Général d’armée, député aux Cinq-Cents (★ Arbois, Jura, 16.2.1761 † Paris 6.4.1804).
Fils de Pierre Pichegru et de Françoise Romain. Artilleur en 1780. Général de division le 23 août 1793. Nommé le 3 octobre 1793 commandant en chef de l’armée du Rhin, il bénéficiait de l’appui de Saint-Just et Lebas. Après l’invasion du Nord de l’Alsace en novembre 1793 par les troupes autrichiennes jusqu’à Vendenheim, l’armée du Rhin et l’armée de la Moselle avec Hoche rejetaient Wurmser après la prise de Landau jusqu’au-delà du Rhin. Ce fut la bataille du Geisberg, la prise de Wissembourg et la « Grande fuite » de dizaines de milliers d’Alsaciens à la suite des Autrichiens. Le 5 février 1794, Pichegru fut nommé général en chef de l’Armée du Nord et ce fut la conquête de la Hollande. Puis le retour à Paris, début 1795, avec les journées de Germinal.
Nommé en avril 1795 à l’armée de Rhin et Moselle, il séjourna en Alsace jusqu’au 14 mars 1796. Pendant ces douze mois, Pichegru resta l’arme au pied avec une armée très affaiblie et démoralisée. Attitude très controversée et période pendant laquelle il eut plusieurs contacts, sans suite, avec des émissaires de Condé, dont l’avocat strasbourgeois Demougé ©. Relevé à sa demande, il refusa l’ambassade de Suède, fut élu par la suite au Conseil des Cinq-Cents. Déporté en Guyane après Fructidor, il s’évada vers l’Angleterre, revint en France pour participer au complot de Cadoudal contre le Premier Consul et fut trouvé suicidé au Temple dans des conditions suspectes.
A. Chuquet, Hoche, Paris, s. d.; Caudrillie, La trahison de Pichegru et les intrigues royalistes dans l’Est avant Fructidor, Paris, 1908 (très critique); B. Saugier, Pichegru, histoire d’un suicide, Paris, 1992 (laudatif).
† Henri Waag (1997)