Skip to main content

NOELTING Emilio

Chimiste, directeur de l’École supérieure de chimie de Mulhouse (★ Puerto del Plata, République de Saint-Domingue, 8.6.1851 † Merano, Italie, 6.8.1922). Fils de Wilhelm Noelting et de Maria Dolorès Julia. ∞ 27.7.1885 à Mulhouse Marie Louise Grimm; 2 enfants. Il perdit à l’âge d’un an son père; sa mère, espagnole d’origine, rejoignit la famille de son mari à Hambourg. Études à Paris, au lycée Louis-le-Grand. Reçu en 1868 bachelier ès lettres et en 1870 bachelier ès sciences. Il entra en 1870 à l’École des Arts et Manufactures. Les événements de 1870-1871 le décidèrent à continuer des études à Zurich dans la section de chimie du Polytechnicum (diplômé en 1873). Assistant de Victor Meyer, puis d’Émile Kopp ©, docteur en 1875. Il entra dans l’usine de teinture de soie Renard, Villet et Bernard de Lyon, puis, en 1877, à l’usine des matières colorantes P.Monnet et Cie à La Plaine près de Genève. Appelé en 1880 à la direction de l’École de chimie de Mulhouse. Les autorités allemandes l’expulsèrent en 1915 comme étranger indésirable. Il se réfugia à Genève et y ouvrit un laboratoire, où il travailla sur les explosifs. Noelting avait considérablement développé l’enseignement et la structure pédagogique de l’établissement mulhousien, qui était devenu un des plus prestigieux de France. Le nom de Noelting est surtout lié à la chimie aromatique et à celle des colorants. Ses travaux ont contribué au développement de la chimie des colorants de synthèse. Il a travaillé sur les colorants triphényl-méthaniques, les xylidrines et les xylénols, les dérivés quinoléiques et indogéniques, sur le noir d’aniline et sur la constitution des naphtalines. Il travailla avec M. von Salis sur les dérivés nitrés des créosols, et fit de fructueuses recherches sur la quintoline et la thioquintoline. Noelting inventa avec Rosenstiel le rouge Saint-Denis et l’écarlate Foulon. Il apporta un concours très important à la connaissance des matières colorantes et à celle des rapports existant entre la couleur, les propriétés tinctoriales et la constitution des composés organiques. Dirigea de très nombreuses thèses de chimie. Officier de la Légion d’honneur.
Les auteurs de l’Histoire de l’École de chimie de Mulhouse ont recensé 323 publications. Noelting collabora notamment aux: Archives des sciences physiques et naturelles, Berichte der deutschen chemischen Gesellschaft, Bulletin de la société chimique de France, Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse, Chemiker Zeitung, Moniteur scientifique, Revue générale des matières colorantes et à la Revue générale.
E. Wild, «E. Noelting», Extrait des Actes de la Société helvétique des sciences naturelles, Zermatt, 1923, 2e partie, p.3-13; Fr.Reverdin, A. Pictet, «E. Noelting», Helvetica Chimica Acta 6, 1923, p.116-128; A. Scheurer, M. Battegay, «E. Noelting, sa vie, son œuvre», Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse, 1924, p.233-243; Histoire de l’École de chimie de Mulhouse, Mulhouse, 1985, p.29-30, 56-69, 85 et s.; D. Toolericiu, La constitution de la chimie des colorants en France, le rôle extraordinaire de la Société industrielle de Mulhouse, thèse, Paris, 1987.

† Raymond Oberlé (1996)