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PREISS Jean Adolphe Camille

Viticulteur, (Pl) (★ Riquewihr 18.6.1874 † Mittelwihr 12.10.1960).

Fils d’Adolphe Preiss, propriétaire à Riquewihr, et de Catherine Barth. ∞ 6.7.1903 à Mittelwihr Marie Berthe Henny (1882-1908), fille d’Eugène Henny, gourmet, et d’Emma Trimbach; 2 enfants, ∞ II 25.10.1910 à Mittelwihr Marie Hélène Henny, sœur de la précédente (1884-1936); 2 enfants. Études à l’École d’agriculture et de viticulture de Rouffach, à l’École de commerce de Colmar, puis stages en Allemagne, en Suisse, dans le Bordelais et en Champagne. Entré vers 1900 à Mittelwihr dans la maison d’Eugène Henny, gourmet et négociant en vins, dont il devint le gendre. Installé à Mittelwihr après son mariage, il exploita ses vignes de Riquewihr et celles apportées par ses épouses, domaine dont il fit une des plus importantes exploitations viticoles de la région. Après avoir fait, dès le début du siècle, les premières expériences en matière de « vin mousseux-méthode champenoise », il se joignit bientôt au mouvement initié par Paul Greiner © (à qui il succéda en 1927 à la mairie de Mittelwihr) et Émile Hugel ©, de Riquewihr, pour le maintien et la remise en honneur des cépages nobles autochtones, concurrencés par les hybrides producteurs directs (introduits pour les résistances au phylloxéra, et adoptés par de nombreux vignerons pour leur facile rendement). Il fut l’un des premiers et des plus importants partisans de la mise en bouteille d’origine et de l’exportation des vins d’Alsace. Fondateur après le décès de son beau-père en 1914 des établissements Preiss-Henny, il fut aussi à l’origine, en 1920, avec trois autres vignerons (Paul Greiner, Charles Schaller et Paul Wickersheim) du Syndicat viticole de Mittelwihr. Il était également membre du bureau du Groupement des viticulteurs-négociants. Ardent patriote, il fut relevé dès juin 1940 de ses fonctions de maire, poste qu’il retrouva de 1945 à 1947. Botaniste et grand ami des fleurs, à l’occasion écrivain et poète, il fut particulièrement affecté par le saccage des fleurs tricolores dont il garnissait tous les ans le haut mur de soutènement de sa propriété, forfait opéré en septembre 1940 par un commando nazi venu d’une réunion au chef-lieu d’arrondissement (« le mur des fleurs martyres »). Les durs combats de la poche de Colmar, qui aboutirent à la destruction de Mittelwihr en décembre 1944, anéantirent la totalité de ses installations. Pendant 12 jours de combats, entre 200 et 300 habitants de la commune avaient trouvé refuge dans la cave voûtée de sa villa, d’où l’incendie les chassa le 13 décembre sous la mitraille, deux heures avant l’heure convenue avec les belligérants pour leur évacuation. Juge consulaire, conseiller du Commerce extérieur en 1936, conseiller presbytéral de Mittelwihr depuis 1924, il fut élu en 1946 délégué au Consistoire de Riquewihr de l’ECAAL. Légion d’honneur (1936) ; officier du Mérite agricole.

Fragments manuscrits de l’intéressé; archives personnelles ; Archives départementales du Haut-Rhin, 14 J 16 (fonds Zeyer-Birckel) ; collections des Dernières Nouvelles de Colmar et de L’Alsace ; Th. Wurtz, Mittelwihr, au centre de l’Alsace, au cœur du vignoble, Mittelwihr, 1992.

Théo Wurtz et Eric Mayer-Schaller (1997)