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PISTORIS Matern

Universitaire (C) (★ Ingwiller vers 1472 † Erfurt 5.9.1534).

Immatriculé en 1488 à l’Université d’Erfurt, en même temps que deux autres Alsaciens, Amandus et Thomas Wolf, Pistoris y fit toute sa carrière. Maître ès arts après six ans d’études, il enseigna pendant 20 ans à la faculté des Arts et fut un des maîtres du jeune Luther. D’importantes fonctions lui furent confiées; recteur de la « bourse neuve », une des pensions où étaient logés les étudiants, il fut aussi membre du conseil, doyen à deux reprises, en 1504 et 1518, recteur de l’université en 1516. Il entreprit des études de théologie relativement tard, peu avant 1502; il acheva son nouveau cursus en 1514. Docteur en Sainte Écriture, il occupa successivement deux chaires, celle de Collegium majus de 1515 à 1520, puis celle qui était rattachée à la collégiale de Sainte-Marie, de 1520 à 1525. Pistoris est un des représentants de l’humanisme à Erfurt; il fut « lecteur ordinaire » d’éloquence et de poésie, à partir de 1509 au plus tard. Il anima une sodalitas litteraria, mais ses conceptions étaient proches de celles de Wimpheling ©, son compatriote, et de Thomas Wolf, le jeune, son camarade d’études. Ses anciens élèves, Mutianus Rufus et Eobanus Hessus, étaient beaucoup plus audacieux que lui et savaient mieux que lui retenir l’attention des jeunes étudiants, à partir des années 1510-1514. Pistoris n’était pas moins circonspect en matière de débats théologiques. Il était considéré comme un partisan de Rome pour ceux qui suivaient Luther. En 1521, son appartement fut mis à sac et lui- même défenestré. On n’entend plus guère parler de lui après cette date. L’archevêque de Mayence le prit comme évêque auxiliaire en 1534 et lui fit conférer le titre in partibus d’Ascalon par le pape, mais il mourut avant d’avoir reçu l’onction épiscopale. L’inventaire de ses biens et plus précisément de sa bibliothèque, dont Mutianus admirait le fonds d’auteurs classiques, est conservé. L’homme, d’après le juriste Zazius, était parti de rien, il était chaleureux, mais manquait de décision. Il n’avait pas rompu toute relation avec son pays natal : en 1525, il était titulaire d’une chapellenie située dans le jardin du monastère d’Eschau.

Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 459; H. R. Abe, Die Universitat Erfurt in ihren berühmstesten Persönlichkeiten, Leipzig, 1958, p. 105; E. Kleineidam, Universitas Studii Erfordensis, Leipzig, I, 1963, p. 228, 392, II, 1969, p. 304 et s., et passim ; J. Pilvonsek, Die Prälaten des Kollegiatsifts St. Marien, Leipzig, 1988, p. 224-228.

† Francis Rapp (1997)