Médecin-physicien, archiatre de la Régence des possessions antérieures de l’Autriche et de la ville d’Ensisheim, écrivain (★ Villingen, Bade, 1500 † Ensisheim, Haut-Rhin, 1569). ∞ ? ; 1 fille Cleopha, épouse de Michael Baeris ©, médecin à Sélestat et à Mulhouse; 1 fils Johann, Jacob, chanoine de Lautenbach. D’abord élève à l’école du couvent des Franciscains de sa ville natale, Pictorius se fit immatriculer le 24 mars 1519 à la faculté de Philosophie et à celle des Arts de l’Université de Fribourg-en-Brisgau et obtint à sa sortie un poste à l’École latine de Fribourg où il fut apprécié comme pédagogue. Début août 1525 Johann Witz, dit Sapidus ©, directeur de l’École latine de Sélestat depuis 1510, gagné par les idées nouvelles, démissionna de son poste. Pictorius postula cette place par une missive du 26 août 1525, dans laquelle il se présentait de la promotion de Sixtus Hermann, maître ès arts et ès philosophie, ancien vicaire de Dambach et chanoine de Saint-Thomas à Strasbourg depuis le 28 août 1517 († 1526). Le Magistrat répondit à Pictorius, qu’il avait un autre candidat. En 1529, Pictorius obtint un poste de maître à l’École latine de Fribourg et en 1535 il en devint le directeur. Porté vers la médecine, il avait profité des loisirs que lui laissaient ses fonctions pour approfondir ses connaissances en cet art. Le 22 juin 1535 il réussit le doctorat en médecine. Pictorius s’installa-t-il médecin praticien à Fribourg ? Il fut appelé, en 1540, par la Régence des pays antérieurs d’Autriche à Ensisheim comme médecin attitré, der Königlichen Regierung Ensisheim bestelter Physicus. Sa lettre réversale du 27 février 1542 confirme son entrée en fonction le 1er août 1540 et précise ses appointements (50 florins) et les conditions d’exercice de son art.
Pictorius a laissé plus de 50 publications, recettes d’hygiène, traités médicaux … etc. Son premier traité de la peste parut en 1542 à Colmar chez Bartholomé Grüninger ©. Trois autres volumes figurent parmi les premières impressions de Hans Schirenbrand et Peter Schmid de Mulhouse entre 1557 et 1559 : Itinerarium peregrinantum, Pestilentz Büchlin et Grien Büchlin (dédié au prévôt de Lauterbach, ouvrage réimprimé en 1925 à l’occasion du Congrès international d’histoire de la médecine). Son portrait se trouve dans la Cosmographie universelle de Sébastien Munster © auquel il avait fourni des matières pour son ouvrage. En dédicaçant en 1557 le Grien Büchlin au prévôt Gallus Klett de Lautenbach, l’auteur pensait probablement à son fils Johann-Jacob. Le livre Von Zernichten Ärtzten Clarer Bericht... paru en 1557 à Strasbourg est dédié au Magistrat de Sélestat qui, trois ans auparavant, en 1554, avait bien voulu accepter comme Stadtartzt son gendre, le docteur Michel Baeris, médecin à Mulhouse, en querelle avec les apothicaires locaux.
Archives municipales Sélestat, Reg. Magistrat 1523-1527, f° 134 v° : Livre des serments Eidbuch ; Archives départementales du Bas-Rhin C 428, n° 127 ; S. Munster, Cosmographie universelle, Bâle, Henri Petri, 1588, Livre III, p. 843, chap. 125, Villingen ; E. G. Kürtz, Georg Pictorius von Villingen ein Artzt des 16. Jahrhunderts und seine Wissenschaft, Freiburg, Leipzig, 1895 ; H. Mayer, Die Matrikel der Universitat Freiburg im Breisgau von 1460-1656, 1907, t. 1, p. 239; Sitzmann II, p. 451-452 ; L. Pfleger, « Georg Pictorius, ein Ensisheimer Artzt des 16. J.H. », Elsassland, Guebwiller, 1930, p. 143-146; Ph. Mieg, « Les médecins et chirurgiens du Vieux Mulhouse », Bulletin du Musée historique de Mulhouse, 1953, t. 61 ; P. Diepgen et E. Th. Nauck, Die Freiburger Medizinische Facultät in der Österreichischen Zeit, Fribourg Br., 1957 ; E. Th. Nauck, Die Doktorpromotionen der Medizinischen Fakultät, Fribourg Br., 1958; M. Kubler, « Les docteurs Georges Pictorius et Michel Baeris, médecins du XVIe siècle, leurs relations avec la cité impériale de Sélestat, » Annuaire de la Société des Amis de la Bibliothèque de Sélestat, 1964, p. 93-100; Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, XII, p. 87 (notice Baeris).
Maurice Kubler (1997)
