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NICKLES Napoléon

Botaniste, agronome, archéologue, (C) (★ Erstein 23.10.1808 † Benfeld 6.1.1878). Fils de François-Joseph Nicklès, militaire, puis greffier de mairie, et de Marie-Thérèse Wolff. ∞ 4.11.1846 Élisabeth Pistenon (★ 7.3.1828 † Benfeld17.7.1877). À la sortie de l’école primaire, Nicklès entra comme apprenti à la pharmacie Reutinger à Erstein, le 1er janvier 1822. Dès cette époque, il manifesta un vif intérêt pour la botanique, et aussi pour la lecture et la musique. À partir d’août 1827, il passa un an au service de la pharmacie de Guebwiller, ce qui lui donna l’occasion d’étudier sur le terrain la flore des Hautes Vosges. Puis il travailla successivement à Obernai de 1828 à septembre 1830, à Strasbourg chez Nestler © jusqu’en septembre 1831, enfin jusqu’en septembre 1832 à Mulhouse. Il s’y lia avec quelques savants, issus des grandes familles mulhousiennes, amateurs de sciences et de botanique, dont Jules-Albert Schlumberger ©. À leur contact il s’intéressa à la chimie avec beaucoup de pertinence et aurait songé à abandonner la pharmacie. La mort subite de son père, l’obligea, entant qu’aîné de 11 enfants, à achever rapidement ses études à Strasbourg pour subvenir aux besoins de sa famille (1833). Au mois de février 1834, Nicklès s’installa à Benfeld. À partir de cette époque Nicklès reprit ses travaux de botanique. Il se constitua un herbier qui comportait en 1880 plus de 3000 plantes, pour la plupart phanérogames et quelques cryptogames vasculaires, provenant d’Alsace, mais aussi du bassin méditerranéen et même d’Amérique. Cet herbier exceptionnel fut vendu par le fils de Nicklès au pensionnat de Matzenheim où, mal conservé, il fut détruit vers 1921. Autour de Benfeld, Nicklès étudia plus particulièrement la riche flore du Ried; son nom reste attaché à des sites remarquables comme celui de la Belle-Source à Herbsheim. Il entretenait des relations avec des botanistes éminents, tels que Mühlenbeck ©, Mougeot, Schimper ©, Buchinger, Duval-Jouve, Cauvet, Kirschleger ©,Warion, Paris, Billot ©, Chatin, etc. avec lesquels il visita souvent les richesses floristiques du bassin de la Zembs. De 1839 à 1851 Nicklès remplit les fonctions de secrétaire du comice agricole de l’arrondissement de Sélestat et obtint quelques récompenses pour ses publications sur l’agriculture. Ses tournées et inventaires botaniques dans le Ried l’ont amené probablement à repérer et à étudier les vestiges archéologiques d’Ehl et de sa région. À côté de fouilles sur le site de l’antique Hellelum-Helvetum, Nicklès localisa de nombreux tumuli et autres restes de bâtiments gallo-romains, précisa le tracé de quelques voies romaines, et fit parfois des observations singulières comme cette étonnante concentration de fers à cheval au lieu-dit «Königsherberge», entre Friesenheimet Rossfeld. Par ses nombreuses découvertes, mais aussi par des acquisitions avisées, il seconstitua un remarquable cabinet d’antiquités. Après son décès, la plupart des pièces furent incorporées dans la collection Koechlin ©, puis déposées au musée de Mulhouse. Par ailleurs, s’appuyant sur ses méticuleuses prospections de terrain, Nicklès dressa une carte archéologique de la région autour de Benfeld. Enfin son travail sur les antiquités d’Ehl fut apprécié par les historiens de la Sorbonne. Nicklès était membre de plus d’une douzaine de sociétés savantes. Officier d’Académie (1870).
Des prairies naturelles en Alsace et des moyens de les améliorer, Strasbourg-Paris, 1839; Manuel populaire d’agriculture (trad. française de l’ouvrage de Schlipf, professeur à Hohenheim), Strasbourg, 1844; Le trèfle et son apôtre (Jean-Chrétien Schubart). Étude biographique, Colmar, 1856 et Revue d’Alsace 1856, p.433-443; Schwerz. Notice biographique, Colmar, s.d. et Revue d’Alsace 1857, p.457-465; Lettre sur la culture du tabac et instruction sur cette culture (par feu M. Huerstel), Société centrale d’agriculture de Nancy, Nancy, s.d.; Helvetus, Ehl près de Benfeld, s.d.; Helvetus au cinquième siècle, mémoire lu à la Sorbonne, 1863; Pour la bibliothèque du cultivateur: le houblon, trad. française de l’ouvrage d’Erath; Helvetus et ses environs au cinquième siècle, Paris-Strasbourg, 1864; Le bain dit Holzbad, près de Westhausen, Strasbourg, 1865; «Deux exécutions à Benfeld», Revue d’Alsace, 1865, p.466-469; Das römische Ehl, Hohenburg und Hohengeroldseck, nebst den Sagen dieser Gegend, Mulhouse, 1866; Das Spital von Benfeld und der alte Kirchturm daselbst, 1866; Le moulin de Sand, 1867; Rapport sur les excursions botaniques faites par le collège de Sélestat, 1869 (excursions dirigées par Nicklès); Coup d’œil sur la végétation de l’arrondissement de Schletstadt, Colmar, 1877.
Bulletin de pharmacie d’Alsace-Lorraine, 1878; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t.2, 1910, p.370; E. Karleskind, «Napoleon Nicklès. Zu seinem 50. Todestage», Bios, revue mensuelle des sciences naturelles théoriques et appliquées, éd. Dr. G. Dennler, Bas-Rhin, vol.II, n°4, 1928; idem, «Im Ried»: ibidem, vol. II, ,n°2, 1927 (portrait); Encyclopédie de l’Alsace, IX, 1984, p.5524; J. Roecker, «La rue Napoléon Nicklès», Stubehansel, Bulletin communal de la ville de Benfeld, 1991, p.6-7. Nombreuses mentions de ses activités archéologiques dans A. Reinhard, Répertoire des matières archéologiques traitées dans le Bulletin de la Société pour la conservation des monuments historiques d’Alsace…, pub. Société pour la conservation des monuments historiques d’Alsace, Strasbourg, 1905.

Jean-Marie Holderbach (1996)