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MEYER Joseph

Prieur général de l’Ordre hospitalier de Saint-Jean-de-Dieu, (C) (★ Sermersheim 5.7.1864 † Lyon, 29.5.1953).

Fils de Jean Meyer, agriculteur, et d’Anne Ehrhard. Issu d’une famille nombreuse, il fut accueilli comme aspirant à la vie religieuse dans la maison lyonnaise de l’Ordre hospitalier de Saint-Jean-de-Dieu à l’âge de 14 ans. Après sa vêture en 1880, il fut admis au noviciat et reçut le nom de frère Raphaël. Profès le 8 septembre 1882, le jeune religieux fut affecté à l’hôpital que les frères hospitaliers dirigeaient à Lyon. Après des études de théologie de 1885 à 1890, il fut ordonné prêtre à Lyon le 21 septembre 1890. Ses supérieurs lui confièrent les charges de directeur spirituel des aspirants (1890-1893), puis de maître des novices (1892-1911) à Lyon. Choisi comme supérieur provincial par les membres de la province de France en 1911, il contribua à la reprise du recrutement gravement entravé par la législation anticongréganiste de la fin du XIXe siècle et sut faire face aux difficultés liées à la première Guerre mondiale (mobilisation, décès et vieillissement des frères). Le chapitre général, réuni en 1919, l’élut comme procureur général avec résidence à Rome. Un décret du Saint-Siège du 2 août 1921, le nomma vicaire général de l’ordre. Enfin, le 7 mai 1922, il devint prieur général. Il a été le premier français à exercer cette charge depuis la fondation de l’ordre en 1537. Sous son généralat, qui prit fin en 1928, l’ordre connut une expansion remarquable avec l’admission de 400 novices à la profession et autant d’entrées au postulat. Une congrégation locale, les Frères de Sainte-Marie de la Cellette, Corrèze, rejoignit les frères de Saint-Jean-de-Dieu. Une vingtaine de communautés nouvelles virent le jour, notamment au Canada. Deux nouvelles provinces (en Pologne et au Portugal) et une délégation en Yougoslavie furent érigées. Parlant six langues, le prieur général cherchait à rencontrer l’ensemble des religieux lors de fréquents voyages. De 1920 à 1926, Meyer travailla à une refonte des constitutions de l’ordre en cherchant à les rendre conformes à l’évolution du droit canonique tout en sauvegardant les privilèges anciens. Le nouveau texte fut approuvé par un bref de Pie XI le 26 juillet 1926. Revenu en France en 1928, Meyer reprit le service des malades et des infirmes à Lyon et à Paris. De 1934 à 1939, il résida de nouveau à Rome où il occupa les fonctions de premier conseiller et de procureur général. Il passa les dernières années de sa vie dans la communauté parisienne de la rue Lecourbe.

Meyer est l’auteur de divers ouvrages et brochures à l’usage des frères hospitaliers : Vie abrégée de saint Jean de Dieu (1897) ; Notice sur saint Raphaël (1901, 1905) ; Recueil des translations des reliques de saint Jean de Dieu (1906) ; L’Asile des jeunes garçons infirmes et pauvres, rue Lecourbe, Paris (1908) ; Notice sur le Père Modeste Bernard, prêtre, mort en déportation (1910) ; Notices biographiques des supérieurs généraux de l’Ordre hospitalier de Saint-Jean-de-Dieu (1926) ; Cérémonial. Neuvaines (1928) ; Abrégé des principales obligations du religieux de l’Ordre hospitalier de Saint-Jean-de-Dieu (1928) ; Manuel de droit canonique (1930) ; Supplément du Bullaire (1937).

Archives de la province française de l’Ordre hospitalier de Saint-Jean-de-Dieu, Paris ; J. Herber, « P. General Raphael Meyer », Odilien-Kalender, 4, 1929, p. 92 ; J. Gass, « Les Alsaciens à Rome depuis la grande Révolution », Revue catholique d’Alsace, 45, 1930, p. 508-509 ; « Jubilé du Révérendissime Père Raphaël Meyer », La Grenade. Bulletin de l’Amicale de Saint-Jean-de- Dieu, octobre 1932 ; « Le Révérendissime Père Raphaël Meyer », Lien hospitalier, juillet-août, 1953, p. 646-650.

Jean-Paul Blatz (1995)