-verbal de son interrogatoire, sur 105 pages in-folio, est conservé aux archives de Vienne; de larges extraits en ont été publiés par Hellmut G. Flaasis, Gebt der Freiheit Flügel, Reinbeck, 1988, t. II, p. 738-776). Maintenu au secret, il ne fut libéré que le 20 avril 1797 par échange contre un conseiller autrichien détenu par la République.

E. Barth, Notices biographiques sur les hommes de la Révolution à Strasbourg et les environs, Strasbourg, 1885 (paru aussi dans Revue d’Alsace en plusieurs livraisons) contient de nombreuses erreurs que Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 469 reproduit.

Claude Betzinger (1997)