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OBERREINER Camille

Professeur, historien, directeur de la Revue d’Alsace, (C) (★ Cernay 15.7.1874 † Vichy 28.11.1944, inhumé à Wuenheim 21.10.1946). Fils d’Édouard Oberreiner, directeur d’usine textile à Cernay. ∞ 2.9.1911 à Paris Marie Wassmer; 2 fils. Il fut envoyé par ses parents faire des études à La Chapelle-sous-Rougemont, à Belfort, puis à Delle où le jeune homme passa son double baccalauréat, scientifique et littéraire, en 1892. Peu après, ses parents quittèrent d’ailleurs Cernay pour Belfort, puis Golbey dans les Vosges, tandis qu’Oberreiner poursuivit à Lille et à la Sorbonne des études littéraires. Licencié d’allemand, il se destina à l’enseignement. Professeur successivement à Château-Chinon, au Mans, à Saint-Étienne, à Beauvais, au collège de Vaugirard à Paris, il se retrouva à l’île de Jersey, «son paradis terrestre», en 1908. Versé dans les services auxiliaires (1914), il fut mobilisé en mars 1916 et affecté au 7e régiment d’Artillerie à pied à Épinal. Mis en sursis d’appel, il retourna à Jersey dès 1917 et rentra en France deux ans plus tard. Il avait déjà une carrière féconde et une activité passionnée de chercheur. Dès 1903, ses travaux avaient débuté par une étude généalogique sur sa famille, publiée au Mans. De nombreux articles de généalogie furent publiés à partir de 1905 dans la Revue catholique d’Alsace, la Revue d’Alsace où l’introduisit Ingold. D’autres études portaient sur des points contestés de l’histoire d’Alsace: La question de l’Ochsenfeld, Essai sur la campagne de César contre Arioviste, Une statue à Jules César ou à Arioviste? L’histoire de Cernay fait l’objet de presque tous les articles publiés par la Revue d’Alsace, de même que des monographies sur les grands humanistes alsaciens du XVIe siècle. Cependant, ce fut après sa nomination comme professeur au collège de Thann, en 1921, que son activité d’historien se déploya vraiment. Louis Herbelin ©, directeur de la Revue d’Alsace, interrompue par la guerre, lui proposa alors d’en reprendre la publication avec Jules Joachim. En 1922, la revue réapparut et reprit la publication de sa «Bibliothèque»; l’étude critique de la Chronique des Franciscains de Thann, devint d’année en année l’instrument essentiel des recherches historiques en Alsace. Parallèlement, Oberreiner publia dans la Revue catholique d’Alsace, jusqu’en 1926, le Bulletin de la Société belfortaine d’émulation, le Bulletin du Musée historique de Mulhouse, tandis que le Journal de Thann, le Journal de Cernay, la France de l’Est s’attirèrent sa collaboration. Oberreiner prit sa retraite en 1939. En juillet 1940, Oberreiner, menacé d’expulsion passa à Belfort avec sa famille, puis se réfugia à Issoire.
P. Schmitt, «Camille Oberreiner, 1874-1944», Revue d’Alsace, 1947, p.80; J. Joachim, Bulletin de la Société d’émulation de Belfort, 1947, p.82; J. Baumann, Annuaire de la Société d’histoire des régions de Thann-Guebwiller, 1947.

† Pierre Schmitt (1996)