Chroniqueur strasbourgeois. Il n’est pas possible de fixer une date même approximative à son existence. On ne trouve aucune trace de sa personnalité dans sa chronique. Une seule certitude, il vivait encore en 1526. Un Jacob Meyer remplissait les fonctions d’ammeistre en 1549, 1555, 1561 et 1567, année de sa mort, mais rien n’autorise à l’identifier à notre chroniqueur. Le nom de celui-ci est cité pour la première fois par J. F. Hermann © en 1817, selon lequel Meyer aurait vécu vers la fin du XVe s., puis par Aufschlager ©, enfin par M. G. Stoffel © dans la liste préparatoire de son dictionnaire biographique d’Alsace en 1869 qui le situe à la fin du XVIe s. Le manuscrit original de la chronique de Meyer a brûlé en 1870, lors de l’incendie de la bibliothèque. Une copie incomplète se trouvait alors dans la collection de Frédéric Charles Heitz ©, acquise en 1875 par la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg. Cet exemplaire, avant d’appartenir à Heitz, était la propriété de J. F. Hermann et a été publiée par Rodolphe Reuss © en 1872. Selon cet auteur, le manuscrit a été écrit après 1587, copié sans doute sur l’original par Philippe Engler, secrétaire du Conseil des Quinze, décédé en avril 1617, un des premiers possesseurs du manuscrit. Comme la plupart des autres chroniques strasbourgeoises, celle de Meyer s’appuie sur la chronique de Kœnigshoven ©, mais en se limitant à l’Alsace. On y trouve une copie du Schwœrbrief de 1482, une liste des ammeistres de 1333 à 1662, la liste des évêques de Strasbourg depuis saint Amand jusqu’à Léopold d’Autriche (1607-1625). La partie la plus précieuse pour l’historien a trait aux guerres du XVe s. (invasion des Armagnacs et lutte contre le duc de Bourgogne Charles le Téméraire). La chronique de Meyer s’arrête en l’année 1525, mais a été continuée par diverses mains — au moins quatre — jusqu’en 1711.
R. Reuss, « La chronique strasbourgeoise de Jean Jacques Meyer », Bulletin de la Société pour la conservation des monuments historiques d’Alsace, 2e série, t. 8, 1872, p. 121-299 (le texte de la chronique occupe les pages 131-262) ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 289.
† François-Joseph Fuchs (1995)