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PRÉVOT Gustave

Industriel, (Pl) (★ Paris, IXe, 13.3.1897 † Genève 20.2.1992).

Fils de Mathieu Prévot, industriel à Millau, maire du IXe arrondissement de Paris (1910-1919), et de Hélène Riecke.∞ I 26.9.1920 à Bitschwiller-lès-Thann Antoinette Scheurer, fille de Jules Scheurer © et de Marie-Anne Dollfus; 5 enfants. ∞ II août 1953 Simone Genis. Interrompant ses études de sciences, Prévot devança l’appel en 1915 et fit la guerre comme lieutenant d’artillerie; croix de Guerre en 1918. Il termina ensuite une licence de physique-chimie, ajouta une licence en droit et assista son frère aîné à la tête de l’entreprise familiale, une tannerie de Millau qui avait une agence commerciale à Paris. Son mariage décida de son installation et de sa carrière en Alsace: il entra en 1923 chez Scheurer ©, Lauth & Cie, manufacture d’impression fondée à Thann en 1803 et acquise en 1842 par Auguste Scheurer-Rott ©, le grand-père de sa femme. Prévot devint à la génération suivante le dépositaire des intérêts industriels de la famille Scheurer et de ses alliés Kestner ©. Il succéda en décembre 1932, à son cousin par alliance, Ferdinand Scheurer ©, comme président (1932-1940) de la Fabrique de produits chimiques de Thann et Mulhouse, fondée par les Kestner, puis, en octobre 1934, à son beau-père lors de la transformation de Scheurer, Lauth & Cie en société anonyme. En 1935, il devint président du Syndicat général de l’Impression française et le resta pendant 25 ans. Réfugié à Arles en juillet 1940, il exploita le domaine camarguais qu’il avait acquis par précaution en 1938 et se lança dans la riziculture, la viticulture et l’élevage de moutons. Il reprit également une affaire d’impression sur tissus à Saint-Bueil (Isère) que les Prévot conservèrent jusqu’en 1980. De retour en Alsace en décembre 1944, il exerça de multiples fonctions patronales : président-directeur-général de Scheurer, Lauth & Cie, de Napoléon Koechlin & Cie à Masevaux (jusqu’en 1959), président à partir de 1947 des Fonderies et ateliers mécaniques de la Thur (anciens établissements Stehelin) et de Dollfus-Mieg & Cie de 1955 à 1958, administrateur de Thann et Mulhouse jusqu’en 1972. En 1956, il fut avec Bernard Thierry-Mieg ©, le promoteur du rapprochement entre Schaeffer & Cie et Scheurer, Lauth et devint président (puis vice-président de 1958 à 1962) du nouveau groupe, Traitements chimiques des textiles, qui employait 4120 personnes. Prévot présida également l’aéroport de Bâle-Mulhouse, la Chambre de commerce et d’industrie de Mulhouse (1956-1961), et fut à cette occasion nommé chevalier de la Légion d’honneur. Son fils Pierre (? 1921) lui succéda à la tête de Scheurer, Lauth & Cie à partir de 1967, puis son petit-fils Jean-Mathieu (? 1950) depuis 1993.

Archives de Scheurer, Lauth au siège social, de TCT et de Napoléon Koechlin au Centre régional d’archives économiques (CERARE), Mulhouse; Annuaires des sociétés par actions publiés par la SOGENAL; L’Alsace, son activité économique, Strasbourg, 1955, p. 204-205 ; Who’s who in France, 1959-1960, p. 2156 ; M. Drouot, A. Rohmer, N. Stoskopf, La Fabrique de produits chimiques Thann et Mulhouse, histoire d’une entreprise de 1808 à nos jours, 1991, p. 150-182.

Nicolas Stoskopf (1997)