Juriste, journaliste, administrateur, archéologue (★ Röckwitz, Mecklembourg-Schwerin 22.12.1841 † Munich 21.2.1921).
Issu d’une famille de pasteurs ∞ 1873 Sophia Kruger (★ Rostock 9.5.1846 † Munich 1926); 3 enfants. Études de droit à Munich (1863) et à Rostock. Docteur en droit. Avocat à Rostock, puis journaliste successivement à Nuremberg, à Strasbourg où il séjourna du 11 mai 1873 au 20 avril 1875 comme chef rédacteur du Niederrheinischen Kurier, à Trêves et Dusseldorf. Il abandonna la carrière journalistique pour devenir en 1879 Burgermeister de la petite ville de Penzlin en Mecklembourg. Il exerça cette fonction jusqu’en 1889. Il s’installa alors à Constance pour y lancer un nouveau journal, la Tagliche Rundschau qu’il dirigea jusqu’en 1893, tout en se réservant suffisamment de temps pour faire avancer son étude sur les châteaux forts. Il quitta Constance en 1893 pour Munich afin d’en préparer la première édition qui parut en 1895. Il y résida jusqu’à sa mort. L’ouvrage fut à l’origine de sa notoriété rapidement acquise, bien qu’il ne fût ni architecte, ni historien de l’art. Cette réputation de particulière compétence lui valut d’être un des principaux acteurs des polémiques suscitées par la restauration du Haut-Kœnigsbourg devenu en 1898 propriété de Guillaume II par donation de la ville de Sélestat. Dès l’été 1899, Piper fut chargé par le StatthalterHohenlohe-Langenburg © d’expertiser la nouvelle propriété impériale et de travailler avec l’archiviste Wiegand © à une monographie du château. Dans son rapport, il préconisait de veiller à conserver le caractère de ruine de celui-ci et estimait à seulement 10 000 marks les travaux de consolidation et de protection nécessaires dans un premier temps. Il s’opposa très vite au projet de restauration générale conçu par l’architecte berlinois Bodo Ebhardt © que Guillaume Il fit sien dès le début de 1900. Caractère entier, Piper prit position, à de nombreuses reprises, non seulement contre le projet, mais contre certains aspects de sa réalisation. Dans une réunion au Palais royal de Berlin, le 21 mars 1900, il soutint, devant Guillaume II, « qu’il n’était pas du tout possible de parvenir à une restauration exacte de la construction des Tierstein », point de vue qu’il avait déjà exprimé cinq jours plus tôt dans un article à l’anonymat transparent de la Strassburger Post. Ses attaques lui firent retirer par le cabinet impérial la mission de participer à la monographie projetée qui ne vit pas le jour. Piper ne cessa pas, par la suite, de publier ou d’inspirer de multiples brochures et articles de presse. L’ensemble de ses critiques, souvent discutables et peu fondées en matière d’histoire et d’archéologie, furent reprises dans les éditions ultérieures de la Burgenkunde.
En dehors de la Burgenkunde qui a connu plusieurs rééditions depuis 1895, Piper a publié Österreischische Burgen, 1902-1910, et, pour ce qui concerne l’Alsace, de nombreux articles et plaquettes sur ou plutôt contre la restauration du Haut-Kœnigsbourg, parmi lesquels on retiendra Soll die Hohkönigsburg neu aufgebaut werden, Munich, 1900; Die angebliche Wiederherstellung der Hohkönigsburg, Munich, 1902; Wie man nicht restaurieren soll,Strasbourg, 1905; Die neu Hohkönigsburg, Munich, 1908.
O. Piper, Lebenserinnerungen, Munich, 1914; Jugend und Heimat (Erinnerungen), Munich, 1944; R. Piper, Mein Leben als Verleger – Vormittag. Nachmittag, Munich, 1947 et 1950.
Jean Favière (1997)