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MIEG (MUEG)

Le patronyme apparaît sous diverses variantes dès le XIIIe s. : Müge, Müg, Mieig, Möge, Myge, Müyg… La forme Mieg est plus tardive. On rencontre des Müge dans tout l’espace rhénan supérieur : en Haute Alsace, en Basse Alsace, en Suisse, en Souabe, en Rhénanie. Les Müge d’Alsace sont vraisemblablement originaires du Sundgau, de l’aire Knoeringue, Michelbach-le-Haut et Muespach. On cite le nom déjà au XIIIe s. dans les documents recueillis dans le cartulaire de Bâle. Les Müge de Bâle sont d’origines diverses (Knäringue, Winterthur, Ettenheim…), la branche issue de Claus Mieg (1453) a été la plus prolifique. Les Müg apparaissent à Strasbourg au XIVe s. Heintz Mieg fut membre du Grand Conseil (1336) comme délégué de la tribu des Bateliers. Les Mieg étaient artisans, comme ceux de Bâle. Mathieu Mieg © 1, originaire de Bâle, s’établit à Mulhouse en 1661 ; il est à l’origine de la branche (Pr) dite mulhousienne des Mieg. Il débuta dans l’artisanat et le commerce. Ses descendants furent essentiellement des commerçants, mais ils entrèrent également dans l’industrie. En effet, Mathieu Mieg © 2 ouvrit avec son fils une filature de draps. La raison sociale Mathieu Mieg et Fils exista jusqu’en 1876. Jean Georges Mieg © 5 créa une entreprise de toiles peintes après avoir fait tisser à façon (1810) ; le troisième fils du chroniqueur Mathieu Mieg fit tisser à façon dans son établissement de la rue Guillaume Tell (1820) ; il ouvrit également un tissage à Ensisheim. L’usine Charles Mieg ne ferma qu’en 1964. Les Mieg s’associèrent aux grandes entreprises textiles de la région. Mathias Mieg était associé dès 1772 à J.-J. Schmaltzer ©, l’un des fondateurs de l’indiennage mulhousien (Schmaltzer et Mieg). En 1812 s’ouvrit dans la rue Paille à Mulhouse une fabrique d’impression sur tissus sous la raison sociale Reber, Mieg et Cie. Enfin citons parmi d’autres créations l’entreprise Dollfus, Mieg et Cie connue sous le sigle DMC qui est encore une des plus importantes d’Europe et de réputation mondiale. Constatons qu’aucun membre de la famille Mieg n’a été investi d’une charge politique dans l’ancien Mulhouse et qu’aucun Mieg ne figure dans la liste des maires ; en revanche, les Mieg se sont alliés aux grandes familles de manufacturiers et industriels, telles les familles Blech ©, Engel, Fabre, Gros, Hofer ©, Koechlin ©, Mantz, Reber et Schlumberger ©.

J. G. Mieg, Miegisches Familien Büchlein, Mulhouse, 1841 ; M. Mieg-Kroh, Tableaux généalogiques de la famille Mieg, Mulhouse, 1902 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 300-302 ; Une lignée mulhousienne : Jean Ulrich Thierry-Mieg et ses descendants, Mulhouse, 1914 ; C. Banzhaf, Die Mieg und ihr Geschlecht, Stuttgart, 1925 ; Ph. Mieg, Histoire généalogique de la famille Mieg, 1395-1934, Mulhouse, 1934; E. Juillard, « À propos de la généalogie mulhousienne », Revue d’Alsace, 1955, p. 168-170 ; Encyclopédie de l’Alsace, VIII, 1984, p. 5102.

† Raymond Oberlé (1995)