Commissaire général de police et député, (Pl) (★ Oberbronn 26.2.1763 † Strasbourg 10.11.1825).
Fils de l’avocat Georges Popp et de Marguerite Streng. ∞ vers 1796 Thérèse Chouard, fille de Bernard Chouard ©. Après une licence en droit, il devint en 1783 avocat au Directoire de la noblesse immédiate de Basse Alsace, puis en 1788 greffier au Grand Sénat de Strasbourg. À la Révolution, il entra dans l’équipe de Frédéric de Dietrich © en qualité de commissaire aux instructions criminelles de la commune de Strasbourg. En septembre 1791, il fut élu procureur syndic du district de Strasbourg et, à ce titre, participa le 15 août 1792 à la rédaction d’un projet d’adresse jugé sécessionniste. En novembre 1792, il fut élu au Directoire du Bas-Rhin, dont il devint le procureur syndic suppléant, mais fut suspendu de ses fonctions et déporté à l’intérieur en janvier 1793. Après avoir témoigné en faveur de Frédéric de Dietrich à son procès, il entra dans l’administration militaire mais fut arrêté à l’automne 1793 et échappa de peu à l’échafaud.
En novembre 1802, il obtint le poste de substitut du procureur général près le Tribunal criminel du Bas-Rhin, faisant fonction de magistrat de sûreté pour l’arrondissement de Strasbourg. Au début de 1804, il participa à la grande traque lancée contre les personnes mêlées à l’affaire Cadoudal et dirigea localement les perquisitions et arrestations. Après la capture du duc d’Enghien, il fut chargé d’examiner ses papiers les 16 et 17 avril 1804 à la citadelle de Strasbourg en compagnie du commandant Charlot ©. Nommé à titre provisoire commissaire général de police à Strasbourg en septembre 1805, il fut titularisé sur proposition de Fouché en décembre 1808. Son action en 1810 fut déterminante pour obtenir la révocation du maire de Strasbourg, Louis de Wangen ©, accusé d’avoir constitué des caisses noires. Il mena également campagne contre l’évêque concordataire Saurine © et les chanoines Maimbourg © et Labeyrie, accusés de simonie et de trafic de cures. Sans emploi sous la première Restauration, il profita de la situation pour régler, ou tenter de régler, certains comptes avec son rival Schulmeister ©. Avec le retour de Napoléon ©, il obtint d’être élu le 12 mai 1815 représentant du Bas-Rhin à la Chambre dite des Cent-Jours, par 70 voix sur 108 votants. Il émigra en 1816 en Bavière et fut engagé par Eugène de Beauharnais comme conseiller pour les affaires de sûreté de sa principauté d’Eichstatt. Il rentra en France après la mort du prince. Popp fut l’un des fondateurs et le vénérable de l’importante loge maçonnique la Concorde à Strasbourg.
Archives nationales, F7 6353, 6417, 6418, 7018, 8481, 8482, 8594 à 8603, 9784 ; Archives du Ministère des Affaires étrangères, corr, Bavière, vol. 190 et 194 ; Archives départementales du Bas-Rhin, 38J 305 ; Archives départementales du Doubs, L 2686; Archives de Dietrich, à Reichshoffen, 205 Ml 95, 96, 101, 105 ; E. Barth, Notes biographiques sur les hommes de la Révolution à Strasbourg, Strasbourg, 1885, p. 121-122; Robert, dir., Dictionnaire des Parlementaires français comprenant tous les membres des Assemblées françaises et tous les ministres français 1789-1889, V, 1891, p. 20 ; L. Grasilier, Charles Popp, L’Alsace française,1923, p. 644-646; F. L’Huillier, Recherches sur l’Alsace napoléonienne, Strasbourg, 1947, p. 178-184 ; La bourgeoisie alsacienne, Strasbourg-Paris, 1954, p. 350, 353, 371 ; P. Leuilliot, La première Restauration et les Cent-Jours en Alsace, Strasbourg, 1958, p. 8, 30, 33, 131, 207, 226 ; idem, L’Alsace au début du XIXe siècle, Paris, I, 1959, p. 9, 134, 274, III, 1960, p. 8, 184, 252 ; CNRS, Grands notables du Premier Empire – Bas-Rhin, 1984, p. 30-3 ; Ph. Champy, « Charles Popp ou les malheurs d’un homme qui retourne sa veste », Annuaire de la Société des Amis du Vieux-Strasbourg, 1989, p. 133-160.
Philippe Champy (1997)